
Plus de trente ans après sa première apparition sur grand écran, la saga Indiana Jones représente toujours le mètre étalon du film d’aventure. Malheureusement, côté jeux vidéo, cela fait bien longtemps que le vieux Docteur Henry Jones Junior a été ringardisé par les Lara Croft et autres Nathan Drake… Cependant, pas besoin d’être archéologue pour savoir que le passé regorge de trésors que le poids des années ne peut altérer. Parmi eux, Indiana Jones and the Fate of Atlantis, un des nombreux inestimables artefacts de la civilisation Lucasarts. Sa place est dans un musée !

Il y a des films comme ça qui inspirent des vocations… si certains se sont mis à la plongée sous-marine grâce au Grand Bleu, ou d'autres au grand banditisme suite au visionnage de Scarface, nombreux sont ceux qui ont désiré devenir archéologues en regardant les exploits d'Indiana Jones. Ces derniers ont probablement déchanté : pas de cours de maniement de fouet à la fac, pas de fusillades, de courses-poursuites et encore moins de jolies filles à emballer dans des décors paradisiaques. Pour les amoureux de la saga de Steven Spielberg, il ne restait donc plus que le jeu vidéo pour pouvoir espérer caresser un instant le doux frisson de l'aventure. Un espoir le plus souvent déçu par des jeux consacrés au Docteur Jones allant du sympathique au franchement moyen. Du moins en ce qui concerne les jeux vidéo classés dans le registre action/aventure. Car Indy a aussi pu s'exprimer et même briller dans un domaine… celui du pur jeu d'aventure, ou point'n click si vous préférez. Il faut dire que l'archéologue a pu faire jouer ses relations pour s'assurer de se retrouver entre les meilleures mains : celles de Lucasfilms Games, bientôt renommé Lucasarts. Rappelons en effet que le cinéaste George Lucas, papa d'Indiana Jones, est aussi grand patron de la Lucasfilm. En 1989, après deux premiers succès (Maniac Mansion et Zach McCracken) les p'tits gars de la branche jeux vidéo de l'Empire Lucas se lancent dans l'adaptation vidéoludique de La Dernière Croisade, sorti la même année sur grand écran. Une réussite. Néanmoins, le jeu reprend largement la trame du film, ce qui le rend fatalement un poil prévisible, et donc inférieur à Fate of Atlantis, son successeur sorti en 92, qui possède lui un scénario entièrement original que l'on va maintenant évoquer.
Attention, Indiana Jones and the Fate of Atlantis se décline en deux versions différentes : un jeu d'aventure et un jeu d'action. Les deux titres portent pratiquement le même nom.
- Graphismes 17 /20
Soyons honnêtes, la datation au carbone 14 indique un jeu vieux de 18 ans. A l’époque, le titre profitait du révolutionnaire moteur de jeu SCUMM et proposait ce qui se faisait de mieux en termes de graphismes et d’animations. 18 ans après, cela a forcément vieilli et paraît un poil pixellisé. Néanmoins, The Fate of Atlantis demeure tout à fait regardable, voire agréable, notamment au niveau des décors, riches et variés.
- Jouabilité 15 /20
Une besace où vous pouvez faire rentrer tout ce que vous voulez y compris un bidon d’essence et… un géomètre, 9 actions disponibles, un curseur, des lignes de dialogues… rien de très innovant mais tout ce qu’il faut pour un bon jeu d’aventure. Les combats ne proposent en revanche que peu d’intérêt, et les passages à montgolfière (ou en sous-marin) sont assez imprécis.
- Durée de vie 15 /20
L’aventure en elle-même compte un peu moins d’énigmes loufoques que les autres productions Lucasarts, mais elle compense par quelques obstacles typiquement Indiana Jonesques (déblocage de portes, instruction à décrypter dans un livre, labyrinthe…) qui pourraient vous donner du fil à retordre. La possibilité de jouer de 3 façons différentes offre également un gros plus.
- Bande son 18 /20
La musique, évoquant comme il se doit le mystère et l’aventure, vous maintient parfaitement dans l’ambiance et n’est jamais répétitive puisque chaque lieu possède son propre thème. Les dialogues sont au diapason, dans le bon ton et ne gâchent jamais le sel des répliques. Mention spéciale aux accents (allemands, arabes et même… français) à couper au couteau. A noter tout de même que dans la version proposée par Steam pour une poignée d’euros, les sous-titres sont uniquement en anglais.
- Scénario 19 /20
Comme dans tous les jeux Lucasarts, il s'agit là du point fort. Les bases qui ont fait le succès des films sont reprises avec brio. Ajoutez à cela la quête de l’Atlantide et la découverte d’une civilisation disparue, de sa culture et de sa puissante technologie... et bien sûr de l’humour. Celui indissociable à la série, et celui des créateurs déjantés de Lucasarts. Un mélange détonnant et parfaitement fidèle à l’esprit de la saga.
Meilleure adaptation des aventures du célèbre Dr Jones à ce jour, le jeu de Lucasarts n’a presque pas pris une ride, car si les standards graphiques évoluent, les bonnes histoires elles restent intemporelles. On le redit, Indiana Jones and the Fate of Atlantis est un véritable trésor, et il est là, sous vos yeux. Même pas besoin de déjouer un piège étonnamment fonctionnel plus de 2500 ans après sa conception, de sauter par-dessus un gouffre ou même – horreur suprême – de manipuler un serpent pour vous en emparer. N’hésitez pas, cette relique vous portera fortune et gloire !