
Après avoir fait un sinistre petit détour sur Wii pour tenter d'y monter sa propre chaîne de fast-foods, Crypto, alien teigneux et avide de cerveaux humains, s'attaque maintenant à la PS3 et la Xbox 360. Et si ses précédentes aventures ne sont pas restées dans les annales (à part pour quelques terriens malchanceux), elles eurent tout de même le mérite de divertir les joueurs et de leur offrir quelques heures de rigolade. Hélas, ce nouvel opus, malgré de bonnes intentions et un univers toujours aussi décalé, s'effondre douloureusement à cause d'une réalisation datée et d'un gameplay qui commence à sentir le renfermé.

Comme les fans le savent indubitablement, chaque épisode de Destroy All Humans ! s'inspire d'une période précise de notre belle histoire terrienne. Ce dernier volet ne fait pas exception et nous entraîne en plein coeur des seventies, alors même que le monde découvrait avec bonheur le disco, le reggae, les pantalons pattes d'eph' et que les citoyens américains s'insurgeaient volontiers contre le prix du gallon d'essence. C'est dans ce contexte très particulier que notre fier Crypto fait son grand retour et qu'il s'apprête à semer le chaos pour ce qui aurait pu être notre plus grand plaisir. Le bougre a en fait passé les dix dernières années de sa vie à Las Paradiso, lieu de perdition pour les joueurs et les personnes de peu de vertu. Crypto a ouvert un casino pour voler leur argent et leur ADN aux pitoyables terriens que nous sommes. C'est ainsi que la première partie du jeu voit notre teigne préférée tenter de réduire à néant les efforts de concurrents locaux, de sinistres caricatures de mafieux. Mais la suite prend une toute autre dimension alors que des guerriers Nexos issus de sa galaxie natale débarquent pour tenter de lui faire la peau.
- Graphismes 7 /20
Destroy All Humans ! En Route vers Paname ! accuse véritablement tous les défauts de la création. Clipping monstrueux, aliasing très prononcé, gestion des collisions catastrophique, saccades récurrentes, modélisation sommaire, textures nées d'un autre âge... La liste est longue. Pourtant, malgré tous ces reproches, le jeu parvient occasionnellement à plonger le joueur dans une ambiance affreusement kitch et décalée.
- Jouabilité 12 /20
Les grands principes avancés par ses aînés sont repris à l'identique dans ce nouveau volet. L'interface est donc suffisamment bien conçue pour que l'on ne se perde pas dans les nombreux gadgets de Crypto. En revanche, le gameplay reste très approximatif et l'impression de liberté relativement trompeuse, compte tenu du faible nombre de missions. Les rares ajouts, comme celui des fausses conversations à choix multiples, ne convaincront personne.
- Durée de vie 13 /20
Si vous êtes du genre à remuer ciel et terre pour dénicher tous les objets cachés, vous devriez pouvoir rester une douzaine d'heures en compagnie de ce bon vieux Crypto. Ceux qui ne visent qu'à expédier la trame principale tourneront davantage autour de huit heures de jeu. Le multijoueur se limite quant à lui à trois modes assez quelconques.
- Bande son 10 /20
Pas de version anglaise dans ce nouveau volet. Tout a été remplacé par des voix françaises assez moyennes même si quelques répliques et accents caricaturaux sont bien retranscrits. Certains bouts de conversations ne sont même pas doublés, que cela soit en anglais ou en français. Dans l'ensemble, l'humour passe beaucoup moins bien que dans les anciens volets. Restent des musiques et des bruitages bien kitch qui renvoient aux vieux films de SF.
- Scénario 11 /20
La trame principale repose sur des missions étrangement liées qui n'ont pas su conserver la saveur des deux premiers opus. On a néanmoins plaisir à découvrir les dernières aventures du cruel Crypto, encore perdu dans une histoire aussi débile que la moindre de ses répliques.
Le renouveau de la série ne se fera pas avec ce volet. Décevant par sa technique autant que par son gameplay qui sans être catastrophique, n'apporte rien de vraiment marquant à la formule initiale, Destroy All Humans ! En Route vers Paname ! prend surtout des airs de soft incomplet, sorti à la va-vite par une équipe volontaire mais sans grandes idées et sans trop de moyens. En dépit de tous ses défauts, le jeu parvient occasionnellement à distraire et ne mérite donc pas d'être totalement méprisé. Pour autant, difficile de le recommander à l'achat, une location serait probablement bien plus indiquée.