Si vous avez joué à Spore Créatures sur DS, oubliez à peu près tout ce que vous savez, car Maxis a décidé de changer de recette. Une prise de risque louable, mais pas toujours payante, comme nous allons le constater. Le premier changement qui saute aux yeux est d'ordre visuel : exit les créatures toutes plates, elles sont désormais en 3D. Le jeu est d'ailleurs plutôt joli, avec des décors mignons tout plein et une multitude d'espèces au design farfelu. La partie sonore est également réussie. Hélas, cette belle enveloppe cache un gameplay assez limité, synonyme d'ennui rapide.

Tout commence pourtant bien avec la désormais traditionnelle phase de personnalisation de la créature. Sans être aussi touffu que sur PC, l'éditeur permet de donner corps à tous les délires de manière intuitive. Au départ bien sûr, les possibilités sont assez restreintes, car vous n'avez pas un grand total d'ADN à dépenser et la plupart des éléments anatomiques sont à débusquer. Pour ce faire, il va falloir explorer plusieurs planètes grâce à votre fusée. Enfin "explorer", c'est un bien grand mot : les zones sont assez cloisonnées ; elles ont toutefois le mérite de proposer des environnements variés. Dans ces régions, vous ferez la rencontre de nouvelles espèces, qui viendront s'ajouter à la Sporepedia et vous proposeront de petits défis. Faire la course, attraper un maximum de bestioles dans un délai imparti, jouer les bergers... La plupart des missions prennent la forme d'un mini-jeu basique et aussi palpitant qu'un dimanche après-midi au club de bridge de tata Hortense. Une fois remportés, ces défis vous octroieront davantage d'ADN et de nouveaux morceaux de corps. Vous n'avez plus qu'à faire un petit tour par l'éditeur (en retournant au vaisseau) pour améliorer votre créature, puis à recommencer la boucle sur une autre planète.

Tout ça dans quel but ? Eh bien afin de devenir le meilleur combattant, tout simplement. En effet, La Bataille des Héros oublie toute la composante gestion de Spore Créatures pour se concentrer sur les affrontements. Les interactions sociales, le chant et la danse... Tout cela passe à la trappe, ce qui n'est pas forcément un mal, au moins sur le papier. La majeure partie du jeu se déroule donc sur une arène dont il faut éjecter deux, trois ou quatre opposants avec diverses variantes de règles. Pour vaincre, vous disposez de trois attaques de base : morsure, coup, crachat. Oui, comme à la maternelle, il manque juste le tirage de cheveux. Ces trois attaques peuvent être chargées en maintenant le bouton appuyé pour plus d'efficacité. Il est également possible de bloquer. Ces quelques coups permettent de remplir la jauge de bio-pouvoir. Il en existe une quinzaine à débloquer, depuis le jet de flammes jusqu'au nuage d'acide. Mais vous ne pourrez en équiper que trois à la fois. Les matches consistent alors à utiliser ces différentes possibilités pour pousser les adversaires hors du ring. En pratique, c'est assez aléatoire, pour ne pas dire confus. Le système peine à convaincre, et après quelques combats l'ennui fait place à la déception.