Tecktonik World Tour est le jeu vidéo officiel de la licence Tecknonik, puisqu'il s'agit d'une marque déposée. En bon produit dérivé, on y retrouve tous les éléments caractéristiques du mouvement : les fringues fluos, les accessoires branchés, le maquillage et bien sûr les coupes de cheveux emblématiques que sont la mini-crête et la nuque longue. Autant de possibilités de personnalisation pour votre danseur, qu'il faudra préalablement débloquer en progressant dans le mode aventure. Celui-ci vous mènera aux quatre coins du monde : de la place du Trocadéro de Paris à celle de Piccadilly Circus à Londres ; d'un club berlinois à un studio d'enregistrement tokyoïte ; sans oublier Rome ou Ibiza, vous allez voir du pays. Enfin, ce sont surtout ces pays qui vont vous voir, le but étant bien sûr d'assurer le show pour une foule en délire.

Pour faire le spectacle, rien de plus simple : Tecktonik World Tour se présente comme un jeu de rythme classique. Tous les gestes qui composent une chorégraphie se décomposent en trois catégories de marqueurs. Il y a les points, sur lesquels vous devez appuyer dans l'ordre au moment où le cercle atteint la bordure. On trouve ensuite les courbes, qui reposent sur le même principe, sauf qu'il faut ensuite suivre le point le long de son rail. Enfin, les segments vous demandent de tracer rapidement une ligne dans un sens donné. Un concept simple, même si le rythme s'accélère au fil de la progression pour atteindre un niveau relativement exigeant vers la fin. La principale difficulté soulevée par ce gameplay, c'est que les marqueurs ne correspondent pas forcément au rythme de la musique, mais plutôt à celui des mouvements exécutés par le danseur, qui ne sont pas toujours dans le tempo. Il va alors falloir apprendre à désynchroniser sa main de son oreille. A propos de la musique, c'est une évidence, mais il est tout de même utile de préciser que l'on ne trouve que des pistes issues de la scène Tecktonik. Assez minimalistes et répétitives, elles risquent de cantonner Tecktonik World Tour aux seuls fans de TCK, là où des titres comme Elite Beat Agent et Boogie se voulaient plus fédérateurs grâce à des playlists éclectiques.

De toutes façons, on voit mal comment conseiller l'achat de Tecktonik World Tour aux joueurs, amateurs de TCK ou pas, car le jeu souffre d'un gros défaut : sa durée de vie extrêmement faiblarde. Deux heures suffisent pour décrocher le titre d'Eklesiast Maître, synonyme de renommée mondiale après une ultime victoire en battle contre le célèbre Treaxy en personne. On pourra toujours revenir dans certains niveaux pour tenter de tout débloquer mais l'intérêt à long terme est quand même très limité. Quant au multi, il est restreint à des duels à tour de rôle sur une seule machine. C'est bien dommage, car Tecktonik World Tour tient bien la route d'un strict point de vue technique. Un gros travail a été réalisé sur les animations, grâce à des séances de motion capture avec de véritables danseurs. Le résultat est assez impressionnant, avec toute une panoplie de mouvements fluides et naturels. On retrouve bien les pas et les gestes de la TCK, qui confère à ses pratiquants ce petit côté "pantin désarticulé" si caractéristique. Cette qualité ne suffit toutefois pas à contrebalancer le manque de substance dont souffre le titre de Dancing Dots. Les amateurs du genre peuvent toujours y jeter un coup d'oeil à titre de curiosité, mais ils risquent fort de ne pas être convaincus.