En général, lorsqu’un moteur de jeu PC réussit à mettre à genoux même les configurations les plus musclées, les joueurs n’ont qu’à faire un tour dans le panneau des options graphiques, et procéder à quelques ajustements, afin de trouver un compromis rationnel entre fluidité d’affichage et raffinements visuels. Oui… Sauf que voilà… Non seulement le moteur de Batman Arkham Knight est particulièrement gourmand, mais il ne laisse pas vraiment plus de perspectives du côté de ses réglages graphiques.

Si vous avez parcouru avec attention les différents graphiques que nous vous avons présentés dans le chapitre précédent, vous savez déjà ce que nous nous apprêtons à vous dire : malheureusement, Batman Arkham Knight ne sera pas plus conciliant avec votre matériel, qu’il ne sera souple en matière de réglages graphiques. Certes, le jeu propose maintenant plusieurs options supplémentaires qui n’existaient pas lors de sa première diffusion il y a quelques mois : on trouvera ainsi la possibilité de retirer l’effet de flou cinétique, ou d’ajouter différents traitements à l’image, afin de lui donner un aspect plus cinématographique, par exemple. Dans le même ordre d’idée, le joueur pourra maintenant choisir le type et la qualité du filtrage des textures : trilinéaire ou anisotropique, 2X, 4X, 8X ou 16X. Enfin, le joueur pourra régler le plafond de la quantité d’images par seconde affichable, entre 30, 60 ou 90 FPS.

Pour autant, ces ajouts, quoi que partant sans doute d’une bonne volonté, celle de donner plus de contrôle au joueur sur les effets graphiques du jeu, ne sont que des trompe-l’œil. En effet, leur impact sur les performances reste négligeable : moins de 2% au global sur les paramètres Aberration Chromatique, Flou Cinétique, Grain de Pellicule, et Filtre de texture (entre trilinéaire et anisotropique 16X). Et c'est finalement bien normal, puisque ces effets sont pour la plupart des post-traitements. Ils s’appliquent sur l’image une fois qu’elle a été calculée, et ne sont donc que peu exigeants en ressources GPU.

Cela explique que malgré un panneau de configuration plus touffu, la marge de manœuvre en matière d’optimisation reste étroite : dans le cas où votre mémoire vive / vidéo ne serait pas soumise aux soucis de saturation décrits dans le chapitre précédent, vous ne pourrez augmenter votre framerate de plus de 30-35%, en partant des réglages graphiques les plus exigeants. Et les possesseurs de cartes AMD seront encore plus pénalisés, puisque certains réglages liés à des effets GameWorks leur seront tout simplement inaccessibles. Si votre mémoire sature, la problématique sera légèrement différente puisque la libérer en diminuant la qualité des textures et en désactivant l’effet Fumée/Brume Interactive, vous permettra d’améliorer drastiquement vos performances, après quoi vous vous retrouvez grosso modo dans le cas de figure précédent.

Concrètement… Sur notre configuration Asus Strix GTX 950 2 Go / 8 Go de RAM / CPU i7-4790K, le jeu tournait en moyenne à 12 FPS, toutes les options activées en 1920x1080. En passant la qualité des textures à basse, et en désactivant les fumées made in GameWorks, le framerate est remonté à 38. Derrière, l’anti-aliasing étant lui aussi appliqué en post-traitement (type FXAA, sans doute), il restera peu gourmand et n’influera pas réellement sur les performances, de même que le niveau des détails des éléments affichés, qui pourra être maintenu à élevé. En revanche, le paramètre Qualité des ombres vous permettra à la fois de libérer un peu de mémoire vidéo, et de grappiller quelques FPS (de 38 à 41 sur notre machine de test). Enfin, parmi les effets GameWorks restants, la pluie améliorée n’aura que peu d’impact sur les performances, alors que la désactivation des rayons de lumière améliorés nous aura encore fait gagner 4 FPS (de 41 à 45, donc).

Notre analyse

Au final, vous trouverez nos recommandations en matière de réglages graphiques dans le tableau ci-dessus, mais il est clair qu’après 4 mois de travail, les développeurs n’ont pas réussi de miracle : le moteur graphique de Batman Arkham Knight reste très exigeant, et met peu de leviers à notre disposition pour améliorer l’expérience de jeu.