C'était un pari risqué que l'on n'aurait sans doute pas imaginé être en aussi bonne santé en ce début 2020. Le jeu par abonnement, ou le "Netflix du jeu vidéo", est devenu une tendance répandue, au même titre que la gratuité du jeu vidéo, que ce soit chez les constructeurs ou chez les éditeurs. Un phénomène qui pourrait s'accentuer en 2020.
Dématérialisé = accessibilité ?
On pourrait presque s'y perdre. Aujourd'hui, alors que le jeu vidéo dématérialisé occupe une place centrale au cœur des habitudes de consommation, les launchers se sont multipliés. Aujourd'hui chaque gros éditeur dispose de sa propre plate-forme aussi utile à réunir sous une même bannière et interface tous les jeux de son catalogue que de support de vente. Battlenet, Epic Game Store, Steam, Origin, Uplay, Bethesda Launcher... aujourd'hui, sur PC du moins, pour pouvoir profiter d'un large panel de jeu, l'installation du launcher approprié est requise. Cependant, ces diverses plates-formes proposent très régulièrement, pour ainsi dire presque toute l'année, des rabais plus ou moins agressifs sur les produits proposés.
Nous connaissons la grande répétitivité des fameux soldes Steam. Automne, hiver, été, Halloween... tous les prétextes sont bons pour brader des jeux, quitte à ce que les joueurs finissent par disposer d'une liste longue comme le bras de jeux qui ne seront peut-être pas lancés. Le Humble Bundle, qui, chaque semaine propose une généreuse liste de jeux à des prix défiant toute concurrence ou encore le nouveau venu, le rouleau compresseur Epic Game Store qui a bien compris comment attirer les joueurs en proposant des jeux de grande qualité gratuitement très régulièrement sont autant de manières pour les joueurs de jouer à moindre coût.
Mais les soldes divers et surtout la gratuité sont surtoutl'apanage des supports tiers tandis que les offres d'abonnement, elles, se démocratisent grandement, mais sous des formes différentes. Si l'on prend l'exemple des éditeurs eux-mêmes, Origin et Uplay proposent tous deux, d'un service d'abonnement permettant autant de profiter de jeux anciens que de s'assurer également l'accès, parfois anticipé, aux plus grosses sorties actuelles et à venir, pour 10 à 15€ par mois. Les offres Gold et PS+ offrent de nombreux avantages, notamment concernant le jeu online, mais également leurs lots de jeux gratuits, mais leur qualité est parfois variable.
Nous avons cependant connu une véritable montée en puissance d'un service qui pourtant avait subi quelques quolibets à l'époque de son arrivée : le Xbox Game Pass. Il est aujourd'hui un incontournable du jeu vidéo « à la demande » et propose, contre une somme plutôt abordable un accès illimité à des dizaines et des dizaines de titres. Les AAA Xbox sont disponibles day one si vous avez souscrit à l'abonnement et Microsoft ayant fait dans les mois précédents de nombreuses acquisitions de studio, nul doute qu'il pourra proposer plus régulièrement encore dans son abonnement les titres qui font l'actualité. Phil Spencer a en tout cas réaffirmé son enthousiasme pour l'initiative, et a récemment déclaré travailler à l'optimisation globale du téléchargement des jeux sur la plate-forme. De son côté, le PS Now, qui permet de streamer des jeux plus ou moins récents même sur PC, et d'en installer directement d'autres, s'inscrit dans une logique un peu différente, mais a pour grand avantage de laisser les joueurs PC s'essayer au catalogue de Sony sans pour autant disposer d'un PS4 ou d'accéder à moindre coût a une vaste étendue de jeux plus ou moins récents.
Reste à savoir si d'autres acteurs désireux de se lancer dans l'abonnement de jeux vidéo arriveront sur le marché. Même le mobile dispose de son propre service avec le très solide et populaire Apple Arcade. S'il est difficile de connaître vraiment l'impact que ces pratiques ont sur la dépréciation de la valeur d'un jeu vidéo, les divers soldes, les jeux gratuits et ceux embarqués dans un programme d'abonnement sont en tout les cas favorables aux consommateurs qui n'ont plus nécessairement l'obligation de payer leurs jeux à plein tarif, même si la souscription à tous ces programmes pourrait bien s'avérer très coûteuse à terme.