Diffusée à la télévision française à partir de 2005, Avatar : Le Dernier Maître de l'Air nous conte les péripéties du jeune Aang dans un monde magique aux accents orientaux. Successeur d'une longue lignée d'Avatar, Aang se réveille un jour d'un sommeil de 100 ans pour découvrir que l'ambitieuse Nation du Feu impose désormais sa loi aux trois autres civilisations élémentaires. Le précédent Avatar, garant de l'équilibre du monde a été assassiné et les Temples de l'Air dans lesquels était censé naître l'Avatar suivant ont été rasés. Le Seigneur Sozin règne d'une main de fer sur ce qui fut jadis un monde prospère et harmonieux. Aang, miraculeusement préservé dans une prison de glace, comprend alors que le dernier espoir de rétablir la paix repose sur ses épaules.

Très proche du film au niveau de sa chronologie, Le Dernier Maître de l'Air nous propose d'incarner alternativement Aang et Zuko, le propre fils du Seigneur Sozin. Autrefois brûlé et exilé par son père pour avoir critiqué la décision d'un général, celui-ci n'a plus qu'une idée en tête : capturer l'avatar pour retrouver son honneur perdu. Le joueur se retrouve donc dans la position aussi originale qu'intéressante consistant à diriger dans le même soft le héros de l'histoire et son ennemi juré. Malheureusement, cette excellente idée ne suffit pas à faire du Dernier Maître de l'Air un bon titre et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord sa réalisation n'est absolument pas digne de la DS. Les graphismes sont grossiers, les animations sont très basiques et la bande-son programmée avec les pieds fait mal aux oreilles. Ensuite, le gameplay, largement emprunté aux grands classiques tels que Zelda, ne parvient à aucun moment à nous surprendre ou à nous mettre à l'épreuve. Les combats à base de projectiles ou de coups d'épée sont vite expédiés. Les énigmes peuvent en général être résolues en quelques minutes. Les séquences de plates-formes sont ennuyeuses (on saute automatiquement !) et les courses aériennes ne suscitent guère plus d'enthousiasme.

Pour autant, Le Dernier Maître de l'Air n'est pas totalement dépourvu de qualités. Ainsi, les contrôles tactiles répondent bien tout en restant parfaitement accessibles à tous les types de joueurs. On peut améliorer les quatre capacités spéciales (explosion de feu, serpent d'eau...) de nos deux personnages en recoltant du chi dans les décors ou sur nos adversaires. Des boosters de vitalité et de concentration nous permettent d'augmenter aussi de façon permanente nos points de vie et la jauge dont dépend la fréquence d'utilisation de nos capacités. Par ailleurs, l'alternance entre les deux personnages garantit une certaine diversité dans les situations et les types de missions à accomplir. Ici, on doit se battre, là on doit se montrer furtif. On explore un temple, un bateau, on fait la course en aile volante... Bref, la variété est au rendez-vous et le scénario riche en flash-back et autres astuces de narration est plutôt bien construit. Il n'en demeure pas moins qu'un joueur un tant soit peu averti vivra l'intégralité de l'aventure en quelques heures seulement. Aucune image du film ne récompense les fans de la série et le potentiel de rejouabilité est quasi inexistant. Que reste-t-il alors ? Eh bien rien si ce n'est une petite application intégrée au menu, capable soi-disant de détecter nos affinités avec tel ou tel élément. En réalité, il s'agit simplement d'un bête logiciel de photographie qui ne détecte rien et ne permet même pas de sauvegarder ses prises de vue. Non, décidément, Le Dernier Maître de l'Air ne restera pas dans les mémoires.