Disponible un peu partout dans le monde depuis quelque temps déjà, MUD aura mis environ 4 mois pour arriver en France. Ce retard peut paraître anecdotique, mais pour un jeu à licence, il n'en est rien. Ainsi, à l'heure où les champions de la saison 2012 sont connus, il est problématique de devoir jouer avec les pilotes et motos du début de saison 2011. Et par début, nous voulons ici dire qu'il faudra faire une croix sur certains concurrents, comme Christophe Pourcel par exemple. On appréciera toutefois de retrouver des designs officiels avec ce que cela comprend de marques et sponsors. Cependant, si la modélisation des pilotes et des motos est en règle générale très correcte, on ne peut malheureusement pas en dire autant des circuits. En effet, Milestone a cru bon de remodeler complètement les environnements des pistes officielles, ajoutant un avion crashé dans la jungle brésilienne ou un château au milieu des vignes françaises. On est évidemment dans le gros cliché, mais ce n'est pas le pire. Les tracés ont ainsi été complètement modifiés, à tel point qu'on peine à reconnaître des circuits pourtant bien connus. Mais pourquoi ? Eh bien il faut avouer que pour notre part, on peine à comprendre ce choix. Les ornières ont ainsi été lissées, des sauts et des virages ajoutés, pour un résultat à la fois décevant et fade. Notons que pour couronner le tout, les textures des pistes sont tout simplement immondes et beaucoup trop répétitives. La soi-disant déformation en temps réel du terrain est en outre purement esthétique et ne changera en rien votre façon d'appréhender les virages.

Comme tout jeu Milestone qui se respecte, MUD propose un gameplay à mi-chemin entre arcade et simulation. Cela se traduit dans un premier temps par l'apparition d'un système de boost tournant autour du scrub. Si vous l'ignorez, sachez qu'il s'agit d'une manœuvre de plus en plus utilisée par les pilotes afin de réduire la hauteur de leur saut et ainsi gagner du temps. Cependant in-game les choses sont légèrement différentes puisque réaliser cette figure octroiera une accélération conséquente dont la puissance dépend de l'altitude. En d'autres termes, vous devrez effectuer cette action sur chaque saut et relâcher le bouton dédié au dernier moment pour l'emporter. Nous n'irons pas par quatre chemins, ce système est non seulement une hérésie, mais pollue en plus les courses en étant à l'origine de nombreuses chutes. Et pour ne rien gâcher, consommer une boisson énergisante fournira un boost à nouveau complètement hors de propos. Ceci étant, l'expérience proposée n'est pas si mauvaise que cela, notamment car la moto paraît un peu plus lourde (excepté dans les airs) que dans les MX vs ATV par exemple. Le joueur sera ainsi contraint de freiner dans la plupart des virages sans quoi la sanction sera immédiate. Certes, la traction est mauvaise et la gestion des collisions perfectible, mais on peut prendre un certain plaisir en retardant un freinage pour dépasser une IA stupide mais compétitive.

Au niveau des modes de jeu, MUD propose avant tout un mode Carrière censé contenir des éléments de jeu de rôle. Ainsi, vous pourrez incarner quatre protagonistes prédéfinis et vous lancer dans des épreuves qui peuvent être de cinq types : les courses, les courses par élimination et par checkpoint, les duels et les concours de freestyle. Chaque victoire vous octroiera alors de l'argent qui pourra ensuite être dépensé pour débloquer les épreuves suivantes, de nouvelles écuries, des casques, des boissons énergisantes plus efficaces, ou des figures inédites. On note alors qu'il est impossible de créer son propre pilote, ni même de choisir sa tenue, ce qui devrait assurément manquer aux fans de MX. Ce mode est de toutes façons plutôt répétitif, absolument pas immersif et donc à oublier. En dehors de cela, vous pourrez évidemment participer à des courses simples seul ou en ligne, des championnats et enfin au Motocross des Nations. Malheureusement ce dernier est plus que limité puisqu'il est simplement possible d'effectuer des courses simples par catégorie (MX1, MX2 et Open) sans pouvoir, comme en vrai, affronter des concurrents disposant de machines plus puissantes. Bref, cette épreuve a été survolée et, à l'instar du titre dans son ensemble, peine à tenir ses promesses.