Véritable défouloir dégoulinant d'hémoglobine la série House The Dead a élevé le dégommage de zombies au rang d'un art à part entière. Après un portage assez moyen des épisodes 2 et 3, la Wii s'apprête enfin à accueillir un opus original qui s'annonce jubilatoire.
Alors que les salles d'arcade occidentales commençaient déjà à battre de l'aile en 1996, Sega réalisait un carton avec son dernier jeu de tir en vue subjective : The House of the Dead. Armés de lightguns colorés, bien des joueurs ont englouti leur argent de poche à massacrer des hordes de morts-vivants en sortant du lycée. Au fil des années, les trois épisodes originaux de la série ont été adaptés avec plus ou moins de réussite sur PC comme sur consoles mais c'est aujourd'hui sur Wii que nous avons le plaisir de découvrir The House of the Dead : Overkill en exclusivité. Il faut dire qu'avec ses Wiimotes dotées de pointeurs, cette console était toute indiquée pour faire tourner ce shooter mythique.
D'emblée, que les fans se rassurent, l'ambiance unique de The House of the Dead a été préservée. Mauvais goût, humour à vingt centimes, torrents d'hémoglobine, l'équipe de Sega n'a pas ménagé ses efforts pour restituer avec talent l'atmosphère kitschissime du cinéma d'horreur des années 60. L'image est volontairement patinée, la bande-son évoque les films "Pulp" chers au coeur de Tarantino et il suffit de jeter un oeil au titre des niveaux écrits en lettre de sang ("Papa's Palace of Pain", "Scream Train"...) pour comprendre que le scénario ne se prend jamais au sérieux. Chronologiquement situé avant l'épisode original, ce dernier est pourtant loin d'être dénué d'intérêt puisqu'il nous propose de suivre les débuts du célèbre agent G et de son acolyte, Issac Washington. L'occasion d'essayer d'en apprendre un peu plus sur l'un des personnages les plus énigmatiques de la série.
Après une introduction délicieusement ringarde, l'aventure commence par l'exploration d'un manoir truffé de... zombies évidemment. Pas de panique il suffit de presser le bouton B pour leur vider un chargeur de Magnum dans le bide (ou la tête pour faire un headshot). Explosions de trippes et bain de sang garantis ! On recharge ensuite d'un coup sec avec la Wiimote, et c'est reparti comme en 40. Inutile d'angoisser à l'idée de se perdre dans les couloirs de l'inquiétante bâtisse ou les environnements des niveaux suivants, tous les déplacements sont scriptés dans The House of the Dead. Cependant, il est maintenant possible d'orienter un peu l'angle de caméra dans la direction de notre choix pour découvrir des bonus cachés ou éliminer des ennemis tapis dans l'ombre. On ne peut certes pas vraiment parler de réelle maîtrise du champ de vision mais cette fonctionnalité inédite nous incite à rejouer les niveaux pour les fouiller de fond en comble.
Au chapitre des nouveautés, notez que l'on peut agiter la Wiimote pour se battre au corps à corps ou se débarrasser d'ennemis particulièrement collants. Les dégâts ne sont pas énormes mais cela permet de se défendre en dernier recours si on n'a pas eu le temps de recharger son arme à feu. A propos de ces dernières, les canardeurs compulsifs et autres excités de la gâchette seront sans doute ravis d'apprendre que l'on peut désormais se constituer un petit arsenal et emporter avec soi deux armes de son choix pour varier les plaisirs. Shotguns, Mitrailleuses, on n'a que l'embarras du choix pourvu qu'on ait suffisamment d'argent pour les acheter et les améliorer. Il n'est bien évidemment pas question d'utiliser ces deux armes simultanément en pleine action mais on peut les alterner à tout moment. Autre nouveauté sympathique : on trouve régulièrement dans les décors d'étranges items lumineux permettant de ralentir l'action. Ces derniers sont particulièrement utiles puisqu'ils nous offrent l'opportunité de viser précisément les points faibles de nos ennemis en toute sérénité. Plus anecdotique : des mini-jeux accessibles à partir du menu permettent d'accueillir quatre joueurs simultanément mais d'après ce que nous en avons vu, ils ne volent pas bien haut.
On dénombre d'ailleurs un certain nombre de faiblesses dans Overkill propres à tempérer quelque peu notre enthousiasme initial. Les graphismes, tout d'abord, ne sont pas vraiment à la hauteur de nos espérances. La modélisations des ennemis et certaines textures sont assez grossières et si les effets de lumières sont plutôt bien réussis, les gerbes de sang et les explosions ne sont guère convaincantes. Dans la version preview que nous avons testée, les bugs de collisions n'étaient d'ailleurs pas rares et l'action souffrait de saccades assez inquiétantes. Au niveau du gameplay ensuite, la difficulté a été sérieusement revue à la baisse par rapport aux précédents opus. Trop diront les puristes. A deux, le challenge devient même quasiment inexistant durant une bonne partie de l'aventure, et ce , même en augmentant le nombre d'adversaires dans les options. Enfin, on a beau essayer de prendre les dialogues au second degré, la vulgarité l'emporte trop souvent sur l'humour. Dès les premières répliques, les personnages usent et abusent de "motherfucker", "bitch", "asshole", etc... Au point que cela en devient vite écoeurant. Tout comme les allusions sexuelles bien grasses ou le matchisme primaire omniprésent. En dépit de cela, The House of The Dead : Overkill, s'annonce tout de même comme un défouloir particulièrement efficace et c'est bien en tant que tel que nous l'attendons désormais de pied ferme dans les semaines qui viennent sur nos consoles. Zombies et mutants n'ont qu'à bien se tenir !