Ne vous êtes-vous jamais demandé ce que pourrait donner une représentation de marionnettes s'émancipant du carcan de la scène dans laquelle elle se passe ? Non ? Aucun problème puisque Sony l'a fait pour nous. Le résultat se nomme Puppeteer et il se pourrait bien qu'il vous réconcilie avec les représentations théâtrales.
Katuro est un petit garçon qui n'a jamais eu toute sa tête, plus encore depuis qu'il a été transformé en marionnette de bois par le maléfique Moon King Bear. Ce vile personnage a en effet dévoré la tête du garçon avant de jeter aux oubliettes le pantin désarticulé. Heureusement, ceci ne marquera pas la fin du jeune homme mais plutôt le début d'une grande aventure. Ainsi, l'apprenti Pinocchio aura vite fait de trouver un compagnon d'infortune en la personne d'une mascotte volante qui pourra lui venir an aide en essayant de dénicher des objets afin de faciliter la résolution d'énigmes notamment. En fait, c'est le joueur qui incarnera les deux comparses à l'aide des deux sticks de la manette, chacun étant associé à un personnage. Etrange ? Pas vraiment puisque dans l'absolu, le tout est parfaitement bien pensé. En effet, Puppeteer se présente comme un jeu de plate-forme à l'horizontal réclamant du joueur de la jugeote et pas mal de réflexes. En somme, si Katuro n'aura finalement qu'à courir et sauter pour avancer, son compagnon devra pour sa part évoluer partout sur l'écran afin de chercher des indices pour aider notre héros à progresser.
Pour autant, Katuro devra aussi faire marcher sa tête, ou plutôt ses têtes, puisque vous pourrez en trouver plusieurs qui auront des capacités spécifiques. Par exemple, avec la tête Burger, vous pourrez créer un monstrueux sandwich pour atteindre des endroits inaccessibles. La tête Araignée vous proposera, quant à elle, de conter fleurette à une gigantesque arachnide qui vous ouvrira alors l'accès à un niveau Bonus. Les possibilités seront nombreuses tout comme les divers secrets à découvrir. De plus, vous pourrez compter sur une énorme paire de ciseaux afin de découper des murs organiques, les griffes d'un boss, etc. Cet outil, au cœur du gameplay, sera d'ailleurs utilisable de bas en haut, de gauche à droite ou en diagonale, afin de permettre à Katuro de "voler" durant de brefs instants. Au delà de la jouabilité qui semble réactive, c'est également la forme qui nous aura enchantée. Ainsi, si de prime abord, les animations de Katuro évoquent celle du Sackboy de LittleBigPlanet, c'est bien le seul lien entre les deux jeux.
De fait, en partant du principe qu'on regarde un spectacle de marionnettes évolutif, l'aventure se déroulera par le biais d'un changement de décors autour du personnage central. En somme, Katuro restera sur scène pendant que les différents écrans de jeu évolueront autour de lui. Une idée originale, magnifiquement mise en scène dans Puppeteer et conférant au produit une identité propre et un cachet indéniable. Du coup, la progression se fera le plus souvent sous forme de "scénettes" dans lesquelles il faudra récupérer un certain nombre d'étoiles pour voir l'écran suivant. Etrange se diront certains mais on vous rassure, les transitions ne gênent en rien la fluidité de la progression, bien au contraire. Du coup, si nous avons eu plaisir à découvrir les différentes pièces d'un château gothique, on trépignera d'impatience à l'idée de profiter des autres environnements qui nous mèneront dans un univers spatial, sur le toit d'un train d'en mouvement, parmi les nuages dans une version revisitée du Roi des singes ou bien encore juché sur un poisson volant à l'intérieur même d'une légende japonaise. Vous l'aurez compris, la magie sera omniprésente dans Puppeteer d'autant que le jeu devrait tenir sur un blu-ray plein à craquer. Il n'en fallait pas plus pour nourrir notre impatience à l'égard de ce condensé de poésie qu'il nous plaira d'applaudir des deux mains dès sa sortie. On en viendrait presque à déjà demander un rappel...
Puppeteer fait clairement partie de ces jeux qui se savourent plus qu'ils ne se décrivent. Somptueux dans la forme, original dans sa représentation et terriblement enchanteur, il va sans dire que le soft de Sony sera une véritable bouffée d'air frais pour la PS3. Preuve est à nouveau faite qu'un "simple" jeu de plate-forme peut procurer des émotions si le projet est bien pensé à la base. Inutile de vous dire que dans le cas présent, les programmeurs semblent avoir côtoyé de près les artistes pour donner vie à un spectacle de marionnettes enivrant, drôle et par certains côtés très touchant.