Dans Safecracker, vous incarnez un expert en cambriolage, engagé par la famille d'un richissime milliardaire récemment décédé. Ce défunt roi du pétrole, passionné de mécanismes high-tech et de coffres-forts, n'a rien trouvé de mieux que de cacher son testament au fin fond d'une somptueuse demeure. Le document tant convoité ne sera accessible qu'au terme d'un jeu de piste jalonné de l'ouverture de 35 coffres, dotés chacun d'un mécanisme spécifique. Ces coffres-forts, qui ont été répartis dans les différentes pièces du manoir (verrouillées pour la plupart), renferment soit des indices, soit des clés, soit des pièces de mécanismes à utiliser pour résoudre d'autres puzzles. Voilà pourquoi vous êtes l'homme de la situation. Mais saurez-vous vous montrer à la hauteur ?

Une fois le contexte esquissé, Safecracker : Expert en Cambriolage ne s'embarrasse plus d'une quelconque ligne de scénario. Vous trouverez bien, de temps en temps, quelques lettres qui vous en apprendrons un peu plus sur le malicieux propriétaire des lieux, et qui recèlent parfois quelques indices, mais rien de plus. De toute façon, vous serez seul d'un bout à l'autre de l'aventure. La vue subjective avec déplacements écran par écran à la Myst, l'aspect cossu et high-tech des décors, sans parler de la musique qu'on croirait droit sortie d'un film d'espionnage, donnent lieu à une ambiance assez froide. Mais qu'importe, puisque l'expérience de jeu est centrée sur la résolution de puzzles ; le reste est secondaire. Aussi, pour peu que vous appréciez les casse-tête et que vous acceptiez ce parti pris de l'équipe de Kheops, vous en aurez pour votre argent ! Les différents puzzles à résoudre sont admirablement bien sentis : il n'y en a pas deux qui se ressemblent, et certains sont très inventifs. La seule réserve tient à leur difficulté, qui n'a rien de progressif : il vous arrivera d'ouvrir un coffre-fort en moins de 2 minutes, puis de suer sang et eau sur celui de la pièce à côté. Il faut savoir que les énigmes ne s'accompagnent généralement d'aucune explication. Safecracker ne proposant de surcroît aucun système d'aide intégré, les moins chevronnés d'entre vous risquent de se casser les dents sur certaines énigmes. Le plan des lieux, accessible dans le coin inférieur gauche de l'écran tactile, vous évitera au moins de tourner en rond ; il permet de visualiser d'un seul coup d'oeil les salles dans lesquelles il reste des coffres à ouvrir.

De manière générale, cette version DS, confiée au studio allemand Firehazard, a bénéficié d'un soin notable, surtout en ce qui concerne l'interface. Les déplacements s'effectuent au stylet ou à la croix directionnelle ; une loupe permet d'observer certains éléments de plus près ; les objets récupérés se glissent automatiquement dans votre boîte à outils, facilement accessible. Le contenu du jeu est identique aux versions PC et Wii, même si certaines énigmes ont été retravaillées pour coller davantage au support et à sa jouabilité spécifique. Attention, elles n'ont pas été simplifiées pour autant : pour preuve, la nouvelle version du fameux taquin au symbole monétaire vous posera tout autant de problèmes qu'à vos prédécesseurs ! Une seule chose chagrine véritablement : ce sont les graphismes. Les écrans de jeu, qui s'affichaient en haute résolution dans la version PC, sont forcément moins lisibles sur un petit écran ; il est parfois difficile d'y discerner certains petits détails. Qui plus est, l'éclairage peu convaincant de certains environnements témoigne des limites d'un portage graphique en l'état de la version d'origine. Pour le reste, il faut admettre que la DS est parfaitement adaptée à Safecracker, qu'il vaut mieux jouer sur de courtes sessions, assis confortablement dans son canapé. Et pour ne rien gâcher, la durée de vie du jeu est très correcte, ce qui fait qu'on ne peut que le conseiller aux amateurs du genre.