Comme on l’a dit précédemment, Call of Duty favorise le jeu individuel au détriment du collectif notamment par son système de Killstreak reposant sur le ration de nombre de tués par rapport au nombre de vos morts. Et comme le level design est fait pour rendre le gameplay nerveux, il y a un côté très arcade dans le multijoueur de la série. C’est immédiatement fun ce qui contraste avec les jeux où l’on passe presque plus de temps dans le lobby à attendre son tour qu’à jouer (non, je n’ai pas parlé de Counter Strike).
Accessible, rapide et prenant, le multijoueur des Call of Duty a permis de populariser le jeu en ligne sur console. D’ailleurs, même si la licence a débuté comme un jeu PC, très vite, Activision a cherché à le promouvoir sur console. Call of Duty 3 avait ainsi été lancé uniquement sur console et non sous Windows. Il était même disponible sur Wii ! Contrairement aux séries des Halo et Gears of War qui n’existent que sur les différentes Xbox ou les Killzone et Resistance de la PlayStation, la série d’Activision est multiplateforme ce qui lui assure une diffusion et une influence bien plus importante que ces autres FPS. Du coup, même si Call of Duty n’est pas le premier FPS multijoueur en ligne de l’histoire du jeu vidéo, il est bien celui qui a eu le plus d’influence sur ce mode jeu et celui qui a définitivement donné le goût du online aux consoles.
Le mode « horde » de Gears of War 2 (2008) avait créé un nouveau type de gameplay coopératif : une équipe de cinq joueurs doit contrer les vagues successives d’ennemis de plus en plus puissants et agressifs. On le retrouve dans Call of Duty World at War sorti la même année : au lieu des Locustes on est face à des nazis zombis... Et pour les joueurs bien plus nombreux de CoD, c’est ce mode coopératif qui importe et non l’invention du studio Epic Games. Ce mode multi est devenu si populaire au sein de la communauté des joueurs qu’on le retrouve dans presque tous les opus qui suivent. Là encore, il s’agit d’une mécanique de jeu simple et typée arcade pour procurer une satisfaction immédiate.
Du coup, tout semble être fait pour promouvoir un plaisir instantané au détriment de tout véritable skill. C’est en tout cas ce que reprochent une partie des développeurs de FPS aux Call of Duty. Certes, la série a mis en avant le multijoueur et de nouvelle forme de progression mais elle a surtout formaté les joueurs à une façon de jouer au FPS. Difficile de proposer un gameplay plus « réaliste » à des joueurs de CoD qui se lassent très vite et ne retrouvent pas la sensation de puissance qu’ils ont avec leur avatar. Difficile aussi de leur demander de travailler en équipe et d’avoir une stratégie. Pour le meilleur comme pour le pire, la série a donc marqué l’histoire du multijoueur.