Abordons maintenant le cœur de la bête. D’un point de vue technique, que vaut Google Stadia ? Selon les dires de Google, nous aurons l’équivalent d’une machine surpuissante dotée de fonctionnalités inédites dans le domaine du jeu vidéo. Nous allons voir que si le nombre de téraflops est au rendez-vous, l’utilisateur devra tout de même être équipé d’une connexion ultra-moderne pour pouvoir en profiter.
« 2,21 gigowatts… Mon Dieu ! »
Comme nous l’avons abordé dans la première partie de ce dossier, le fonctionnement de Google Stadia repose sur des serveurs distants. S’ils se répartiront les tâches d’une manière bien spécifique, Phil Harrison, président de la division jeu vidéo de Google, annonce que son système permet de bénéficier d’une puissance de calcul graphique de 10,7 téraflops. Un chiffre impressionnant puisque cela reste supérieur à une Xbox One X (6 téraflops) et une PlayStation 4 Pro (4,2 téraflops) combinées. Notons que ce sont des puces AMD qui équipent les serveurs sur lesquels tourneront nos jeux.
Grâce à cette puissance de calcul, il sera possible de profiter d’expériences vidéoludiques dans les plus hauts standards de qualité accessibles actuellement au grand public. La 4K / 60 fps et la HDR seront ainsi disponibles pour les abonnés Stadia Pro, alors que Google prépare d’ores et déjà l’arrivée de la 8K / 120 fps qui devrait pointer le bout de son nez dans les années à venir. Bref, nous sommes face à des caractéristiques techniques on ne peut plus modernes qui présentent l’avantage d’être évolutives. Google améliorera en effet ses serveurs au fil des années, sans obliger les joueurs à acheter du matériel supplémentaire. Il nous tarde donc de savoir ce que Microsoft et Sony seront capables de proposer en termes de puissance afin de contrer Stadia avec leurs machines de neuvième génération.
Mais cette qualité d’image à un certain prix. Diffuser du contenu en ultra-HD nécessite une excellente connexion, chose que tous les joueurs ne possèdent pas à l’heure actuelle. Phil Harrison nous a ainsi apporté l’addition lors de sa dernière conférence, il faudra bénéficier au minimum de 10 Mbps en download et de 1 Mbps en upload afin de jouer en 720p / 60 fps. Pour ce qui est de la 4K / 60 fps en revanche, un minimum de 35 Mbps en téléchargement a été évoqué. Si vous avez des doutes concernant votre connexion, sachez que Google a mis en ligne un outil capable de déterminer si votre installation peut supporter Stadia.
Abordons enfin le cas de la manette, seul appareil réellement développé pour Stadia. Elle arbore une forme on ne peut plus classique et se décline en différents coloris : blanc, noir, vert et enfin, bleu nuit pour les personnes optant pour le Founder’s Pack. Il faut bien comprendre que cet accessoire peut être substitué par n’importe quelle autre manette, mais son utilisation permet de profiter de deux boutons bien spécifiques situés au-dessus des joysticks. Ils déclenchent des fonctionnalités inédites permettant à Google de mettre à contribution sa galaxie de services.
Google, roi du connecté
Loin d’être une entreprise spécialisée dans le hardware, Google brille habituellement grâce à ses services connectés. Avec son moteur de recherche, Gmail, YouTube ou encore Android, la firme a créé tout un écosystème offrant des applications fort utiles à ses utilisateurs. Un principe qu’elle a bien entendu injecté dans l’ADN de Stadia puisque de nombreuses fonctionnalités originales ont été présentées lors des deux conférences dédiées. L’idée dominante est celle du partage, la société américaine abordant le jeu vidéo comme une expérience sociale (Stadia étant par ailleurs un dérivé de "stadium" ou "stade" en français).
Avec State Share, il sera par exemple possible de partager sa session de jeu avec un autre utilisateur par le biais d’un simple lien. Les YouTubers et autres streamers étant de plus en plus influents, les équipes de Google ont adapté ce même principe à YouTube en permettant à un joueur de créer un lien Crowd Share offrant la possibilité aux spectateurs de rejoindre la partie. Une initiative intéressante qui présente toutefois un certain défaut, les personnes souhaitant prendre part à l’expérience devront impérativement posséder le même jeu.
Enfin, dans cette envie de rendre le jeu vidéo plus accessible, Google a pensé à relier Stadia à son assistant personnel Google Home. D’une simple pression sur un bouton de la manette, vous pourrez ainsi questionner l’intelligence artificielle au sujet d’un titre ou d’un niveau que vous n’arrivez pas à résoudre. L’époque de l’ETAJV est bien loin, les soluces seront de cette manière accessibles instantanément sans sortir de l’aventure. Avec Stadia, la firme américaine poursuit donc sa stratégie du tout connecté en imbriquant YouTube et Google Home au cœur de son dispositif.
Stadia : Le cloud gaming selon Google - GDC 2019