2019, levier de la transition numérique
Nos regards sont déjà rivés sur 2020 et ses belles promesses, axées sur un constant désir d’innovation et de nouveautés ; deux notions déjà actionnées par 2019, qui fut indéniablement marqué par la sortie de productions au contenu marquant, voire singulier. A Plague Tale : Innocence des français de Focus Interactive sont parvenus à nous livrer un récit touchant sur le périple d’une sœur et de son frère. Disco Elysium puise dans les fondements les plus purs du jeu de rôle papier pour proposer un contenu aussi riche qu’intelligent. L’ambitieux Death Stranding , et l’audacieux Telling Lies ont largement satisfait ma prédilection pour les expériences narratives. Tant d’histoires originales qui se sont démarquées des nombreux remakes et remasters servis pour assouvir une tendance nostalgique parfois bienvenue, parfois lassante.
Parallèlement, si le software aime s’appuyer sur ses succès du passé, le hardware travaille d’arrache-pied pour offrir un support toujours plus performant à ce premier. Les next-gen se dévoilent et nous promettent des expériences des plus époustouflantes. À côté de cela, l’accessibilité et les offres vidéoludiques se démultiplient, et accélèrent le processus de dématérialisation, du Cloud Gaming et autres services en ligne. Un phénomène, massivement popularisé cette année par l’offre Stadia de Google qui a trébuché plus d’une fois mais n’en est encore qu’à ses balbutiements. En 2019, les avancées numériques font deux pas en avant, mais le renouveau ne sera réellement acclamé qu’en fin d’année prochaine. 2020 sera à l’image d'aujourd'hui et du passé, une année d’attente, pour ses technologies, mais aussi pour des suites si longtemps convoitées qu’il me tarde de découvrir, de The Last of Us Part II , Psychonauts 2, au prochain volet de Hellblade .
Mon top 5 de 2019 :
- == Disco Elysium ==
- == Death Stranding ==
- == A Plague Tale : Innocence ==
- == Life is Strange 2 ==
- == Telling Lies ==
Video-test de Disco Elysium
Mon coup de coeur : Science et société, facteurs de crédibilité croissante
Les derniers rapports sur le marché observent une démocratisation du jeu vidéo qui gagne toujours plus de terrain. Le levier a largement été actionné par les productions mobiles, qui bien qu’elles n'équivalent pas à l’immersion proposée par les titres consoles et PC, disposent d’atouts colossaux : une familiarisation en masse, auprès d’un public toujours plus sensible à la culture vidéoludique, de près ou de loin. Aussi, les enfants du numérique grandissent, et renforcent la crédibilité du support par de nouveaux travaux. Cette année, la Cité des Science a étudié le comportement des joueurs par le biais de nouvelles expositions ; l’École polytechnique et Ubisoft ont créé la chaire d’enseignement et de recherche « Science et jeu vidéo », et les publications scientifiques s'enchaînent. Des actions menées dans les sphères publiques et scientifique qui méritent toujours d'être saluées ; Car, elles apportent à chaque instant une légitimité nouvelle au jeu vidéo, tant ludique qu’utile. Cela, en parallèle des propos souvent délirants de quelques politiques de mauvaise foi, et d’une éducation parents/enfants autour du jeu qui reste encore un défi actuel.
Coup de gueule : Le retour titubant du studio Pendulo
C’est ici une déception. La première rencontrée à l’égard du catalogue des Espagnols de Pendulo Studios ; créateurs de séries cultes et incontournables du genre Point & Click, et vent de fraîcheur pour les adeptes des productions LucasArts. L’équipe propose cette année un projet plus ambitieux, multi-support, se rapprochant cette fois plus d’un gameplay à la Telltale : Blacksad : Under the Skin . Des caractéristiques peu familières du studio, qui a bien trop peiné à relever le défi. Tant de défauts techniques qui ont terni l’expérience, de mécaniques et de traits parfois maladroits. Je préfère encore que Pendulo retourne à ses fondamentaux, ou qu’il prenne davantage de temps pour nous amener un projet à la hauteur de son histoire ; Qu’il nous permette de retrouver l’ambiance exaltante des Runaway , ou l’écriture légère mais efficace de The Next BIG Thing . Finalement, on en revient toujours à ces attentes parfois utopiques qui nourrissent sans cesse un regard nostalgique sur les œuvres du passé.