Aller chercher un nouveau public, voilà un combat que Turn 10 et Microsoft sont loin d'être les seuls à mener. C'est toute l'industrie du jeu vidéo qui essaye actuellement de rallier à sa cause ces joueurs plus occasionnels qui représentent une manne financière non négligeable. Aussi, il n'est pas étonnant de constater que l'une des plus grosses nouveautés de Forza Motorsport 4 – ou tout du moins celle que les développeurs mettent en avant - demeure la compatibilité avec Kinect. L'objectif à travers ce périphérique est clairement de proposer une expérience plus légère, accessible à tous. Pour piloter une voiture, il suffira ainsi de tendre ses mains en avant et de mimer les gestes que l'on effectue habituellement en vrai avec un volant. Le tout, sans accessoire bien entendu.

Étant donné que nous n'avons pas pu essayer cette nouveauté, nous allons nous contenter ici de relayer les propos de Turn 10 et de son Game Director, Dan Greenawalt. D'après ce dernier, un public familial pourra s'amuser à piloter rapidement des voitures de course sans se prendre la tête. Un peu plus intéressant, Kinect est également utilisé dans le mode Autovista qui permet d'observer de très près divers véhicules entreposés dans un garage virtuel façon œuvre d'art. En bougeant son corps, on pourra étudier la voiture sous toutes les coutures. Il sera même possible de monter à bord de celle-ci pour jeter un œil à son tableau de bord ou faire vrombir sa machine mais aussi de regarder à l'intérieur de son capot pour obtenir des détails sur le moteur par exemple. Si on le souhaite, une voix (celle de Jérémy Clarkson) résumera avec humour et précision l'historique et les capacités du bolide présent devant nous. Pour information, ce mode est aussi jouable à la manette. Enfin, Kinect a aussi permis aux développeurs de proposer une fonctionnalité sympathique, le Head Tracking. Celle-ci offre aux joueurs la possibilité de regarder autour de soi – notamment les angles morts - en bougeant sa tête, les mouvements de celle-ci étant reconnus par le périphérique de Microsoft.

Si on savait de longue date que Turn 10 utiliserait Kinect, on se demandait ce que le studio américain avait réservé aux joueurs plus aguerris. Pour le coup, comme prévu, tout est une histoire de détails. Les développeurs ont apporté de petites retouches au jeu à plusieurs niveaux pour perfectionner ce qui pouvait l'être. Ce qui, en soi, n'est pas chose aisée car Forza 3 était déjà un excellent titre. Soyons clair, la majorité des subtilités ne seront détectables qu'après avoir essayé un large spectre de voitures sur divers types de circuit. Il serait donc prématuré d'émettre un avis après seulement quelques courses. Toutefois, on sait d'ores et déjà que Turn 10 a retravaillé tout ce qui à trait à la gestion des pneumatiques et des suspensions. Le pilotage devrait de ce fait gagner en précision et en naturel. En particulier pour ceux qui aiment jouer en full manuel. Pour les autres, de nombreuses assistances seront toujours activables (freinage, antiblocage des roues, boîte auto, etc...). On retrouvera la possibilité d'afficher le tracé idéal sur la route mais aussi le rewind permettant de revenir quelques secondes en arrière en cas d'erreur. Globalement, on peut en tout cas affirmer que le pilotage est au premier abord toujours autant agréable et instinctif qu'auparavant avec des véhicules réagissant au doigt et à l'œil, que ce soit au volant ou à la manette.

Côté contenu, Forza 4 offrira un mode carrière un peu différent de ce à quoi les joueurs ont eu droit par le passé. Dan Greenawalt a expliqué que la volonté de ses équipes étaient de mettre l'accent sur les voitures et sur le plaisir que l'on ressent à conduire certaines d'entre elles. Un plaisir que Turn 10 veut prolonger au maximum. Ce mode carrière s'adaptera donc à vos envies. Vous n'aurez plus à changer de véhicule en permanence en fonction des épreuves. Vous aurez le choix parmi des courses spécifiques qui devraient vous permettre de vous éclater avec les bagnoles que vous souhaitez. Bien entendu, de temps à autre, le jeu proposera quand même plusieurs nouvelles montures afin d'ouvrir l'esprit des plus monomaniaques. Mais l'objectif restera identique, imposer un minimum de choses au joueur pour le laisser libre de ses mouvements. Évidemment, Forza 4 disposera aussi d'un nombre toujours plus grand de circuits (apparition d'Hockenheim notamment) et de modèles de voiture (il y en avait environ 400 dans le troisième épisode). Et ce, malgré l'absence remarquée de la marque Porsche. Quant au multi, s'il n'a pratiquement pas été évoqué au cours de la présentation, il permettra à 16 joueurs de s'affronter en ligne. A noter également, pour ceux qui se poseraient la question, que Turn 10 a prévu des récompenses pour les pilotes en herbe qui ont joué des heures à Forza 3. En fonction de vos performances passées, vous aurez accès à divers véhicules plus ou moins intéressants dès le début du jeu.

Bien sûr, on attendait aussi de voir si Forza Motorsport 4 avait progressé d'un point de vue visuel. Réjouissez-vous car c'est le cas ! La modélisation des véhicules (y compris en vue cockpit) est encore plus poussée que par le passé. Le rendu dans le mode Autovista est bluffant. En course, le résultat s'avère très satisfaisant. Par ailleurs, Dan Greenawalt a affirmé que son studio avait cherché à améliorer significativement dans le jeu tout ce qui touche à la lumière. Pour ce faire, Turn 10 aurait consulté Pixar et Disney dans l'optique de trouver comment parvenir à ses fins. Si l'on peut être sceptique devant de telles déclarations qui ressemblent fortement à de jolis arguments marketing, force est de constater que la gestion de la lumière est assez impressionnante dans Forza 4. En fonction de l'horaire auquel on dispute une course, le circuit dégage une atmosphère complètement différente. Des améliorations indéniables donc, mais quelques regrets également. D'une part, on aurait aimer que les épreuves de nuit fassent leur apparition. Ce qui n'est pas le cas. D'autre part, les conditions météorologiques ne sont toujours pas gérées par le jeu. Enfin, si les environnements sont souvent plaisants à regarder, ces derniers apparaissent tout de même bien moins travaillés que les voitures ou même la route. Ce qui crée un étrange décalage. On a aussi pu constater à certains moments qu'il subsistait encore un peu d'aliasing. Rien de dramatique toutefois. Dernier point, l'IA nous a paru un peu trop agressive. Les adversaires nous sont régulièrement rentrés dedans sans trop de raison, ruinant à cette occasion tous nos efforts. On attendra de multiplier les courses pour voir s'il s'agissait là d'un phénomène passager.