
Il n'aura pas fallu attendre bien longtemps pour que Jigsaw revienne sur nos consoles, animé d'une nouvelle fibre moralisatrice et purgative. Ainsi, si la saga filmique est en passe de rendre (enfin) les armes, on se demande bien ce que va donner son homologue vidéoludique montrant déjà de gros signes de fatigue après le deuxième volet...

… Et encore, il convient d'être objectif. Ainsi, si le premier épisode pouvait se montrer intéressant dans sa première moitié, le tout s'effondrait tel un château de cartes par la suite, le jeu étant complètement indigeste à cause d'un manque total d'ambition dans les énigmes et dans son scénario foireux, fins comprises. Eh bien, figurez-vous que le deuxième suit exactement le même cheminement dans sa façon de penser et ce malgré les quelques améliorations apportées ici et là. Tout d'abord, si la manière de progresser est similaire, notons que vous débuterez en incarnant une victime de Jigsaw qui, après s'être mutilé pour se libérer de ses entraves, nous fera découvrir le gameplay durant quelques minutes. Une façon comme une autre de faire connaissance tout en offrant un peu plus de consistance au synopsis. En effet, avant d'embrayer avec le fils de l'inspecteur Tapp (héros malheureux du précédent opus et accessoirement du premier film), le pauvre bougre vous servant de marionnette pourra ou non s'en sortir en fonction de votre dextérité, ceci influençant quelque peu la fin du jeu. De même, il sera possible à certains endroits de sauver ou non des personnes retenues prisonnières, le tout étant bien entendu lié à des énigmes à résoudre en temps limité. Quoi qu'il en soit, le scénario est aussi intéressant et lourdingue que ceux des derniers épisodes de la saga cinématographique. En bref, Jigsaw nous assène de dialogues pompeux sur la moralité, notre façon de vivre et à mesure qu'on avance, on en viendrait presque à redouter chacune de ses apparitions tant le tout devient lassant à la longue. D'ailleurs, ce constat peut aussi s'appliquer à la jouabilité qui a tout de même subi quelques remaniements.
- Graphismes10/20
Reprenant le moteur du premier opus, SAW II nous plonge à nouveau dans un univers trop homogène. Troquant son asile contre un immeuble abandonné, le soft se montre tout aussi paresseux que le jeu original quand il s'agit de nous offrir un peu de diversité artistique.
- Jouabilité13/20
Les développeurs ont laissé tomber l'exécrable système de combat du premier contre des affrontements à base de QTE. D'ailleurs, lesdites QTE (à moins que ce ne soient des actions contextuelles) inondent le jeu et ce de façon un peu abusée. En outre, les pièges et autres puzzles rempilent mais on eut aimé un peu plus de variété, le tout ayant tendance à vite tourner en rond à l'image de ce que proposait le précédent volet.
- Durée de vie9/20
Malgré quelques énigmes intéressantes, SAW II se montre moins difficile que le premier segment. Vous devriez donc en faire le tour en 7 heures environ, à moins de bloquer sur un puzzle. Dans ce cas bon courage, chaque nouvel essai étant synonyme d'un temps de chargement diablement long. Pour rallonger la durée de vie, Zombie Studios a eu l'idée de rajouter des défis basés sur les énigmes mais autant dire que ce n'est pas vraiment très intéressant.
- Bande son14/20
Jigsaw remet le couvert et nous offre à nouveau son timbre inimitable, calme et posé à l'inverse de la perversité à l'origine des pièges tendus à ses victimes. Les autres acteurs ne s'en sortent pas trop mal tout comme les thèmes musicaux une fois de plus en provenance des films.
- Scénario8/20
Le scénario n'offre finalement pas grand intérêt par rapport à ceux des films tirant vers le bas depuis le troisième opus. Jigsaw nous refait son numéro de Robin des Bois hardcore, le fils de Tapp veut venger son papounet et la rédemption par la souffrance est encore une fois au centre du jeu. Par ailleurs, la mise en scène reste figée et offre peu de rebondissements à l'instar du précédent volet qui se concluait par deux fins plus dispensables l'une que l'autre...
Essayant tant bien que mal d'améliorer ce qu'il y avait à améliorer dans le premier épisode, SAW II : Flesh & Blood loupe le coche. Plombé par un surplus inutile de QTE, s'enfermant dans une ambiance de claustrophobie synonyme de jeu tournant rapidement en boucle, ce deuxième opus à la gloire de Jigsaw ne décolle jamais vraiment. Au final, hormis quelques énigmes intéressantes et la violence intrinsèque à la série, difficile de dénicher d'autres aspects positifs noyés qu'ils sont sous une débauche de problèmes et autres erreurs maladroites dont le prix de vente prohibitif n'est pas le moindre.