Pandemic Studios délaisse sa licence Mercenaries au profit d'un titre qui va revisiter une période trouble de notre histoire. Pas d'inquiétude cependant, car fidèle aux inspirations des développeurs, on y incarnera une nouvelle fois un marginal dans un jeu en environnement ouvert.
Sean Devlin est un dur à cuire. Une raclure d'Irlandais comme aurait pu le dire Andy Garcia dans les Incorruptibles de De Palma. Un protagoniste que l'on nous a décrit comme ayant été inspiré autant par Harrison Ford dans Indiana Jones, que Bruce Willis dans Piège de Cristal, ou encore Steve McQueen pour son côté casse-cou. Pilote de courses professionnel, ce personnage charismatique est contraint de prendre le maquis lorsque l'armée nazie mettra le feu à la ferme où s'était installée son écurie automobile. Privé des siens, il va chercher à se venger dans un Paris sous occupation Allemande, s'alliant avec la Résistance française. Si le jeu qui se déroule dans un environnement ouvert (façon Mercenaries avec moult véhicules à utiliser) ne nous a pas étonnés de la part de Pandemic, le parti pris visuel surprenant a pour le moins retenu notre attention. A l'instar d'un Sin City, le monde dans lequel évolue notre héros est en noir et blanc, tout juste colorié par une giclée de sang lorsqu'un soldat allemand est touché par vos balles. Sombre à souhait, il faudra attendre d'avoir libéré un quartier de la capitale pour voir enfin apparaître de la couleur. Une idée intéressante qui tranche littéralement avec les autres jeux d'action du moment, MadWorld mis à part.
L'esthétique originale du titre sert donc à asseoir une jouabilité basée sur les missions de libération de Paris, mais aussi sur le sabotage libre façon Red Faction Guerrilla des installations allemandes. A tout moment on peut se diriger vers une DCA contrôlée par les nazis pour aller reprendre cette position à l'armée allemande. Le Paris représenté dans le jeu a été modélisé à partir d'une carte datant des années 30. Simplifié à l'extrême, les développeurs de Pandemic ont tout de même respecté l'orientation des principaux monuments les uns par rapport aux autres. On s'y retrouve du coup sans avoir à errer de longues minutes dans les rues de la capitale à la recherche d'une mission particulière ou d'une planque de la Résistance. A bord d'un véhicule (voiture de courses, tanks, moto, side-car...), une mini carte avec un tracé de couleur fera d'ailleurs office de GPS pour une efficacité accrue. Découpée en trois secteurs, Paris ne s'offrira entièrement au joueur qu'après avoir suffisamment progressé dans l'histoire. Deux zones ne seront en effet accessibles qu'avec des laissez-passer et toute violation de cette contrainte entraînera un véritable déluge de soldats nazis à même de calmer les ardeurs des joueurs les plus téméraires.
Pour ce qui est du gameplay, comme son nom l'indique, The Saboteur proposera donc des missions de sabotage allant de l'explosion de ponts au déraillage de trains en passant par des embuscades de convois etc... Toute la mécanique du jeu repose sur une arrivée discrète sur les lieux de la mission à la Sam Fisher, une pose d'explosifs suivie d'une fuite retentissante où il faudra se frayer un chemin vers la liberté à grand renfort de rafales de mitraillette. Le jeu bénéficie d'une vue à la troisième personne et d'un système de couvertures automatiques. A l'approche d'un obstacle, votre personnage se planquera derrière jusqu'à ce que vous lui ordonniez de bouger à nouveau. Un gameplay qui a fait ses preuves notamment avec le fameux Kill.Switch de Namco. Au sniper, au flingue, armé d'une mitraillette ou au corps à corps on dézinguera du nazi jusqu'à ce que l'on ait rejoint un poste avancé de la Résistance.
Avec son ambiance unique et sa réalisation léchée, The Saboteur pourrait en séduire plus d'un. Si les mauvaises langues diront que Pandemic a enfin trouvé un univers plus profond pour son jeu " bac à sable " (traduction littérale de " sand box " utilisé pour désigner un jeu en environnement ouvert dans lequel le joueur est libre de ses mouvements), les optimistes verront dans son ensemble une expérience de jeu qui vaudra certainement le détour.