C'est sans aucun doute une tendance qui viendra changer la face de la pratique du jeu vidéo dans les années à venir. Le Cloud Gaming, encore à ses balbutiements il n'y a pas si longtemps, connaît un essor flagrant et est devenu une préoccupation centrale dans la stratégie des constructeurs.
S'affranchir des contraintes matérielles, d'une obligation de mettre à jour son hardware ou de systématiquement dépenser vos précieux deniers pour changer de console sans pour autant s'interdire de toujours être à jour sur les nouvelles sorties et d'y jouer dans des conditions optimales, bientôt une réalité ? C'est en tout cas la promesse que pourrait tenir le cloud gaming dans les années à venir. Si, bien entendu, la fluidité des expériences dépendra de la couverture internet du pays, qui, en ce qui nous concerne, est encore loin d'être totalement fibré, sur le papier, le jeu dans « le nuage » pourrait bien être une nouvelle manière de consommer le jeu vidéo.
Une offre cloud indispensable ?
2019 a déjà été le théâtre de l'essor de cette technologie, qui est régulièrement au cœur de la communication des différents constructeurs. Si de son côté le cloud computing, comme Shadow par exemple, est déjà bien en place et continue à s'aménager une bonne réputation, le cloud gaming lui devrait connaître une vraie évolution dans le courant des mois à venir. Pour commencer, et quoi qu'encore un peu obscur, le Projet X Cloud de Microsoft a pour ambition d'offrir une « qualité de jeu console, sur n'importe quel appareil ». Ainsi, il sera possible, de streamer votre catalogue de jeux Xbox (y compris ceux inclus dans le Game Pass » sur votre téléphone portable. Pour l'heure en phase de bêta et compatible avec les mobiles Android, Microsoft a cependant déclaré travailler avec Apple pour rendre la technologie compatible avec les appareils iOS, tandis que la compatibilité avec les PC équipes de Windows 10 sera également au programme dans le courant de l'année. Dans l'immédiat, la bêta est limitée à certaines régions du globe mais devrait être étendue à l'Europe de l'Ouest dans les mois qui viennent. Il faut reconnaître que cumulé avec le Game Pass et se reposant sur le technologie Azure, division Cloud de Microsoft qui a déjà largement eu l'occasion de faire ses preuves, Xbox pourrait bien parvenir à attirer de nombreux joueurs de son giron si le service est à la hateur des ambitions du constructeur.
Sony a également réaffirmé son ambition de développer toujours davantage le PS Now. Ce service d'abonnement permet en effet de streamer un très grand nombre de jeux sur votre machine et même sur PC, tandis qu'un panel de jeux un peu plus restreint peut être directement installé sur votre plate-forme si vous souscrivez au service. Si le constructeur n'entend pas tout miser sur le cloud et qu'il a réaffirmé qu'avoir une nouvelle machine était indispensable pour l'expérience de la nouvelle génération, il a cependant déclaré vouloir sur le long terme permettre aux joueurs de profiter du catalogue PlayStation « indépendamment du lieu ou de l'endroit et avec ou sans console ». Nous pouvons donc nous attendre à un renforcement de la communication de Sony sur son service de streaming, qu'il développera sans aucun doute pour la future génération.
Le sursaut Stadia à prévoir ?
De son côté, il existe celui que l'on percevait comme un mastodonte malheureusement relégué au rang d'outsider. Difficile de le nier, le lancement de Google Stadia n'a pas fait l'unanimité. Avec une communication antérieure pas toujours bien rodée, une offre parfois confuse et l'absence d'un vrai catalogue de jeu accessible sans surcoût, le public s'est un peu perdu dans la proposition de Google qui n'a pas su fédérer autour de sa technologie qui, elle, est prometteuse, même si toutes les fonctionnalités promises ne sont toujours pas activées. Pour reconquérir le cœur du public, nous attendons de Google Stadia un sursaut. Revisiter l'offre en s'inspirant, par exemple, d'un Xbox Game Pass ne serait pas une mauvaise idée. Mais surtout, nous espérons que Google Stadia mettra à profit la puissance virtuellement illimitée de sa technologie pour nous présenter une exclusivité qui l'exploite du mieux possible. C'était d'ailleurs là l'ambition initiale de la création de Stadia Games and Entertainment.
Ce studio maison a effectivement été fondé pour superviser le développement des jeux spécialement conçus pour Stadia. Mais malheureusement, plutôt que de promouvoir les charmes de son service par le lancement d'un jeu coup de poing et représentatif de ce que la technologie a dans le ventre, l'entreprise a choisi la prudence et la discrétion. Jade Raymond, à la tête du studio, a d'ailleurs déclaré qu'il faudrait [https://www.gamesindustry.biz/articles/2019-10-24-google-is-making-a-spectrum-of-bets-on-stadia-content patienter encore un peu :
Google prend ici une vision à long terme. Pour un gros pari et une grosse nouvelle licence qui va pleinement exploiter le cloud, ça pourrait prendre plusieurs années. Mais nous avons quelques jeux exclusifs sur lesquels nous travaillons qui démontreront certaines des choses excitantes de la plateforme. Il ne faudra pas 4 ans avant que les joueurs puissent voir du nouveau contenu exclusif et excitant. Il y en aura chaque année, et de plus en plus à mesure que les années passent.
L'année 2020 sera en tout les cas placée sous le signe du Cloud Gaming, qui pourrait bien connaître dans les mois qui viennent son premier véritable coup d'envoi.