Faisant partie des titres sélectionnés à l'occasion de l'Independant Games Festival 2010, Rocketbirds : Revolution! a terminé finaliste dans pas moins de trois catégories différentes. De quoi intriguer les joueurs en quête de softs originaux et audacieux qui, pour 9,95$ (un peu moins de 8 €), y trouveront un jeu très divertissant qui s'impose comme l'héritier spirituel d'un certain Flashback.
L'introduction de Rocketbirds : Revolution! est de celles qui donnent tout de suite envie d'en savoir plus sur le scénario du jeu. On y découvre un poulet équipé d'un jetpack qui échoue derrière les lignes ennemies après avoir neutralisé ses poursuivants dans les airs. La musique est signée par le groupe autrichien New World Revolution et met immédiatement dans l'ambiance. Le poulet se prénomme Hardboiled Chicken, « the original Cock of War », et n'est autre que le leader d'une rébellion qui a pour objectif l'assassinat d'un dictateur pingouin nommé Putzki.
Si le soft ne se prend pas au sérieux, c'est aussi pour mieux faire passer le contexte militaire de ce titre dans lequel s'affrontent violemment les résistants et les partisans d'un régime totalitaire. L'humour est mis au premier plan et le design très cartoon des protagonistes donne à Rocketbirds : Revolution! des allures de comédie noire comme on en voit peu. L'aventure se déroule à Albatropolis, une cité privée de liberté dans laquelle patrouillent en permanence des soldats lourdement armés. Heureusement pour nous, notre dur à cuire ne sera que rarement privé de son arsenal, ce qui confère au soft une très forte dominante action. Le poulet dispose en effet de quelques armes à feu fort sympathiques, à savoir un pistolet, un fusil à pompe, un fusil d'assaut, des grenades et un magnum. A cela s'ajoute une arme secrète redoutable, appelée « brain bugs », dont le nom est finalement assez explicite. Il s'agit en fait d'insectes empoisonnés qu'on peut lancer de la même façon que les grenades pour parasiter le cerveau de ses adversaires. Une fois atteinte, la cible devient votre marionnette et vous pouvez la contrôler à volonté pour vous glisser incognito parmi les soldats ennemis. Si le garde que vous contrôlez ouvre le feu, il perd sa couverture mais peut tout de même riposter afin de déblayer le terrain avant de se tirer une balle dans la tête pour laisser la place à Hardboiled Chicken.
Décrit de cette façon, Rocketbirds : Revolution! ne semble pas avoir grand-chose en commun avec Flashback, l'un des titres les plus marquants des années 90. Pourtant, dès les premières secondes de jeu on devine que les développeurs s'en sont fortement inspirés pour mettre au point le gameplay de leur soft. On y retrouve le même style d'environnements 2D joliment détaillés, et surtout des animations très similaires, notamment à travers les différentes postures du héros qui brandit son arme et enchaîne les roulades de la même façon que Conrad dans Flashback. Les contrôles sont donc à la fois simples et intuitifs, mais ils s'avèrent aussi parfois exigeants lorsqu'il s'agit de manier les grenades ou d'envoyer les insectes vers un point bien précis de l'écran. De plus, les munitions des armes à feu sont limitées et il faut donc régulièrement mettre la main sur des chargeurs pour atteindre le checkpoint suivant en un seul morceau.
Si la difficulté du titre n'est pas très élevée, le level design est propice à de nombreuses petites énigmes qui ont le bon goût d'ajouter un peu de réflexion à ce titre de plates-formes/action. Vous devrez par exemple récupérer différentes cartes magnétiques pour passer d'une zone à une autre, ou encore déplacer des caisses sur des élévateurs pour atteindre des endroits hauts perchés. Dommage que le jeu peine à se renouveler sur ce plan-là et que les recoins sombres dans lesquels on peut se cacher ne soient pas davantage utilisés. Les 9 niveaux du jeu varient finalement plus par leur ambiance (jungle, prison, décor urbain, métro...) que par leur réalisation. Rocketbirds : Revolution! n'en reste pas moins un jeu qui plaira aux nostalgiques de titres comme Flashback, Another World, Oddworld : L'Odyssée d'Abe, ou même le premier Prince of Persia. Le premier niveau est disponible gratuitement sur le site officiel et la version complète coûte 9,95$ (soit un peu moins de 8 €).
- Graphismes16/20
Pour un jeu réalisé en flash, Rocketbirds : Revolution! s'en sort parfaitement bien au niveau graphique. Les personnages bénéficient d'un design et d'animations vraiment drôles, les environnements extérieurs sont splendides et les effets de lumière rendent le tout visuellement très attractif.
- Jouabilité14/20
Le gameplay rappelle énormément celui de l'excellent Flashback et mêle habilement plates-formes, action et réflexion. Dommage que les mécanismes de progression ne soient finalement pas très originaux, ou du moins déjà vus dans d'autres titres comme Oddworld : L'Odyssée d'Abe, pour ne citer que lui.
- Durée de vie13/20
Comptez environ 5 heures pour venir à bout des 9 niveaux du jeu. Voilà qui n'est pas si mal pour un titre proposé à moins de 8 euros et qui vous scotche du début à la fin.
- Bande son16/20
Ce n'est pas pour rien que Rocketbirds : Revolution! a été finaliste dans la catégorie sonore de l'Independant Games Festival. Outre les musiques signées par le groupe autrichien New World Revolution, le jeu bénéficie de bruitages d'ambiance vraiment immersifs.
- Scénario13/20
Les premières cut-scenes dévoilées en début de partie donnent tout de suite le ton de cette comédie noire dénonçant un régime totalitaire, mais on regrette que le scénario évolue si peu par la suite.
Rocketbirds : Revolution! fait partie des jeux indépendants qui méritent d'être découverts par un maximum de joueurs. Si le gameplay du soft se contente finalement de reprendre des idées déjà vues dans des titres comme Flashback ou Oddworld : L'Odyssée d'Abe, la recette fonctionne d'autant mieux que le jeu profite d'une ambiance graphique et sonore très attractive.