Note de la rédaction
Spécifications | |
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Sensibilité max. supportée | 12 000 DPI |
Capteur | Optique |
Nombre de commandes (hors boutons droit et gauche, et rotation molette) | 12 |
Rétroéclairage | Oui, RGB |
Prise en main | Droitier |
Fréquence d'interrogation max. | 1000 Hz |
Poids | 135 g |
Connexion | Sans fil via dongle |
Parfois, la conception d’un nouveau produit, c’est simple comme un coup de ciseau… Exemple : deux ingénieurs discutent devant l’une des machines à café du siège de Roccat. « Punaise Gunther… T’as pas une idée, là ? On doit annoncer une nouvelle souris dans 3 mois et on n’a rien !! RIEN !! » Gunther se saisit alors d’une paire de ciseau dans sa poche, jauge le regard inquiet de son collègue, puis sort une souris Tyon de son autre poche, dont il coupe le câble d’un coup sec et précis. « Tiens… On a une nouvelle souris sans fil » « Punaise, Gunther, t’es un pur génie !! »
Oui, c’est vrai : notre introduction est un peu taquine vis-à-vis de Roccat, qui ne sera ni le premier ni le dernier fabricant à s’inspirer fortement d’un produit existant pour en créer un nouveau. D’autant que dans le cas présent, si l’on conviendra que le procédé n’est pas d’une grande élégance technique, il aura au moins le mérite d’être efficace. Car pour concevoir sa souris Leadr, le fabricant allemand s’est reposé sur le design de son modèle Tyon, et si vous vous référez au test que nous en avions fait il y a quelques mois, vous réaliserez que le choix est loin d’être aberrant, tant la Tyon avait su briller par ses qualités. Des qualités que l’on retrouve donc naturellement sur la Leadr.
Pour commencer, l’utilisateur va profiter d’une ergonomie particulièrement aboutie : la forme large et tout en rondeur de la Leadr lui permet de revendiquer une prise en main idéale avec une paume parfaitement stable, un pouce qui dispose d’un léger renfoncement pour se positionner, et un grip général assuré par le traitement légèrement granuleux des plastiques latéraux. La glisse est quant à elle parfaite, que l’on soit sur tapis souple ou rigide. Seuls bémols qu’il convient de signaler sur cette première partie : premièrement, comme sa grande sœur, la Leadr est du genre volumineuse et l’utilisation dans un confort optimal de toutes ses fonctionnalités sera plus aisée si la nature vous a pourvu de mains généreuses (notamment pour aller chercher les deux boutons les plus avancés du périphérique). Ensuite, souris sans fil oblige, la Leadr embarque une batterie qui l’alourdit : elle pèsera donc 11 grammes de plus que la Tyon, soit 135 grammes. Ce n’est pas énorme pour une souris sans fil, mais cela pourra gêner les joueurs habitués à des produits que l’on sent peu en main.
Derrière l’argument du confort, c’est sur ses fonctionnalités que la Leadr, comme la Tyon avant elle, réussit à convaincre. Si l’on exclut les boutons droit et gauche, et la rotation de la molette, ce ne sont pas moins de douze commandes qui seront assignables selon le bon vouloir du joueur, dont certaines seront assez originales. Par exemple, la Leadr se dote d’un aileron sur sa partie supérieure, le Fin-Switch, actionnable en basculement en utilisant les métacarpes de l’index et du majeur. Également, la souris de Roccat proposera un second aileron, au-dessus du pouce cette fois et baptisé X-Celerator, qui fonctionnera comme un stick analogique. Il pourra commander le défilement d’un texte en bureautique, ou gérer la poussée des gaz ou le contrôle du roulis d’un avion en jeu. Original, le X-Celerator n’en restera toutefois pas moins un outil que l’on aura peu l’occasion d’exploiter, et qui se montrera parfois… Gênant. Ce dernier étant reconnu par Windows 10 comme un périphérique de jeu à part entière, il peut empêcher la détection correcte d’un éventuel pad. Heureusement, un tour dans la gestion des périphériques, et une désactivation plus tard, le problème devrait s’envoler. Pour revenir sur l’aspect fonctionnel, la Leadr dispose d’un troisième atout, un bouton qui se trouve cette fois sous le pouce, et que l’on peut configurer à loisir, mais qui est par défaut lié à la fonction dite Easy-shift. En l’utilisant, il est possible d’accéder à une seconde assignation pour chaque autre bouton, un peu à la manière de la touche shift sur un clavier. Si l’on ajoute à tout cela les 4 boutons en périphérie des clics droit et gauche et les deux autour du X-Celerator, tous judicieusement positionnés, la Leadr est sans aucun doute l’une des souris les plus complètes et les plus polyvalentes du marché, avec la Tyon.
Mais justement… Vous conviendrez que jusqu’à présent, nous n’avons fait que revenir sur des atouts qui faisaient déjà la force de la Tyon. La Leadr n’apporte-t-elle aucune innovation ? Bien sûr que si, à l’image de son capteur optique Owl-Eye, déclinaison du modèle PixArt PWM3361. Sur ce point, il faut bien avouer que Roccat a fait de l’excellent travail, les déplacements du pointeur étant à la fois très fluides et particulièrement précis. Et les 12000 dpi proposés permettront de couvrir toutes les résolutions d’affichage, même les plus larges. Autre signe d’émancipation par rapport à la Tyon : si les zones rétroéclairées sont toujours configurables sur 16.8 millions de teintes, elles ne couvrent pas les mêmes éléments. Sur la Leadr, le bandeau qui marque le contour de la base reste éteint, tandis que le logo s’illumine.
Et bien entendu, la Leadr se distinguera de sa grande sœur par l’absence de fil. Une fonctionnalité plutôt bien intégrée par Roccat. La marque propose ainsi une base de chargement large, avec un marquage clair du niveau de charge de la souris. Pour autant, les esprits distraits auraient sans doute bien voulu que ce marquage se montre un peu plus modulable. Par exemple, impossible de le configurer pour qu’il clignote ou qu’il change de couleur, lorsque la souris atteint un niveau de charge faible. De même, le logiciel Swarm n’autorisera pas ce type de personnalisation pour l’éclairage de la souris, la limitant à quelques effets préenregistrés. Quoi qu’il en soit, l’utilisateur peut compter sur une vingtaine d’heures d’autonomie. On note cependant qu’en cas de batterie trop faible, la Leadr peut aussi fonctionner en mode filaire, le temps de la recharge. Par ailleurs, en dehors d’une exploitation du rétroéclairage que l’on aurait voulu plus pertinente pour une souris sans fil, il n’y aura pas grand-chose à reprocher à la gestion logicielle. Le système Swarm sait se montrer complet, convivial et efficace, lorsqu’il s’agit de régler les différents paramètres du périphérique : configuration du capteur, gestion des macros, ou des profils de fonctionnement.
Commercialisée à un tarif de 150€ environ, la Leadr va directement se positionner en face de la Logitech G900 et devrait vous mettre face à un choix difficile : les deux souris étant toutes deux d’excellents produits, laquelle choisir ? Nous dirions que si vous privilégiez l’aspect fonctionnel, et cherchez un produit réellement polyvalent et sans fil, la Leadr aura une longueur d’avance, clairement. En revanche, la Logitech, moins lourde, moins volumineuse, sera un peu moins clivante, plus classique dans sa prise en main. Retenez cependant que la Leadr est à l’image de la Tyon : une référence dans sa catégorie.
Points forts
- Des boutons nombreux et fonctionnels
- Les systèmes X-Celerator et Easy-Shift
- Prise en main sans fausse note
- Capteur PixArt Owl-Eye offrant des déplacements précis et fluide
- Une gestion logicielle solide
- Support de recharge large et pratique
- Bonne autonomie
- Fonctionne en mode filaire
Points faibles
- Reconnaissance du X-Celerator parfois problématique
- Impossible de configurer l'alerte décharge
- Toujours pas de molette 3 axes
Voilà une alternative concrète à la G900 de Logitech. Si la Leadr ne propose toujours pas 3 axes à sa molette, elle trouve comme sa version filaire, la Tyon, des solutions alternatives convaincantes pour augmenter le nombre de fonctions que l'on a sous la main. Et avec sa base de charge pour la laisser se reposer pendant la nuit, on est en présence d'une souris réellement sans fil ce qui, à l'utilisation, est très agréable.