
Bien qu'il fut l'un des meilleurs titres de ce début d'année, Castlevania : Lords of Shadow commit sa première erreur via le DLC Reverie. Pour autant, l'idée de nous expliquer l'étonnante conclusion du jeu d'origine n'était pas à remettre à cause. Malheureusement, la construction du contenu laissa dubitatif. Cette fois, les développeurs récidivent avec Resurrection, suite de Reverie et clôturant par là-même Lords of Shadow en remettant dans l'ordre les pièces du puzzle. Passé la joie de retrouver Gabriel, la sentence est irrévocable et assombrit un peu plus l'aura d'excellence du jeu d'origine.

Sans avoir redéfini le genre action-plates-formes, Lords of Shadow forçait le respect par sa cohérence artistique, son étonnante générosité, son équilibre millimétré et une des fins les plus marquantes du jeu vidéo. Peaufiné à l'extrême, le jeu se condamnait de lui-même au succès pour le plaisir des joueurs. Si l'aventure trouvait donc une conclusion étonnante, il était écrit que le tout ne pouvait se terminer aussi brutalement. De fait, l'annonce de deux DLC levant le voile sur un pan de l'histoire avait de quoi exciter la curiosité. Si Reverie, le premier contenu téléchargeable, déçut son monde, il avait au moins le mérite de proposer quelques idées sympathiques tout en accentuant la relation entre Gabriel et Laura. Resurrection, lui, prend le contre-pied total de tout ce qui a été fait jusqu'ici en donnant la désagréable sensation de n'être qu'une extension au précédent DLC. Mais essayons de passer outre cette scission arbitraire et surtout pécuniaire tout de même monnayée 800 points Microsoft, soit 9,99 euros sur le PSN, pour se pencher sur ce qui nous est proposé...
- Graphismes 11 /20
S'il n'est pas ici question de pointer du doigt la patte graphique du jeu, par ailleurs fantastique, cette note est surtout là pour sanctionner le travail minimaliste effectué sur ce DLC. Tranchant radicalement avec les somptueux décors du jeu de base, les environnements de Resurrection se résument à un volcan et un extérieur constitué d'une plate-forme volante. Misère, misère...
- Jouabilité 14 /20
Sur ce point, rien de bien précis à ajouter sachant que le gameplay est bien entendu calqué sur celui du jeu de base. Si l'ensemble est d'un excellent niveau, on déplorera quand même quelques sauts peu précis, une phase de plates-formes très énervante et un combat contre un boss longuet.
- Durée de vie 7 /20
Dans l'absolu, il ne vous faudra pas plus d'1h30 pour faire le tour du DLC. Cependant, retenez bien qu'en Ecuyer, le combat contre l'Oublié devrait vous poser pas mal de problèmes. De fait, et ce même si vous avez plié le jeu entier en Paladin, nous vous laissons imaginer ce que donnera le tout dans cette difficulté. Moralité : Analysez bien les attaques du monstre et attendez le moment propice.
- Bande son 14 /20
Les musiques se font discrètes dans ce contenu téléchargeable tout comme les dialogues.
- Scénario 1 /20
Si l'idée d'expliquer l'incroyable fin du jeu d'origine via deux DLC était très bonne, autant dire que le synopsis de Resurrection n'existe tout simplement pas, celui-ci se résumant au combat de Gabriel contre l'Oublié.
Dans un sens, Resurrection est une incroyable prouesse vu qu'il synthétise en un peu plus d'une heure tout ce que Mercury Steam avait réussi à éviter avec le jeu d'origine : un level design d'une banalité confondante, des phases de plates-formes inintéressantes, un unique environnement renvoyant aux tréfonds du beat'em all, une difficulté mal gérée et un équilibre douteux construit essentiellement autour d'un combat contre un boss. Rajoutez-y un prix excessif et un aspect DLC de DLC et vous comprendrez pour le coup le hold-up commis par Konami et Mercury.