Bien que THQ mette en avant la dimension créative et novatrice de la tablette uDraw, il faut tout de même souligner que vous devrez débourser pas moins de 70 € pour vous la procurer. A ce prix, vous aurez seulement la tablette graphique, son stylet et le petit logiciel de dessin uDraw Studio inclus à l'intérieur, mais les jeux compatibles avec cet accessoire vous coûteront en moyenne un supplément de 30 €. C'est le cas de La Grande Aventure de Dood qui ne peut bien évidemment fonctionner qu'avec la tablette uDraw et qui semble pour le moins manquer d'arguments solides pour convaincre les parents d'investir une bonne centaine d'euros dans cette nouvelle expérience de jeu.

Mais déjà, comment fonctionne cette fameuse tablette à la blancheur immaculée ? A l'instar de la plupart des accessoires Wii, la télécommande doit être logée dans un compartiment prévu à cet effet, ce qui veut dire qu'elle n'intervient pas dans le gameplay du jeu. Tout repose en fait sur le gros stylet qu'il faut faire glisser sur la tablette graphique pour diriger le personnage à l'écran. Présenté de cette façon, on peut difficilement imaginer quelque chose de plus intuitif et simple à prendre en main. Mais si c'est assez vrai pour des applications de dessin ou de coloriage, ce n'est pas vraiment le cas d'un titre plus ambitieux comme prétend l'être la Grande Aventure de Dood.

En présentant le soft comme un titre pour gamers, THQ veut surtout attirer l'attention du public sur le fait que La Grande Aventure de Dood se destine à des utilisateurs davantage intéressés par l'aspect ludique de l'accessoire que par ses possibilités créatives. Mais cela ne signifie pas qu'il s'agisse d'un titre excessivement original. Dans les faits, vous devrez diriger le dénommé Dood dans une soixantaine de niveaux piégés typés plates-formes, à ceci près que la grande particularité du soft réside dans ses contrôles au stylet. Quatre modes de jeu sont proposés et, si le premier paraît être le plus approfondi, on se rend vite compte qu'il s'agit en réalité du moins intuitif et du moins fonctionnel. Son nom, Panique au Crayon, n'est franchement pas usurpé. Si le maniement avait été traditionnel, les niveaux qui consistent simplement à tracer des traits pour s'en servir comme tremplins et à envoyer de l'encre sur les ennemis seraient une simple formalité. Mais avec la tablette, c'est une autre paire de manches. Car les actions liées au fait de déplacer le stylet avec ou sans pression sur l'écran et d'appuyer sur le petit bouton du stylet se révèlent tout sauf intuitives dans la pratique.

Heureusement, les trois autres modes de jeu proposés s'avèrent nettement plus satisfaisants au niveau du gameplay, toute proportion gardée. Le Roulé-boulé gère la reconnaissance de mouvements en nous demandant d'incliner la tablette pour orienter la sphère dans laquelle Dood est enfermé. On peut sauter pour éviter les obstacles ou écraser les ennemis, toute la difficulté résidant dans la prise d'élan et la bonne perception des distances. Dans le mode Bullodrome, Dood est piégé à l'intérieur d'une bulle qui ne doit en aucun cas entrer en collision avec un mur. Le joueur doit la déplacer en traçant des traits à l'aide du stylet dans la direction souhaitée et surtout avec la vitesse la plus appropriée. Quatrième et dernière variante, le mode Ventil-Oh transforme Dood en ballon de baudruche et nous demande d'utiliser le stylet comme un soufflet pour guider le personnage à travers les pièges du décor. Nettement moins galères que Panique au Crayon, ces trois jeux sont donc assez sympathiques et font preuve d'une certaine imagination dans l'utilisation de la tablette uDraw.

En dehors de ces phases purement ludiques, La Grande Aventure de Dood propose également plusieurs activités créatrices en nous donnant par exemple la possibilité de modifier complètement l'apparence des personnages, des ennemis et des éléments du décor en les redessinant et en les coloriant à l'aide d'un éditeur approprié. Le tout se révèle évidemment très simplifié et facile d'utilisation pour inciter les jeunes joueurs à s'y intéresser. Car autrement, une grande majorité des éléments du jeu resteront désespérément blancs, à l'instar de votre héros.