C'est en 1994 que sort sur nos GameBoy Duck Tales, développé par Capcom. La recette du très bon épisode Nes ne change pas : vous contrôlez Picsou dans un jeu de plates-formes, et retrouvez les personnages secondaires de la série, comme Flagada le pilote, Mamie Baba, Zaza, Riri, Fifi et Loulou, qui vous offriront des conseils ou de l'aide. Les seules différences avec la version NES sortie en 1990 viennent du support : la GameBoy impose des niveaux plus courts et des graphismes moins fournis. Vous voyagez dans cinq niveaux représentant chacun une région du monde : un château transylvanien, les sommets de l'Himalaya, les mines africaines, la forêt amazonienne et même une base lunaire ! Ces niveaux sont souvent de vastes labyrinthes s'étalant sur plusieurs étages, et proposant de nombreux passages secrets. Chaque zone renferme un trésor convoité par Picsou, mais jalousement gardé par un boss. Vous pouvez explorer chaque monde à souhait (partir et revenir) tant que le trésor n'a pas été trouvé. Arpenter le moindre recoin d'un niveau est vivement conseillé, afin de trouver le maximum de diamants d'une part, pour obtenir le meilleur score possible, mais aussi parce que d'autre part certaines zones sont inaccessibles et nécessitent de trouver un objet caché dans un autre niveau du jeu !

Les graphismes de Duck Tales sont plutôt agréables, même si on regrette les couleurs chatoyantes de la version Nes. De plus, si cette dernière proposait de beaux arrière-plans, ici il n'en est rien, ou presque ! Seuls les niveaux en intérieur (les mines et le château) profitent d'arrière-plans faits de pierres et de murs, les décors d'extérieur sont uniformes, blancs, gris ou noirs. Difficile de se croire dans une base lunaire sans le sol rocheux de la Lune et les étoiles... On remarque aussi quelques soucis avec le contour de certains objets ou éléments du décor comme les ronces. Les personnages sont réussis (Picsou possède quelques mimiques amusantes), de même que les ennemis, dont la diversité est appréciable. Certains avancent, d'autres sautent avant de frapper ou encore se cachent dans la neige et n'en sortent que pour vous attaquer.

Diriger Picsou est on ne peut plus simple : le bouton A vous fait sauter, le bouton B vous permet d'utiliser votre canne, pour frapper des blocs à la manière d'un golfeur par exemple. En combinant ces deux boutons, vous effectuez un saut en appui sur votre canne, utile pour sauter haut, loin, et surtout pour vaincre vos ennemis et franchir sans encombre les sols tapissés de ronces. Cette technique offre tellement d'avantages que vous passerez la majeure partie de votre temps à l'utiliser. Il y a cependant une contrepartie : ce saut peut se montrer imprécis lors des phases de plates-formes les plus ardues. Globalement, la maniabilité se montre très satisfaisante. Si les actions à effectuer sont vite répétitives (sauter, monter à la corde, ouvrir un coffre...), elles se montrent assez nombreuses pour un jeu de plates-formes. Trois difficultés s'offrent à vous (facile, moyen, difficile), la principale différence étant la vitesse à laquelle votre barre de vie diminue.

La bande-son du jeu est entraînante et nous plonge dans l'ambiance des niveaux qu'elle accompagne. Le thème de la base lunaire est d'ailleurs resté dans bien des mémoires. On retrouve avec plaisir le générique de la série à l'écran-titre. On peut cependant reprocher aux musiques propres à chaque niveau de très vite tourner en rond, ce qui peut agacer lors d'explorations prolongées. Les bruitages sont globalement réussis, même si quelques-uns peuvent devenir insupportables, comme l'hélicoptère de Flagada ou le décompte de l'argent accumulé (le scoring étant conseillé, ce son semble s'éterniser).

Les personnages secondaires sont disséminés dans les niveaux. Vos neveux et votre nièce vous donnent des conseils (il te faut tel objet, il y a tel secret dans ce niveau...), Mamie Baba vous lance des gâteaux restaurant votre santé, et Flagada vous aide à franchir des ravins grâce à son hélicoptère. Arrivé à la moitié d'un niveau, ce dernier vous propose même de vous ramener à Canardville (sic) pour stocker l'argent accumulé. Les ennemis de Picsou sont présents, à l'image de Miss Tick ou encore Gripsou, dans le rôle qui leur correspond le mieux : celui de boss de fin de niveau. Même s'il est très plaisant à jouer, Duck Tales n'est pas exempt de défauts : l'intégralité du jeu est en anglais, ce qui est parfois gênant lors des dialogues avec les personnages secondaires, on ne trouve aucun système de sauvegarde, nous obligeant à revenir inlassablement dans les niveaux à chaque partie. Le gros point noir du jeu vient de sa durée de vie : trouver tous les trésors ne vous prendra pas plus de trois heures : c'est peu si vous le terminez d'une traite, et trop si vous avez le malheur d'arrêter votre partie, en raison de l'absence de sauvegarde.