Les deux précédents volets n’avaient guère laissé de traces dans la mémoire des joueurs. Et pourtant les prestigieux créateurs de Dead Space héritent aujourd’hui du développement d’un nouvel épisode d’Army of Two. Heureusement, il y a une bonne nouvelle : Le Cartel du Diable respecte à la lettre les principes de cette série au rabais, à savoir faire preuve d’un manque total d’innovation et jouer la carte – toute cornée et défraîchie – de l’action bourrine et mille fois déjà vue. Manette en main, en voici d’ailleurs la démonstration…
L'aventure à la troisième personne prend place désormais au Mexique, sur fond de guerre des drogues. Exit le duo Rios et Salem, même s'il joue les guest-stars lors de la démo testée tout en restant non jouable. Et bienvenue à Alpha et Bravo, deux nouveaux membres de l'organisation TWO (Tactical Worldwide Operations). Cette présence de pseudonymes follement originaux témoigne aisément du niveau d'implication de développeurs qui avaient probablement mieux à faire (ranger leurs chaussettes, se gratter le nez…) que d'inventer une histoire et des personnages dignes de ce nom – ou plutôt de ces surnoms. De toute façon, cela tombe bien car le reste est à l'avenant…
Le masque et la cagoule sont de rigueur, dans ce jeu.
Hé les gars, et si on faisait appel à deux rappeurs qui déchirent (dans leur quartier) pour incarner nos (z)héros ? Hé les gars, ben vous répondez pas ? Bing, ce sont donc les rappeurs B.O.B. et Big Boi qui héritent de cette tâche ardue de déclamer des dialogues hautement philosophiques (« twartagolsijtechoppe ») et de balancer des vannes à deux centimes d'euro, dignes des blagues Carambar des années 80. Car c‘est bien là le problème : tous les éléments présents dans cette démo du nouvel Army of TWO paraissent si convenus, datés et rabâchés que l'ensemble de l'aventure fleure mauvais la naphtaline. Graphismes passables et sans éclat (les tirs sont même représentés à l'écran par des traits blancs anarchiques du pire effet), personnages poseurs dotés du charisme d'un pigeon écrasé, level design inexistant, action ultra dirigiste et scriptée (le joueur est là pour défourailler du saligaud qui se situe toujours droit devant lui)… Sans oublier une réalisation technique faite de bric et de broc, où la moindre explosion se démultiplie pour mieux cacher la vacuité de l'aventure. Et où les héros, alors qu'ils sont capables de se mettre automatiquement à couvert derrière des obstacles plutôt variés (tonneaux, voitures, barriques et… tonneaux) ne semblent même pas capables de franchir des barrières en bois de 50 cm de hauteur (et ce n'était pas un bug !)…
La réalisation semble clairement datée.
Alléluia, il est quand même possible de jouer en coopération, en ligne ou via écran splitté ! Sur le papier, l'intérêt de ce mode de jeu coopératif est de permettre d'infliger davantage de dégâts parmi les rangs ennemis, et donc de rapporter plus de points. Mais cela sert également à dramatiser l'action puisque les deux personnages se retrouvent parfois séparés. Par exemple, Laurel surplombe la scène et shoote à distance les ennemis, tandis qu'Hardy fonce dans le tas, au corps-à-corps. Même genre de situation lorsque Titi doit ramper, blessé, sur le sol, alors que Grosminet a pour mission de le couvrir. Cette coopération permet aussi de faire augmenter la jauge d'Overkill : plus les adversaires périssent de manière diversifiée – tir en pleine tête, explosions en chaîne - et plus vite elle se remplit. Résultat : en pressant sur une touche, votre personnage se met temporairement en pétard (hélas bien mouillé) et demeure alors capable de trucider encore plus d'ennemis puisque l'action se ralentit et qu'il n'y a plus besoin de recharger l'arme. Un système efficace mais hélas déjà vu un milliard de fois. Avec un peu de recul, mais pas trop au risque de tomber, c'est d'ailleurs précisément le sentiment général que ressent le joueur face à ce Cartel du Diable qui semble dater du siècle dernier.
Nos impressions
« C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes » dit le proverbe. Il existe pourtant des exceptions qui confirment la règle et Le Cartel du Diable a l’air d’en faire malheureusement partie. Réanimer une saga qui était déjà un zombie n’est pas forcément glorieux. Zéro ambition, zéro charisme, zéro fun : pour l’heure, grâce à ce triple zéro, le titre peut s’enorgueillir de faire aussi bien que James Bond en décrochant son permis de tuer (le joueur). Ici, les qualificatifs de « bourrin » et « décomplexé » ne riment pas vraiment avec plaisir de jeu. Bref, pour l’instant, à l’ouest (mais aussi au sud, à l’est et au nord), rien de nouveau !
L'avis de la rédaction
Moyen
PS3
Electronic Arts
Action
Multi en ligne
Multi en coopératif
Commentaires
Tous les commentaires (39)
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.