C’est à l’occasion des 15 ans de la série Gran Turismo, organisés sur le circuit de Silverstone, que Sony a officiellement annoncé l’arrivée du sixième opus de la série pour cette fin d’année sur PS3. Une première présentation accompagnée d’une démo jouable qui m’a permis d’essayer la bête.
70 millions de joueurs. C'est ce qu'a réussi à réunir la série Gran Turismo, tous épisodes cumulés. Un chiffre qui nous rappelle son affiliation indéniable avec la marque PlayStation et son omniprésence dans les tops de jeux les mieux vendus sur ces consoles. Pourtant, malgré son succès commercial, Gran Turismo 5 n'aura sans doute pas perpétué la tradition d'excellence et de critiques unanimes par manque de finition et d'innovation. Voilà sans doute pourquoi Polyphony Digital déclare, par le biais du créateur de la série Kazunori Yamauchi, avoir travaillé sur de nouveaux moteurs graphiques et physiques. L'ambition est d'exploiter au maximum les capacités de la PS3, une sorte de chant du cygne qu'un mastodonte comme GT peut en théorie offrir.
Pas vraiment une claque visuelle
Toutefois, il faudra sans doute relativiser un peu une de ces supposées améliorations. L'amélioration visuelle ne sautait pas vraiment aux yeux sur la version jouable qu'il nous a été donné d'essayer. En effet, si le circuit de Silverstone était parfaitement reconnaissable dans les moindres détails, d'un point de vue technique, on se serait parfois cru dans GT5. Alors certes, on ne s'attendait pas à des prouesses seulement trois ans après le dernier opus, surtout sur une version encore en bêta. Cependant, je ne peux actuellement constater que ce que j'ai devant les yeux. Les améliorations (effets de lumière, reflets) sont trop légères et les décors n'ont pas bougé d'un iota. Notons au moins un vrai effort en ce qui concerne la vue interne avec un tableau de bord très réaliste. Ca peut être un détail pour certains, mais on parle ici d'une série qui s'adresse en grande partie à des puristes. Quoi qu'il en soit, à moins d'une belle surprise dans des versions plus avancées, GT6 n'est pas parti pour être une révolution visuelle.
Une physique intéressante
La physique des véhicules quant à elle s'avère déjà plus concluante. Ici, Polyphony Digital précise avoir travaillé d'arrache-pied sur le dynamisme et le réalisme, grandement aidé par l'expérience engendrée par le studio grâce à ses travaux dans le monde des courses pro depuis maintenant plusieurs années. On note d'ailleurs de nouvelles associations, notamment avec Yokohama Rubber ou encore KW Auto. Mais mieux que les mots, ce sont les sensations derrière le volant qui priment et les sensations sont réelles. Le plus impressionnant par rapport à GT5 est sans doute l'inclinaison dans les virages grâce à laquelle on ressent mieux le transfert de lasse entre la gauche et la droite. On perçoit encore mieux le poids de la voiture, y compris lors des freinages avant les courbes. Bien évidemment, la session de jeu était trop courte pour bien comprendre l'impact de chacune des modifications, mais il semblerait aussi que les pneus (et donc l'adhérence en règle générale) aient aussi subi des changements significatifs, remarquable notamment lorsque l'on passe sur les vibreurs (et Silverstone est loin d'être avare en vibreurs).
What's new ?
Malheureusement pour nous, on ne peut pas dire que cette présentation fut une véritable foire aux informations. La présence de 1.200 véhicules a été confirmée, ce qui fait 200 de plus que GT5 à sa sortie (sans compter les DLC donc). Sachez d'ailleurs que les nouvelles voitures ne seront pas forcément des modèles récents (on compte une Alpine de 1968 dans le tas, entre autres). On comptera aussi sur 33 circuits et 71 tracés (certains circuits proposant des variantes), ce qui fait respectivement 7 et 19 de plus que GT5. Ce qui ne veut pas dire qu'on n'aura pas droit à des vestiges d'opus précédents (Pikes Peak par exemple ?). Le nombre de pièces customisables sera aussi augmenté, notamment en ce qui concerne l'aspect visuel (ailerons, jantes, et maintenant le volant). Etonnamment, Mr Yamauchi s'est aussi attardé sur l'éditeur de circuits, pourtant pas le point le plus crucial de GT5. Ici, la nouveauté tient en la possibilité de choisir une région réaliste avec plusieurs routes et d'y créer son tracé (sur les routes existantes donc). Si la région présentée était l'Andalousie, on ne sait pas encore si les routes étaient réelles ou s'il ne s'agissait que d'inspiration architecturale. Il ne serait d'ailleurs pas étonnant que le deuxième cas soit le bon, malheureusement. Le plus dommageable, c'est qu'il ne sera toujours pas possible, du moins apparemment, de faire soi-même un circuit en le dessinant comme on pouvait le faire dans un tas de jeux dans le passé (comme Moto Racer par exemple). Dernier point, Polyphony Digital compte retaper les menus pour qu'ils soient moins longs à charger. Ce n'était pas encore le cas dans la démo (bien que non-définitive), mais on espère quand même que GT6 ne lâchera pas l'identité "lounge" de la série.
Connectivité, quand tu nous tiens !
Le reste du nouveau contenu présenté (mais pas testable actuellement) peut se résumer en un seul mot : connexion. Nous avons d'abord le jeu en ligne qui n'a été que très peu abordé. Tout au plus savons-nous qu'il permettra de créer des communautés et de gérer des championnats, des éléments qui ressemblent plus à des manques de GT5 enfin réparés qu'à un bond en avant. On nous parle aussi de compatibilité avec des applications smartphones, tablettes et PC même si nous n'avons pas eu plus de détails à ce sujet pour le moment. Enfin, GT6 inclura un système appelé Edge Effect grâce auquel il sera possible de récupérer des données de véhicules pour les rentrer directement dans le jeu. Pour vous donner une idée, un vrai pilote sur un vrai circuit fait une course, puis ses données véhicules sont mises en ligne vous permettant d'y accéder et sans doute de combattre son fantôme. Intéressant mais sans doute très limité, d'autant qu'on ne sait pas encore combien de voitures bénéficieront de cette fonction.
Assez pour espérer, trop peu pour rêver
Au final, une seule chose est sûre : ce n'est pas avec ce que nous avons vu que nous pouvons affirmer que GT6 sera un achat indispensable. Jusqu'ici, nous avons un peu l'impression d'avoir contemplé un GT5+ et il reste beaucoup d'éléments nébuleux. Si Mr Yamauchi a fini par nous dire que le mode B-Spec sera bien de retour, on ne sait par exemple pas à quoi ressemblera le mode GT, lui qui semble enfermé dans un carcan depuis plus d'une décennie maintenant. Il faudra donc attendre plus de révélations et des sessions de jeu moins cadrées, ce que pourrait apporter l'E3.
A peine annoncé, GT6 n’a pas encore tout montré. Certaines des annonces semblent prometteuses alors que d’autres frôlent la simple mise à jour. Si le titre ne nous aura pas impressionnés d’un point de vue visuel au point de ressembler comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur, on aura toutefois déjà pu apprécier pas mal d’améliorations concernant la physique des véhicules lors des sessions de jeu. Il faudra donc attendre les autres surprises que nous réserve Polyphony Digital dans des versions plus avancées avant de savoir si on est devant un tableau de maître ou une pâle copie. Affaire à suivre.