Il est clair que dès ses débuts de carrière, on aura surpris Capcom alimentant sa manie de toujours vouloir créer des suites à ses licences, comme l'aura si bien prouvé l'interminable série du petit robot bleu tireur de plasma. Chip'n'Dale : Rescue Rangers 2 n'aura pas dérogé à la règle... Et heureusement !
On reprend ici le scénario tel qu'on l'a laissé dans l'épisode précédent. Le vil malfrat Fat Cat (Catox) s'est vu menotté et jeté au cachot par le binôme mangeur de noix à cause de ses actes malsains. Mais comme tout bon dirigeant de mafia, il est épaulé par toute une équipe de hors-la-loi, ici aussi timbrés les uns que les autres, ce qui lui aura permis de s'échapper sans trop de problèmes de la prison qui le gardait à bord d'un dirigeable. En plus de sa fugue, son amour propre lui dicta de placer aussi une bombe pas loin du repaire des rangers du risque pour les faire sauter et se délecter d'une vengeance méritée. C'était évidemment sans compter sur le courage de Chip et Dale (Tic et Tac, en français), qui réussirent à désamorcer l'explosif létal en deux coups de cuillère à pot, et découvrirent par ailleurs les plans du gros matou vicieux, qui consistaient à dérober la jarre maléfique du Pharaon pour conquérir le monde !
Vous l'aurez deviné : contrairement à son prédécesseur et son classique « sauvetage d'une bien aimée », cet épisode des aventures des Rangers du Risque se voit gratifié d'un scénario bien mieux élaboré et plus prenant. Déjà un bon point pour le titre, mais ce ne sera pas tout, rassurez-vous. Sorti en 1992 sur NES, Chip'n'Dale : Rescue Rangers 2 marche sur les traces de son grand frère. En l'occurrence un bon vieux jeu de plates-formes, dans lequel on avance au moyen du pad directionnel, on saute avec le bouton A, et on utilise le bouton B en tant que bouton d'action. Cette action là consiste toujours à lever des caisses de différentes formes, découvrir les bonus qui se cachent en dessous et les utiliser en tant que projectiles redoutables pour abattre les ennemis, ou en tant que carapace pour se protéger des menaces environnantes.
Il y a cependant des différences de prise en main par rapport au premier opus. On pourra désormais jeter ses caisses en direction des diagonales, chose auparavant impossible. On pourra aussi marcher avec un court instant pour multiplier la puissance du jet, et ainsi dévaster tout ce qui se trouve sur son passage. Des petits plus assez sympas. De même, la liste des monstres à cogner est toujours aussi diversifiée et loufoque, et certains, comme le renommé chien métallique, se voient même octroyer une nouvelle carcasse. Attention néanmoins, les boss qui ponctuent les fins de niveaux sont nettement plus difficiles qu'avant. En effet, de grandes modifications ont été apportées au système. Dans le premier volet, tout se focalisait sur le vil énergumène, mais on devra maintenant faire attention aux environnements qui, la plupart du temps, jouent en défaveur du joueur : chutes d'eau, scrolling vertical, plates-formes mouvantes... Ceci sans parler de l'IA, dont la performance a été légèrement augmentée, ce qui se traduit par des mouvements plus « réfléchis », et des attaques plus diversifiées. De plus, exit la petite bouboule rouge fournie pour tuer le méchant. Il faudra lui subtiliser ses propres projectiles pour s'armer.
Mais ô déception, Capcom n'aura pas réussi à soigner le talon d'Achille du premier soft : la durée de vie. Pire encore. Maintenant, nous n'aurons droit qu'à 9 niveaux seulement, au lieu des 11 précédents. Certes, les bonus stages sont toujours présents, de même que les petits dialogues, s'offrant une nouvelle pointure avec des personnages animés et des discussions qui font vraiment avancer le scénario. Mais l'absence de la carte du monde est vraiment à déplorer, car elle contribue à rendre le jeu terriblement plus linéaire. On n'a plus le choix de l'ordre des niveaux. Heureusement que la difficulté rehaussée des boss, mentionnée ci-dessus, offre un surplus de temps de jeu avec des niveaux plus longs. Mais il faudra tout de même à peine une heure pour tout boucler. Ce point négatif mis de côté, il faut dire que la diversité offerte par les lieux d'aventure est grandement appréciée(cuisine, manoir hanté, canyon...), d'autant plus qu'ils regorgent maintenant de pas mal de nouveautés, comme les roches tombant du plafond dans le niveau du canyon, par exemple. Le mode deux joueurs est toujours de la partie. Il reprend tout de son prédécesseur, à savoir l'exploration simultanée et complète des niveaux du jeu avec un copain, garantissant toujours autant de rire et de plaisir.
Quant aux graphismes, ils ont évolué de manière surprenante. Les traits sont plus fins, la palette de couleur est encore plus recherchée, et les mouvements sont encore plus animés. Que du bon, donc. La NES était en fin de vie au moment de la sortie du jeu,la SNES étant déjà sur le marché, ce qui explique une certaine maîtrise du développement sur la console. Enfin, les bruitages sont repris du précédent volet, avec une bande-son est toujours aussi bien faite et envoûtante. Mais si l'on veut se montrer un tantinet trop pointilleux, on dira qu'elle est un poil moins entraînante dans l'ensemble moins mémorable que sa grande sœur.
- Graphismes18/20
Les décors, les sprites et la palette de couleurs ont été bien retravaillés, élevant le soft au rang des plus beaux jeux de l'époque, et démontrant bien les capacités graphiques de la NES, en fin de vie au moment où le jeu faisait surface.
- Jouabilité16/20
Que dire si ce n'est qu'il s'agit encore une fois d'un contrôle classique et réactif, c'est-à-dire A = saut et B = action. Le mode deux joueurs est toujours aussi apprécié, rendant le jeu plus convivial et rigolo. On notera que la difficulté du jeu est revue à la hausse par rapport au volet précédent.
- Durée de vie9/20
Ce n'est pas sur la longévité que Capcom a misé. Le jeu compte de nouveau une heure seulement, pour neuf niveaux. De plus, la carte du monde a été supprimée, et de par ce fait la linéarité se retrouve accrue.
- Bande son16/20
La bande-son est toujours aussi réussie. Mais il manque ce petit quelque chose, cette petite touche de magie qui la rendrait aussi mémorable que celle du titre précédent. Les bruitages, eux, sont pratiquement tous identiques au premier volet, donc tout aussi bons.
- Scénario17/20
L'histoire du jeu a été retravaillée avec soin. On se retrouve avec un scénario bien moins banal, qui profite plus du contexte et de l'univers de Tic et Tac.
Capcom a tenu ses promesses. Le jeu mérite bien le chiffre deux qu'il arbore et le rend digne des meilleurs jeux de plates-formes de la NES. Il procure toujours un plaisir différent lorsqu'on joue à deux. Bref, il est vivement conseillé aux amateurs du genre !