2020, une année de challenge
2020 est et restera une année particulière pour beaucoup de personnes. Le jeu vidéo a joué un rôle important grâce à quelques belles petites surprises aux côtés de sorties plus majeures. C’est aussi en 2020 que le service de Microsoft, le Xbox Game Pass, a pris son envol pour proposer un accès à de multiples jeux. Récents ou plus anciens, les titres et leur diversité nous ont permis de nous plonger dans notre média préféré tout au long de l’année pour échapper à une réalité des plus austères. Oui, le jeu vidéo sauve des vies ! Mais l’industrie va devoir également gagner en maturité.
2020 est une année de challenge pour moi puisque je suis arrivée en février dernier dans la rédaction de Jeuxvideo.com. Trois semaines après mes débuts, le confinement était acté, il fallait donc s’organiser pour poursuivre l’aventure en télétravail. Voilà une façon bien étrange de commencer un nouveau travail et réussir à prendre ses marques. J’ai eu la chance de constater avant les autres joueurs et joueuses qu’Animal Crossing : New Horizons allait devenir le jeu évènement dont la commercialisation tombait pile au bon moment pour garantir son succès. Car s’il y a bien un jeu du confinement, c’est bien lui. Tout plaquer pour vivre sa meilleure vie sur une île paradisiaque où tout est encore à construire, peuplée de petites bouilles adorables… on ne pouvait pas mieux rêver ! Et comme il s’agit d’un jeu qui évolue au rythme des saisons, sa durée de vie flirte avec l’éternité. En fait, c'est le jeu que je n’ai jamais ou presque délaissé, entre la découverte de quelques autres titres parfois attendus de pied ferme ou des surprises.

Mon top 5 de 2020 :
Animal Crossing : New Horizons
The Last of Us Part II
Spiritfarer
Kentucky Route Zero
Wide Ocean Big Jacket
Notre vidéo-test d'Animal Crossing : New Horizons

Mon coup de coeur : des jeux qui font du bien... et qui font mal
Le dernier Animal Crossing a donc apporté du baume au cœur et a permis aux joueurs et joueuses de se réunir virtuellement. Ce n’est pas le seul à avoir eu cet effet apaisant sur moi. En tout début d’année j’ai pu découvrir Kentucky Route Zero, un jeu étrange qui repose sur sa brillante écriture et sa capacité à nous faire vivre ce qu’on pourrait ressentir face à une œuvre d’art contemporain. On adhère ou on passe à côté, cela dépendra de notre propre sensibilité. J’ai aussi apprécié la balade d’émotions très simple et rapide de Wide Ocean Big Jacket qui aborde des sujets qui résonnent en moi. Mais le jeu qui m’aura sans doute le plus aidé cette année, c’est Spiritfarer. Dans ce titre où l’on incarne une passeuse d’âmes, il faut rendre le dernier des voyages de personnages attachants le plus doux possible. Fun fact, au même moment où je testais le jeu, je perdais un être cher. Le titre m’a accompagné dans mon deuil et c’est pour cela que je le conseille à tout le monde tant il est réconfortant.
Je dois avouer que j’ai aussi aimé me faire du mal cette année avec le si attendu The Last of Us Part II. Alors que j’avais fait le premier sans m’attacher à cette relation entre Joel et Ellie, sa suite m’a totalement bouleversée. Sans spoil aucun, je dirais que les créateurs ont réussi à m’emmener là où j’avais peur d’aller, là où je ne voulais pas aller. La fin m’a tellement choquée que j’ai glissé une larme ou deux. Je ne m'attendais pas à éprouver autant de sentiments contradictoires. L’année a été émotionnellement très forte !

Mon coup de gueule : l'industrie du jeu vidéo doit mûrir
Plusieurs choses m’amènent à penser qu’il est temps de voir l’industrie du jeu vidéo grandir et prendre un peu de hauteur. Commençons par ce qui m’a vraiment gâché l’expérience du remake de Final Fantasy VII. Je l’attendais avec beaucoup d’espoirs (et de crainte) et malgré plein de points positifs, je n’ai pas pu m’empêcher de me crisper quant au traitement de certains personnages. Le plus problématique pour moi, c’est Wedge qui, bien portant, se fait humilier sans cesse à cause de son poids. Nous sommes en 2020, s’il vous plaît, ça aurait justement été l’occasion de redresser la barre par rapport au jeu original.
Si on s’éloigne un peu des contenus pour regarder les conditions de développement des jeux, on remarque encore une fois cette année que la passion excuse encore beaucoup de comportements inacceptables : le crunch semble presque être une norme, même là où on ne l’attendait pas. Des studios comme Naughty Dog pour The Last of Us Part II ou CD Projekt et son Cyberpunk 2077 ont l’air déjà moins cool que l’image qu’ils véhiculaient depuis quelques années. Travailler jusqu’à l’épuisement ne paraît pas inquiéter les plus hauts gradés qui de toute manière retrouvent de la main-d’œuvre à chaque nouveau cycle. Et que dire des ambiances malsaines et cas de harcèlement révélés cette année dans des enquêtes de différents médias ? La parole se libère, il serait temps d'écouter pour proposer des conditions de travail à la hauteur d’une telle industrie.