Après une incursion brillante sur Wii, la saga Fire Emblem se voit portée sur DS dans un épisode qui se veut un remake du tout premier volet de la série. Rien de fâcheux pour nous puisque ce titre n'avait jamais été distribué en Europe et que la version DS a subi nombre de changements pour se hisser au niveau des productions actuelles. L'occasion de découvrir les origines de Marth, personnage bien connu des adeptes de Super Smash Bros.
Comme beaucoup de séries renommées sur consoles, tout a commencé sur NES en 1990. Ou plus précisément sur Famicom, puisque Fire Emblem : Ankoku Ryû to Hikari no Tsurugi ("le dragon des ténèbres et l'épée de lumière") n'a jamais quitté le sol japonais dans sa version originale. Reprise une première fois dans Fire Emblem : Monshou no Nazo sur Super Famicom, l'histoire de Marth, le prince d'Altea, nous est donc à nouveau contée dans ce remake DS que l'on espère découvrir prochainement en version française.
Si vous avez déjà eu la curiosité de jouer ou simplement de poser les yeux sur la version originale du tout premier Fire Emblem, vous constaterez que l'évolution graphique induite par cette version DS est considérable. Parvenir à peaufiner à ce point le rendu visuel du soft sans rien perdre de la clarté de la version Famicom permet d'offrir le meilleur confort de jeu possible sans pour autant s'éloigner de l'esprit originel de la saga. Mais le changement de machine n'entraîne pas seulement une amélioration des graphismes, il s'accompagne également d'un certain nombre de nouveautés qui semblent vouloir rendre le jeu plus accessible au grand public. La bonne nouvelle, c'est qu'aucun de ces ajouts n'est imposé au joueur qui reste donc entièrement libre de décider s'il souhaite ou non en tirer profit. On trouve par exemple la possibilité de jouer au stylet plutôt qu'avec la croix directionnelle. Une option qui se devait d'être présente même si les puristes la dédaigneront probablement par habitude. En terme de gameplay, la zone de jeu se verra souvent agrémentée d'un ou de plusieurs points de sauvegarde qui vous épargneront bien des mauvaises surprises si vous jugez bon de les utiliser au moment opportun. Rappelons que Fire Emblem est une série assez impitoyable dans le sens où chaque unité perdue disparaît définitivement du jeu si jamais elle vient à mourir. Et comme les batailles sont relativement longues, on appréciera tout particulièrement cette nouvelle idée.
Autre élément qui facilite beaucoup le déroulement des missions, la présente fréquente de casernes sur une majorité de cartes. Elles vous donneront l'occasion d'acheter régulièrement des armes sans avoir à attendre l'écran d'inter-missions. Ce dernier a subi lui-aussi une modification majeure par rapport aux autres opus de la série puisqu'il comporte désormais un menu permettant de changer librement la classe de n'importe laquelle de ses unités. Votre guerrier ne vous rend pas service ? Pourquoi ne pas le changer en magicien, en archer ou en cavalier ? Il s'agit en fait d'un complément très utile aux promotions qui, comme toujours, permettent de faire passer une unité suffisamment expérimentée à la classe supérieure. A noter que les propositions qui vous sont faites dans le choix des classes dépend quand même de la classe initiale de l'unité à modifier. Là encore, le changement de job n'est aucunement imposé, mais il apporte un renouvellement considérable dans la façon de jouer. Ainsi même les adeptes de l'opus Famicom pourront arpenter l'aventure d'une manière complètement différente, à moins qu'ils ne préfèrent se remettre dans les conditions normales du Fire Emblem originel.
Quant aux joueurs qui n'ont connu la série qu'à travers les épisodes sortis en France, ils seront peut-être étonnés de ne pas retrouver ici toutes les subtilités tactiques présentes dans les volets ultérieurs. On ne peut pas, par exemple, distribuer des points d'expérience bonus entre ses unités après la bataille. On ne peut pas non plus jouer sur le poids des unités pour que certaines en transportent d'autres afin de les protéger, et les cavaliers ne peuvent pas non plus continuer leur mouvement après avoir attaqué. En revanche, l'accès au convoi est bien à l'ordre du jour entre chaque bataille, tout comme les arènes de combat où l'on peut entraîner ses troupes à volonté. Si les NPC présents dans les maisons isolées ne vous apporteront rien de plus que des renseignements, les villages abritent parfois des unités optionnelles ou des objets précieux et doivent donc être protégés des bandits qui viennent régulièrement les attaquer. Le jeu comporte par ailleurs une bonne trentaine de personnages susceptibles de venir rejoindre vos rangs si vous trouvez les mots pour les convaincre de changer de camp en allant leur parler soit avec Marth, soit avec Sheeda, la princesse du royaume de Talis. Comme toujours la durée de vie du soft dépend complètement de votre façon de jouer et de votre esprit tactique, pouvant atteindre facilement la trentaine d'heures. En plus des vingt-cinq chapitres obligatoires, l'aventure comporte également cinq missions X inédites, accessibles en ne conservant qu'un minimum d'unités avec soi tout au long du jeu. Enfin, la présence de plusieurs modes de difficulté conforte d'autant plus la longévité du soft. Voilà donc un jeu qui mérite largement une sortie en version européenne, mais attendons déjà la confirmation du titre aux Etats-Unis.