A ma gauche, Hideaki Itsuno, réalisateur de Dragon's Dogma mais aussi de DMC 3 et 4. A ma droite, Hiroyuki Kobayashi, producteur du jeu mais aussi de Resident Evil 4. A eux deux, une somme d'expérience incomparable dans le domaine de l'Entertainment de pixels. Depuis deux ans, les deux hommes travaillent de concert sur Dragon's Dogma, un jeu d'action à la troisième personne qui se déroule dans un univers médiéval fantastique à la Seigneur des Anneaux. Un monde ouvert dans lequel il est possible de se balader librement et de visiter de nombreuses villes contenant pour chacune près de 200 NPC (Non Playable Characters) avec lesquels interagir. Gare d'ailleurs à ne pas faire n'importe quoi avec ces derniers, car cela peut influencer le cours de l'aventure (cette dernière propose plusieurs fins différentes). Tout comme le cycle jour/nuit dont le jeu est doté (2 minutes de temps réel = 1h dans le jeu). Car, par exemple, dans les ténèbres, les joueurs portent automatiquement une lampe et peuvent se retrouver soudainement face à des dangers insoupçonnés. Parmi ces derniers, on trouve facilement quelques créatures fantastiques comme des hydres ou dragons. Rien de plus normal dans la mesure où le scénario est basé sur un ensemble de mythologies européennes…

L'histoire met donc en scène un jeune homme nommé Glynn, attaqué soudainement par un dragon qui lui vole son cœur (!). Aussi peu étrange que cela puisse paraître dans un univers où magie et monstres se côtoient sans problème, le jeune homme ne meurt pas mais se retrouve désormais étrangement lié à la créature. A tel point qu'au fil de sa périlleuse quête pour retrouver l'animal, Glynn va apprendre une foultitude de choses sur le monde qui l'entoure grâce à ce lien psychique avec le dragon. Heureusement, le garçon n'est pas seul pour affronter les multiples dangers qui parsèment son chemin. Car il est accompagné en permanence de trois acolytes que vous pouvez recruter (et remplacer comme bon vous semble) simplement au fil de l'aventure (mais il est impossible de changer de personnage puisque vous ne pouvez incarner que Glynn dans l'aventure en solo). Ces derniers appartiennent forcément à une des trois classes suivantes, chacune possédant ses capacités spéciales : Rôdeur, Guerrier et Mage. Ainsi, Glynn appartient à la catégorie des rôdeurs et s'avère excellent au maniement des dagues et au tir à l'arc. Il possède notamment la faculté de faire pleuvoir une vingtaine de flèches en même temps sur un ennemi. Le guerrier est le personnage le plus équilibré et son arme de prédilection est l'épée. Quant au Mage, c'est le magicien du groupe, capable de régénérer la vie de ses coéquipiers, d'enchanter les armes avec les éléments naturels comme le feu, mais aussi de lancer des sorts puissants. Il est à noter qu'aucun point de magie n'entre ici en jeu, seul le temps de concentration du Mage influe sur la puissance du sort. Concrètement, on imagine qu'après avoir effectué la manipulation sur la manette pour déclencher le pouvoir, il suffit de patienter sans presser aucune touche pour voir ce dernier augmenté par paliers. Même chose concernant l'évolution des personnages : puisqu'il n'y a pas de points d'expérience à récolter, celle-ci s'effectue à travers l'acquisition de nouvelles armes et armures ou d'objets inédits boostant alors automatiquement les coups et la résistance du protagoniste choisi.

Cette orientation 100% action semble d'ailleurs être une des forces de Dragon's Dogma qui élimine ainsi tout aspect RPG inhérent au genre, à l'opposé d'un Monster Hunter. De même, le fait d'être assisté de coéquipiers autorise de jouer l'aventure en coopération puisqu'un joueur peut se glisser dans la peau de chaque personnage. Ainsi, il est bel et bien possible de jouer à quatre individus online et de s'entraider considérablement, par exemple pour vaincre les grosses bestioles. La démo du jeu que nous avons pu essayer en solo proposait d'ailleurs d'abattre quelques goblins puis un griffon (animal légendaire possédant le corps d'un aigle et l'arrière d'un lion). Résultat : les combats s'avèrent plutôt dynamiques grâce aux enchaînements de coups faibles et forts, le fait de saisir les ennemis pour les balancer et la possibilité de recourir à des coups spéciaux inhérents à chaque arme en combinant deux touches. Bien entendu, donner des ordres – simples – à ses coéquipiers (« Allez-y », « Rejoignez-moi » ou « Aidez-moi ») demeure également très utile. Problème : ces derniers parlent également et répètent même ad nauseam les conseils qu'ils vous prodiguent, jusqu'à ce que vous les mettiez en pratique. Agaçant ! Néanmoins, le plus intéressant durant cette phase de jeu consistait à s'agripper au corps du griffon (Glynn est capable de le faire sur toutes les créatures importantes) puis à le frapper alors qu'il nous emportait dans les airs. Une séquence sympa mais dont l'impact est hélas amoindri par une gestion de caméra déficiente et des bugs d'affichage et de collision qui empêchent de discerner le personnage, suspendu sous le ventre de l'animal et noyé sous plusieurs couches de pixels et de textures. Preuve qu'il reste encore beaucoup de travail pour les développeurs avant la sortie de ce jeu qui ne semble néanmoins pas manquer d'atouts.