A nouveau aux commandes de leur bébé, Monolith semble avoir pris le meilleur des deux précédents épisodes. Si on évitera de parler du scénario vu que la version preview envoyée par l'éditeur ne comprenait que les tous premiers niveaux du jeu, on précisera simplement que les mécanismes d'antan semblent à nouveau être de la partie. Ne soyez donc pas surpris de retrouver des apparitions savamment dosées, arrivant parfois là où on les attend le moins, ce qui au final est bel et bien ce qu'on attend d'un F.E.A.R. On sera par contre plus surpris de retrouver des ambiances proches de Condemned. Ceci se caractérise principalement par des atmosphères plus glauques qu'auparavant ainsi que par le biais des lieux désormais beaucoup plus éclectiques et ouverts. Le passage dans l'école dévastée devrait par exemple rappeler de bons souvenirs à celles et ceux qui se sont essayés à Condemned et bien que la visite soit plus rythmée, elle n'en reste pas moins traumatisante. Bien entendu, l'orientation des deux jeux est finalement très différente mais on appréciera grandement que Monolith ait, semble-t-il, réussi à mélanger les deux univers pour en sortir un Tout relativement homogène.

En parallèle de cette flatteuse parenté, F.E.A.R. 2 endosse parfois une allure de pur shooter sous perfusion. Difficile en effet de croire que nous sommes dans un FPS à tendance horrifique lorsqu'on nous met aux commandes d'un mecha armé jusqu'aux dents et prompt à balancer rafales de gatling et missiles à la face de nos ennemis. Si dans l'absolu, ces séquences sont jouissives, on peut douter de leur utilité. En effet, on semble proprement invulnérable et si le robot peut se prendre quelques éraflures, on se sent bien à l'abri dans son armure de métal, même face à un REV6, d'autant qu'une vision thermique nous permet de localiser rapidement nos adversaires et de les aligner bien sagement. Bref, aussi jouissive qu'un peu hors propos, ces séquences donnent le ton de cet opus bien plus nerveux et sanglant que ses prédécesseurs. Désormais, lorsqu'on tire sur un ennemi, vous ne le criblerez pas simplement de balles mais lui arracherez les membres. Une sorte de démembrement tactique façon Dead Space sauf qu'ici un headshot reste tout de même plus efficace. A ce sujet, ne vous privez pas pour utiliser à nouveau les ralentis, toujours aussi salvateurs lorsqu'on se retrouve encerclé.

En matière d'encerclement, on peut d'ailleurs dire que les ennemis sont toujours aussi efficaces quand il s'agit de nous prendre à revers. L'IA fait toujours des ravages et si on note parfois quelques ratés (avec des ennemis campant sur les positions plutôt que d'essayer de nous contourner), les gunfights sont encore plus vivants que par le passé. Il faut dire que les développeurs ont une fois encore peaufiné les réactions des adversaires qui peuvent maintenant se planquer derrière des éléments du décor qu'ils auront au préalable renversé ou bien passer par des conduits pour essayer de nous surprendre. Malheureusement, cette technique s'avère parfois un peu scriptée et mal amenée surtout lorsqu'on voit un ennemi essayer de nous surprendre en rentrant dans une de ces fameuses ouvertures alors qu'il se retrouve face à nous. De plus, sachant que les soldats mettent pas mal de temps à se mettre debout, on a souvent le temps de les "headshoter" une bonne dizaine de fois. Pour autant, les séquences d'action sont toujours aussi jouissives et trépidantes. Les armes ne manquent pas et si on trouve des anciens modèles, de nouveaux jouets font maintenant leur apparition. On y trouve par exemple l'arme à énergie, un update d'une arme déjà existante mais plus pratique et efficace dans F.E.A.R. 2 grâce à une dispersion énergétique beaucoup plus vaste que celle du fusil à particules Type-7.

Mais de nouvelles armes ne serviraient pas à grand-chose si le bestiaire n'évoluait pas en parallèle. Le constat est donc similaire vu qu'on trouve des anciennes connaissances, updatées ou non, et de nouveaux venus. On signalera quand même que les assassins font maintenant office de sortes d'apparitions ectoplasmiques, encore plus véloces que par le passé et toujours aussi difficiles à éliminer. Outre des foux furieux ayant des faux airs de gollums déjantés, mentionnons aussi une sorte de puppet-master pouvant contrôler plusieurs soldats morts et disparaître quand bon lui semble. Une vraie plaie qui plus est résistante, très résistante. Pour en terminer sur ce point, n'oublions pas non plus les actions contextuelles qui font ici leur apparition et qui vous demanderont d'appuyer frénétiquement sur une touche pour se sortir des griffes d'un ennemi un peu trop collant. Plutôt surprenant pour un F.E.A.R. tout en allant dans le sens des gunfights explosifs et de l'orientation générale du titre. Cette première rencontre avec ce Project Origin augure donc un bon FPS, peut-être moins dérangeant dans son ambiance mais plus ouvert, furieux et gore que ses ancêtres.

Warner ne nous ayant pas permis de prendre nos propres screenshots, les visuels de cet aperçu proviennent de chez l'éditeur.