
Si la notion de remake n'est pas nécessairement associée à l'idée de qualité, celui du premier Monkey Island nous a brillamment prouvé le contraire. Ayant permis à toute une catégorie de joueurs de découvrir avec plaisir un des innombrables chefs-d'oeuvre de LucasArts, le titre rencontra suffisamment de succès pour que l'adaptation du second opus se mette d'elle-même en route. Mais alors qu'on pouvait s'attendre à une adaptation calquée sur son modèle, les développeurs se sont pliés en quatre pour améliorer des points sensibles tout en nous offrant plusieurs bonus loin d'être inintéressants.

La vie est un éternel recommencement et Guybrush Threepwood s'en rend rapidement compte quand, entre deux récits de ses exploits passés, il apprend que l'immonde pirate fantôme, LeChuck, est de retour pour mener à bien sa terrible vengeance. Il n'en faudra pas plus à notre intrépide ami pour replonger dans ses bottes de corsaire/aventurier afin de montrer une fois de plus qu'avec un peu de ténacité, une bonne louche de logique et un master en second degré, on peut affronter les pires dangers qui soient. Comme vous pouvez le voir, ce pitch de départ n'est pas si original que ça... Du moins pour les fans du précédent volet. Et vous avez raison puisque dans l'absolu, Monkey Island 2 reprend la formule consacrée voulant que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures. Et autant dire que les confiotes de grand-papa Lucas ont toujours cette magnifique saveur presque 20 ans après leur mise en pot.
- Graphismes 17 /20
Si tout est une question de goût, le design moins typé de Guybrush passe beaucoup mieux que celui du précédent volet. En outre, la refonte graphique profite une fois encore d'un admirable coup de pinceau faisant de chaque écran de jeu un véritable tableau. Enfin, le tout étant plus vaste, on profitera de davantage d'environnements recélant de personnages truculents et de plusieurs clins d'oeil aux fans de LucasArts.
- Jouabilité 17 /20
Les développeurs ont semble-t-il écouté les fans puisque la maniabilité de cet opus est bien meilleure que celle du précédent volet. Ainsi, en deux clics (ou pressions sur les gâchettes), trois mouvements, on peut ouvrir sa besace, saisir un objet puis très facilement l'utiliser dans la foulée. De plus, LucasArts a implémenté un nouveau type de déplacement permettant de diriger Guybrush en temps réel, sans devoir cliquer à l'endroit où on désire se rendre. Bien entendu, la jouabilité d'origine étant toujours de mise, il ne tiendra qu'à vous d'opter pour celle qui vous convient le mieux.
- Durée de vie 14 /20
Comme le premier épisode, Monkey Island 2 peut se terminer en moins de trois heures en admettant qu'on le connaisse par coeur et qu'on évite tous les dialogues superflus. Cependant, pour une personne découvrant le titre, il faudra parfois avoir un bon oeil et beaucoup de jugeote pour avancer sans trop d'encombres. En guise de bonus, notons l'ajout d'artworks très intéressants puisque proposant notamment de découvrir l'évolution des personnages centraux, de leurs versions de pixels jusqu'à leur transformation finale.
- Bande son 18 /20
En sus des musiques remixées, entraînantes et collant parfaitement à l'ambiance, les doublages américains sont tout simplement excellents, chaque artiste vocal correspondant parfaitement à son avatar virtuel. De fait, on ne regrettera nullement l'absence de voix françaises d'autant qu'on bénéficie de sous-titres dans la langue de Molière. Enfin, un des bonus les plus enrichissant vient des commentaires audio des développeurs, traduits mais surtout drôles et informatifs à la fois.
- Scénario 18 /20
A l'image des ¾ des productions LucasArts de l'époque, Monkey Island 2 profite d'un scénario loufoque à souhait mais reposant avant tout sur des personnages attachants et des dialogues extrêmement bien écrits.
Véritable antidépresseur de pixels, le remake de Monkey Island 2 explose son prédécesseur en gommant les quelques défauts qui lui faisaient de l'ombre. Entre la nouvelle interface étonnante de simplicité, le nouveau type de déplacement, les commentaires audio ou les bonus à débloquer, autant dire que se (re)plonger dans cette aventure aura un effet immédiat sur le pirate qui sommeille en vous. Drôle, beau comme un camion, proposant toujours la version classique en plus de sa ré-actualisation, on ne voit pas trop ce qui pourrait vous empêcher de vous jeter à corps perdu sur ce véritable chef-d'oeuvre qui plus est vendu à un prix très abordable. Logique me direz-vous pour un jeu mettant en scène des pirates...