
Durant l'âge d'or de la Super NES, Infogrames s'était imposé dans le monde fermé des éditeurs de jeux vidéo grâce à ses multiples adaptations de bandes dessinées. Les Schtroumpfs, Astérix, Spirou et même Lucky Luke auront ainsi tour à tour leurs propres aventures sur la 16 bits de Nintendo. Personne n'était donc réellement surpris en 1994 de voir débarquer le sympathique reporter belge dans l'une de ses meilleures aventures : Tintin au Tibet.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce mythe de la BD francophone, Tintin est un reporter travaillant pour Le Petit Vingtième, journal publiant et finançant ses différentes aventures. Régulièrement aidé par ses deux amis, le capitaine Haddock, marin alcoolique et impulsif et le professeur Tryphon Tournesol, scientifique brillant mais atteint d'une quasi-surdité, Tintin participera avec son fidèle chien Milou à de nombreuses aventures autour du monde. Au cours de ses pérégrinations, il fera, entre autres, emprisonner Al Capone, sauvera un pays de la révolution, démantèlera un trafic et marchera même sur la lune. On comprendra donc facilement que lorsque notre héros belge apprend que l'avion de son ami Tchang s'est crashé en plein coeur de l'Himalaya, il n'hésite pas une seconde et vole à son secours. Accompagné de son meilleur ami, le capitaine Haddock, il s'envole ainsi vers Katmandou avec le fol espoir de retrouver son ami disparu.
Au final l'impression reste tout de même très positive. Les fans de Tintin se plairont à découvrir un jeu fidèle à la bande dessinée tandis que les autres pourront profiter d'un titre agréable et varié à condition de passer au-delà de la difficulté excessive et du gameplay légèrement déroutant. Tintin au Tibet reste néanmoins un bon jeu s'affirmant probablement, avec Tintin et le Temple du Soleil sorti deux ans plus tard, comme la meilleure adaptation en jeu vidéo du reporter belge.
- Graphismes 16 /20
Très fidèles à l'oeuvre d'Hergé, les graphismes sont un des points forts du jeu. Les décors sont simples et efficaces tandis que chaque personnage aussi bien principal que secondaire est tiré de l'univers d'Hergé ce qui renforce cette sensation d'immersion dans l'oeuvre du dessinateur.
- Jouabilité 15 /20
Un bouton de saut et un bouton d'action sont les seules touches dont vous aurez besoin avec la croix directionnelle pour finir le jeu. Ces boutons renferment pourtant une multitude d'actions que Tintin pourra facilement exécuter sur simple demande. Cependant, certains passages casse-tête pourront faire enrager le joueur moyen sur sa manette frustré de voir son personnage ne pas sauter assez loin ou tomber dans un trou alors qu'il pensait avoir atteint la plate-forme suivante.
- Durée de vie 12 /20
Très difficile, il vous faudra au moins une dizaine d'heures avant de connaître le jeu par coeur ce qui est presque nécessaire pour en voir la fin. Une fois assimilé, finir l'aventure en deux heures est loin d'être chose impossible mais il est peu probable que vous y reveniez dans l'immédiat.
- Bande son 15 /20
Cernant particulièrement bien l'ambiance de chaque niveau, la musique ne lasse pas et permet de s'immerger encore plus dans chaque stage en alternant tantôt une musique entraînante, tantôt une plus angoissante. Les effets sonores sont quant à eux relativement bien travaillés.
- Scénario 17 /20
Fidèle à l'oeuvre originale, chaque niveau reflète une partie de l'histoire. Des séquences permettent de suivre la progression du scénario entre chaque niveau si bien qu'une personne n'ayant que joué au jeu vidéo connaîtra bien tout de cette aventure.
Pour sa première apparition sur console, Tintin nous offrait un bon jeu avec de grandes qualités en dépit d'une difficulté ayant probablement rebuté plus d'un joueur. Nourrissant de belles promesses pour d'éventuelles suites, Infogrames ne confirmera pourtant qu'à moitié les belles choses entrevues dans ce premier opus. Après une suite sur Super NES reprenant les mêmes principes que son aîné, Tintin sera définitivement oublié par les programmeurs après l'insipide Objectif Aventure.