Sapristi saprista, voilà que Les Fous du Volant Battle Party débarquent sur la Nintendo DS avec leur grain de folie et leurs véhicules complètement loufoques. Comme vous vous en doutez il s'agit d'un jeu de courses, difficile de faire autre chose pour les personnages de la série de Hanna & Barbera qui a bercé notre enfance. Petit tour d'horizon d'une adaptation qui ne fait pas franchement honneur à l'original.
Avant de parler du jeu en lui-même, petit rappel pour les plus jeunes d'entre nous qui ne connaissent pas l'univers totalement barré de nos pilotes invétérés. Les Fous du Volant est donc une série d'animation diffusée à la fin des années 60 en France mettant en scène une tripotée de personnages à bord de véhicules pour le moins originaux. Ce ne sont pas moins de 11 véhicules qui s'affrontent dans des courses endiablées, avec un concurrent qui se démarque des autres : l'infâme Satanas et son compagnon canin au rire sadique Diabolo. Les deux comparses passent leur temps à piéger le terrain pour arriver les premiers mais manque de bol, ça se retourne toujours contre eux ! Voici donc venir cette belle brochette sur la console tactile de Nintendo.
Il s'agit là d'un jeu de courses pur et dur, mais il va falloir s'accrocher à son stylet comme un fou si on veut en tirer la substantifique moelle. Le mode principal, Rallye Superpouvoir, contient six championnats différents, chacun comportant trois circuits, ce qui porte le total à dix-huit pistes plus ou moins différentes. On n'a d'ailleurs accès qu'à un seul championnat au tout début, en mode normal, qu'il faut compléter avec succès pour débloquer les suivants. Des points vous sont attribués en fonction de votre position à l'arrivée, et il faut en cumuler un certain nombre pour accéder à la prochaine compétition. On peut sélectionner d'emblée les dix protagonistes mais, première ombre au tableau : l'absence de Satanas et Diabolo. Les compères manquent à l'appel et n'apparaissent pas dans les courses en tant que "pilotes". Les courses justement, venons-y. Ça commence en départ lancé et la joyeuse mêlée part dans tous les sens. La maniabilité est assez subtile et manque parfois de précision : sur l'écran du haut prend place une carte avec une partie du circuit et la position de vos adversaires. Pour avancer il suffit de placer le stylet à l'extrémité de l'écran dans la direction voulue et de le faire glisser lors des virages. Lorsque le circuit se fait sur un tracé vertical, on a droit à une vue de dessus tandis que lors des passages à l'horizontale, la caméra bascule légèrement sur le côté du véhicule ce qui ne nous laisse pas d'autre choix que de jeter un oeil à la mini-map pour appréhender la suite. Les véhicules sont plutôt mignons, comparés au terrain qui lui est un peu fade. Et malgré quelques variantes par-ci par-là, on ne peut que remarquer qu'ils se ressemblent presque tous. Pour vous aider à reprendre la tête de la course, des bonus sont disséminés sur le parcours et peuvent vous filer un coup de main bien utile. Au nombre de quatre, ils permettent une accélération, une attaque, un déplacement aérien et un super-pouvoir. Chaque véhicule possède les mêmes, c'est donc assez limité malgré une variation de l'animation.
Pendant les courses, de petits événements sont susceptibles de venir interrompre votre progression pour laisser place à de brefs mini-jeux comme les pièges tendus par Satanas et Diabolo. En fonction de la longueur du circuit, ils apparaîtront deux ou trois fois par course. Leur présence est signalée par une bande de couleur au sol et, bizarrement, une impossibilité d'utiliser vos armes pendant quelques secondes. Une petite vidéo s'enclenche alors, montrant les larrons préparer leur piège. Il faut redessiner le pont explosé, regonfler ses pneus, éviter les bombes, les rochers... Des petites innovations bienvenues qui auraient pu être sympathiques si elles ne cassaient pas autant le rythme du jeu. Dommage. Quand votre véhicule a reçu trop de dégâts, une réparation s'impose et un schéma de votre véhicule apparaît avec les pièces qu'il vous faut remettre à la bonne place. Enfin, une dernière petite interaction vous attend juste avant la ligne d'arrivée : le sprint final. Vous avez quelques secondes pour frotter l'écran tactile avec le stylet et souffler dans le micro pour faire accélérer votre véhicule afin qu'il grappille quelques places. Une fois tout ceci fini, aucun bonus supplémentaire, si ce n'est une difficulté un peu plus élevée. Impossible de déverrouiller Satanas et Diabolo ni de jouer en multijoueur. Décevant, même pour un fan de la série.
- Graphismes8/20
Les véhicules sont joliment modélisés au détriment de l'environnement qui se répète un peu trop souvent. De plus, le manque de visibilité fait que parfois on se retrouve vite dans le décor à perdre un temps précieux. Les petites scènes qui entrecoupent la partie sont mignonnes et fidèles à l'esprit original.
- Jouabilité9/20
La maniabilité au stylet est quelque peu confuse au début, mais une fois qu'on s'y fait elle s'avère assez rigolote. Petit défaut : le fait de devoir orienter le stylet dans la direction voulue fait qu'on passe souvent la main devant l'écran... Pas vraiment pratique !
- Durée de vie6/20
Le championnat en mode normal se termine en une petite heure et demie, même avec une difficulté un peu plus corsée lors des derniers circuits. Les modes supplémentaires sont plutôt anecdotiques et le fait qu'il n'y ait aucun bonus à débloquer ne nous donne pas envie de revenir sur le titre une fois celui-ci bouclé.
- Bande son12/20
Les musiques sont très sympathiques et donnent une ambiance rétro au jeu, ce qui colle bien avec l'univers. Les voix du commentateur et de Satanas sont plutôt bien trouvées, même si on peut regretter un manque de diversité dans les phrases qui ponctuent les courses.
- Scénario/
Malgré un univers sympathique et pourtant propice à de multiples possibilités grâce aux personnages loufoques qui le composent, le titre se révèle décevant. On s'ennuie assez vite et on perd patience quand on s'aperçoit de la redondance des circuits. L'absence d'un mode multi et de bonus à débloquer font cruellement défaut au jeu, ainsi que l'absence des affreux Satanas & Diabolo comme personnages jouables. Sans doute le meilleur piège qu'ils nous aient jamais tendu.