On connaît tous l'œuvre immortelle de Lewis Carroll, elle a d'ailleurs déjà fait l'objet d'une jolie ribambelle d'adaptations dont l'inoubliable film d'animation signé Disney. C'est aujourd'hui avec le dernier film de Tim Burton que cet étonnant univers refait parler de lui. Il y met en scène une Alice devenue adulte qui retourne faire un petit tour dans un Pays des Merveilles plus sombre que jamais. La Reine Rouge exerce son pouvoir de manière plus autoritaire que jamais et les habitants de l'Arrière-Pays n'ont pas d'autre choix que d'organiser la résistance. Histoire de ne rien arranger, notre chère Alice a complètement oublié son premier voyage dans le Pays des Merveilles et doit de nouveau apprendre les codes de cet étrange univers.

Les grosses licences qui débarquent au cinéma s'accompagnent désormais toujours de leur petite cohorte d'adaptations vidéoludiques et cet Alice au Pays des Merveilles ne déroge pas à la règle. Il faut bien reconnaître que la plupart de ces fameuses adaptations se contentent d'effectuer le service minimum en la matière et ne sont pas d'un intérêt extraordinaire. Heureusement quelques exceptions viennent tordre le cou à cette vilaine manie. La version PC d'Alice au Pays des Merveilles par exemple ne se limite pas à une vague copie du film. Pour commencer il est hors de question d'y incarner Alice, vous dirigez les habitants de l'Arrière-Pays qui l'escortent dans son aventure. Au final vous pourrez ainsi prendre le contrôle de cinq personnages qui vous sont certainement déjà familiers : le Chapelier fou, le Lapin Blanc, le Lièvre de Mars, le Chat-du-comté-de-Chester et le Loir. Vous pouvez passer de l'un à l'autre librement et il est d'ailleurs conseillé de le faire régulièrement afin d'utiliser au mieux les compétences de chacun.

Vous vous en doutiez, vos cinq petits héros ont tous leurs spécificités : le Lapin Blanc peut arrêter le temps, le Lièvre de Mars utilise la télékinésie pour déplacer des objets, le gros chat malicieux a un pouvoir d'invisibilité, le Loir attaque ses ennemis avec rapidité et le Chapelier fou peut jouer sur les effets de perspectives en se juchant sur un podium. Au final, ces différentes capacités vous permettront non seulement de progresser dans les environnements totalement loufoques de cet univers, mais aussi de vous débarrasser des sbires de la Reine Rouge. Cette dernière a en effet envoyé ses valets à la recherche d'Alice et il vous faut les empêcher de mettre la main sur la jeune femme. Les combats sont parfois un peu fouillis par contre les pouvoirs de vos différents personnages prennent réellement tout leur intérêt lorsqu'il s'agit de se frayer un chemin et d'ouvrir de nouvelles portes dans ce monde absurde. Le Chapelier fou par exemple devra aligner un tableau avec des éléments bien réels du décor pour faire apparaître un passage... Vous ne serez jamais totalement perdu puisque Alice pourra vous indiquer la route à suivre mais au final ce sont tout de même ces phases d'exploration tarabiscotées qui donnent tout son intérêt au jeu.

Le bilan de cette version d'Alice au Pays des Merveilles n'est pas entièrement positif : les phases de combat sont ainsi plombées non seulement par une prise en main qui est loin d'être optimale, mais aussi par une IA adverse trop souvent dans les choux. Malgré ces quelques défauts, les amateurs du film devraient s'y retrouver dans cette adaptation qui respecte non seulement l'ambiance étrange de l'œuvre de Tim Burton, mais qui propose aussi un parti pris artistique vraiment réussi.