Une communication compliquée en 2020
Pas d’E3, pas de gamescom (ou presque), pas vraiment de Tokyo Game Show et même pas de Paris Games Week, on peut dire que l’année 2020 a été particulièrement calme en gros salons. A la place, on a quand même eu droit à plusieurs événements dédiés à des studios ou éditeurs, comme ce fut le cas pour Xbox ou PlayStation, mais aussi Ubisoft, Electronic Arts et Devolver.
Que retenir donc ? Que cette nouvelle forme de communication a eu de quoi m’agacer, car en dépit de quelques bonnes surprises, je ne peux pas dire avoir été surpris ou très hypé par les différentes annonces de ces derniers mois. La nouvelle génération est très prometteuse, mais elle a clairement manqué de montrer ce qu’elle savait faire vraiment, en grande partie en raison des nombreux jeux encore cross-gen. Et ça ne risque pas de s’arrêter.
Plutôt que de m’attarder sur ça, je voulais revenir sur une année où l’on a enfin pris la mesure du crunch… mais pour quoi faire au juste ? Lorsque je revois les nombreuses polémiques sur les conditions de travail toxiques de ces derniers mois, et que je jette un oeil aux nombreuses récompenses (notamment celles des Game Awards), je ne peux que me désoler de constater que tout le monde a un peu la mémoire courte. Les affaires n’ont rien changé aux habitudes, et même pire : on les a célébrées en récompensant des studios ou éditeurs peu scrupuleux de la bonne santé de leurs employés. Il n’est évidemment ici pas question de remettre en cause la qualité des jeux célébrés, car ce serait cruel pour les équipes qui ont parfois travaillé dans les pires conditions possibles pour les délivrer. Mais ne faudrait-il pas enfin que ça change, et qu’on arrête de mettre des œillères ? Espérons que 2021 permettra de changer tout ça, et d’enfin faire en sorte que passion ne rime pas avec sacrifice.
Mon top 5 de 2020
- == Hades ==
- == Animal Crossing : New Horizons ==
- == The Last Campfire ==
- == Black Mesa ==
- == Destiny 2 : Au-delà de la Lumière ==
Notre video-test de Hades
Mon coup de coeur : l’année des indés
Je pense que 2020 restera l’année où j’ai le plus joué à des jeux indépendants. Déjà parce qu’ils célèbrent les petits créateurs, et certains communiquent énormément sur leur développement, permettant de voir globalement une bonne santé des équipes, et surtout parce qu’ils sont très souvent les plus créatifs. Quand on est indé, la créativité est nécessaire afin de se démarquer. Et on en a vu pas mal de ce côté. Je ne pouvais pas tous les mettre dans mon Top 5, mais s’il y en a un qui méritait sa place, c’est évidemment Hades. Vrai joyau visuel et scénaristique de cette année. Mais je n’oublierai pas The Last Campfire, petite pépite trop vite oubliée de Hello Games, qui a su me toucher particulièrement avec son ambiance.
Ori and the Will of the Wisps, ou encore Spiritfarer méritent aussi une mention tant ils ont, d’un côté, su réinventer une formule pourtant mainte fois utilisée (le Metroid-vania), et de l’autre, parler du deuil, sans pour autant tomber dans les clichés les plus glauques. Ils méritent votre coup d'oeil, que ce soit en 2020 ou au-delà.
Mon coup de gueule : le crunch
Ce n’est pas très original, puisque j’en parle dans mon introduction, mais cette partie va me permettre d’en remettre une couche sur un sujet qui est particulièrement grave : le crunch et la toxicité du milieu. Certes, il ne date pas de cette année, et oui, il y en a dans tous les milieux (ce qui est triste). Mais il est grand temps que nous, lecteurs, joueurs, journalistes, community manager, prenions le problème vraiment au sérieux.
On ne peut pas tout oublier du jour au lendemain sous prétexte qu’un jeu qui a sacrifié ses équipes de développement pour tenir des deadlines se révèle exceptionnel. Mais il ne s’agit pas que du crunch, et ça va au-delà. La culture toxique que l’on a pu voir au sein de certaines entreprises de jeu vidéo doit aussi cesser. Les réseaux sociaux ont réussi à nous montrer que la passion ne peut pas tout excuser, il faut maintenant agir.