Si Call of Duty : Black Ops II débute dans les années 80 en Angola, dans un contexte de guerre civile (une période qui dura jusqu'aux années 2002), il se poursuit des années plus tard, en 2025.
L'action se passe dans les montagnes birmanes. L'équipement, bien plus évolué, permet de résister à des conditions atmosphériques extrêmes. Par la suite, on participe à un nouveau flashback, en 1986, dans la province de Khost en Afghanistan. Ce niveau, qui a un petit côté "Indiana Jones et la dernière croisade" n'est pas désagréable et fait écho à la Guerre d'Afghanistan qui dura pendant dix ans. En 1986, la quasi totalité du pays est entre les mains des moudjahidines et ils parviendront à repousser l'Armée Rouge.
Après un détour par le Nicaragua (clin d'œil ici à la Révolution sandiniste) , toujours dans les années 80, Black Ops II transporte le joueur à Lahore au Pakistan, dans des rues inondées. Comme pour le deuxième niveau, l'action se déroule en 2025 et matérialise une technologie bien avancée. Direction ensuite les îles Caïman dans un complexe aussi spectaculaire que majestueux.
La série Call of Duty propose quelques moments posés comme celui-ci et le Colossus Resort ne fait pas exception à la règle. Il s'agit d'un splendide hôtel dans lequel le joueur doit s'infiltrer. Il s'agit sans conteste d'une des missions les plus remarquables de Black Ops II, avec en prime un passage par une boite de nuit. L'objectif qui suit est l'ultime mission se déroulant dans les années 80. Les développeurs ont choisi d'incorporer différents lieux du Panama, pour un panachage rythmé. Cet évènement est une relecture de l'invasion du Panama par les États-Unis. Le jeu met d'ailleurs en avant l'ex-dictateur Manuel Noriega (qui a décidé de porter plaine contre Activision pour violation d'image).
Black Ops II demeure plutôt efficace, mais il n'évite pas certains écueils et répétitivité de lieux. Ainsi, l'une des dernières missions se déroule sur un navire attaqué de toutes parts. Ceci dit, la séquence de Los Angeles vaut clairement le détour, par son spectacle et sa réalisation, tandis que la phase finale, à Haïti, envoie également du lourd ! En matière d'environnements et d'ambiance, certains Call of Duty sont bien plus variés que ce Black Ops II et la progression est inégale, qualitativement parlant, mais on en garde tout de même un souvenir honorable.
L'HOMME QUI VALAIT TROIS MILLIARDS
Dernier Call of Duty en date, en attendant Black Ops III, Advanced Warfare en impose. Assumant totalement son approche futuriste, le titre de Sledgehammer Games appuie là où il faut pour surprendre le joueur. Tout d'abord par son gameplay, innovateur et dynamique, mais aussi par la profusion d'environnements travaillés. Il se détache forcément de ses aînés par l'accumulation d'évènements fictifs. L'action se déroule au milieu des années 2050 et débute à Séoul en Corée du Sud.
Les plus grincheux diront qu'il s'agit une nouvelle fois d'une ville ravagée et d'une succession de ruines, mais l'intensité des combats et la qualité des effets fait qu'on accroche immédiatement. On évolue entre les rues et les bâtiments pour un résultat des plus spectaculaires. Le second niveau, qui fait penser à l'une des maps de Counter-Strike : Global Offensive, est en fait une simulation servant à perfectionner les soldats. Le scénario nous amène ensuite à Lagos au Nigeria puis dans un centre nucléaire de Seattle. Quelques années plus tard, l'action nous amène à Detroit dans le Michigan. Depuis que des attaques nucléaires ont été lancées un peu partout sur la planète, les survivants sont parqués dans des camps et tentent de garder le moral. Cette atmosphère étouffante s'efface peu à peu et catapulte le joueur à Santorini en Grèce, un décor qui rappelle énormément (mais dans un tout autre registre) Sonic Unleashed. Les murs blancs, les fenêtres bleues, le soleil, l'architecture particulière des habitations... tout y est dépaysant ! Entre deux fusillades, on aime reluquer ces jolis décors. Cela change des environnements habituels et ce n'est pas un mal. Un petit passage dans un Bagdad très réaliste et vous voilà à San Francisco puis en Antartique. La vraie force d'Advanced Warfare, au-delà de sa variété visuelle, vient de la qualité du nouveau moteur 3D. Le gap par rapport aux anciens épisodes, y compris Call of Duty : Ghosts, est bel et bien palpable.
Au fil des années et des épisodes, la série Call of Duty est parvenue à se renouveler mais l'apport des technologies actuelles devraient permettre aux développeurs d'ouvrir d'autres portes. Avec Black Ops III, il faudra voir si cette évolution "géographique" ressentie ces dernières années est confirmée. Ce qui est sûr, c'est que la série nous fait voyager aux quatre coins du monde (et même de l'espace) pour un résultat toujours dépaysant. Mais pour que la série fédère les joueurs exigeants, il faudra coûte que coûte que l'on évite les niveaux vus et revus. Par exemple, Advanced Warfare - qui est l'un des Call of les plus variés visuellement - offre de superbes panoramas, même il n'évite pas certains niveaux "faciles" (labos, ruines, grottes, etc.).
A l'avenir, il faudrait que chaque niveau nous offre un décor totalement différent. Pour Advanced Warfare, l'ensemble des derniers niveaux se situent à New Bagdad ou à San Francisco. Dans ces conditions, on comprend aisément que certains joueurs soient lassés. Il sera en tout cas intéressant de voir comment les développeurs vont faire avancer cette série qui a dépassé son dixième anniversaire. Qui sait, nous ne sommes peut-être pas à l'abri de vraies surprises ?