Teenage Zombies a en effet été conçu comme une parodie de films d'horreur et de science-fiction rétro dans la lignée de Mars Attacks. Dans l'idée, ce titre reprend donc tous les clichés du genre et semble disposer de suffisamment d'atouts pour se démarquer des autres productions DS actuelles. Meilleur moment du jeu, l'introduction renvoie directement aux anciens comics de SF américains, la bande-son étant d'ailleurs tout à fait dans la lignée d'un Destroy all Humans. On appréciera également le scénario à dormir debout et les personnages inhabituels qu'il nous faut incarner dans cette étrange parodie. Bref, tout est mis en place pour nous donner envie de tenter l'expérience.

Alors que la race humaine est sur le point de succomber aux agressions répétées d'une bande de cerveaux extraterrestres, des sauveurs d'outre-tombe se relèvent d'entre les morts pour tenter de mettre fin à cette invasion alien. Qui des zombies ou des extraterrestres sortira vainqueur de cette guerre sans nom ? Le moins futé des hommes miserait sans hésiter sur la victoire des cerveaux venus d'un autre monde, car ils se comptent par milliers et sont guidés par l'impitoyable Big Cerveau. Pourtant, en dépit de leur infériorité numérique, les trois zombies dégoulinants du camp adverse possèdent deux atouts majeurs qui pourraient bien faire pencher la balance en leur faveur : des gadgets inattendus et une cohésion qui leur permettent de surmonter n'importe quelle situation. En dépit de sa dimension plate-forme assez prononcée, Teenage Zombies oriente principalement son gameplay sur la réflexion. La progression repose ainsi en grande partie sur la complémentarité entre les trois héros du jeu et fonctionne globalement suivant les mêmes principes qu'un Lost Vikings. Que ce soit pour franchir un obstacle ou pour éliminer un ennemi, le joueur doit ainsi passer fréquemment d'un personnage à un autre via l'écran tactile, les zombies attendant patiemment leur tour, bien calés dans leurs cercueils.

Le déroulement du soft étant assez déroutant, un narrateur intervient régulièrement à l'écran par l'intermédiaire de pancartes bourrées de conseils utiles pour avancer dans le jeu. On apprend ainsi progressivement à tirer parti des aptitudes de chacun des trois personnages, qui diffèrent non seulement par leurs capacités mais aussi par leur mode de déplacement. Grâce à sa taille, Lefty est la seule à pouvoir sauter pour s'agripper à des corniches surélevées, ses bras décharnés pouvant éliminer facilement les monstres en combat rapproché. Beaucoup plus trapu, Fins possède des tentacules qu'il peut changer en pointes pour attaquer ou bien utiliser comme des crochets pour grimper sur les murs. Très utile, Fins est également capable de s'accrocher sur des cordes pour franchir des précipices. Dernier membre du trio, Half-Pipe doit son nom à son arme favorite, une planche de skate qui lui confère une allonge intéressante lors des affrontements et lui permet de dévaler les pentes à toute vitesse. Son gabarit minuscule le rend apte à se faufiler dans les conduits les plus étroits. A ces mouvements de base viennent s'ajouter différents gadgets qu'on ne récupère qu'à certains endroits précis dans les niveaux. Et comme leur utilisation est limitée dans le temps, les zombies ne peuvent jamais les conserver définitivement, tout l'intérêt du jeu réside ainsi dans leur utilisation.

Construits comme de petits labyrinthes, les environnements s'échinent ainsi à nous dérouter dans la gestion des différents items et dans le contrôle des trois membres du trio. Malgré tout, les énigmes ne sont pas bien ardues et les gadgets se veulent suffisamment explicites pour que l'on devine facilement le rôle qu'ils ont à jouer. Lefty, par exemple, pourra se munir d'un parapluie pour échapper aux chutes de détritus, sortir une seringue comme arme ou manier un aspirateur. Fins joue avec son estomac en absorbant toutes sortes de substances dangereuses qu'il recrache ensuite sur ses ennemis. Enfin, Half-Pipe customise son skate pour le transformer en VTT ou en hélicoptère. L'affrontement direct étant généralement peu recommandé, il vaut mieux trouver une parade intelligente aux attaques des aliens et autres rats d'égouts qui pullulent dans les niveaux. Malheureusement, la lenteur navrante des protagonistes, le manque de renouvellement des situations et l'imprécision générale du jeu rendent l'action peu convaincante, le seul moyen de survivre étant de dévorer les cerveaux ennemis qui s'échouent à nos pieds. Répétitif et bien moins délirant qu'il ne le promettait, le soft ne jouit pas non plus d'une durée de vie faramineuse, mais c'est surtout son déroulement peu palpitant qui finit par ennuyer le joueur. L'originalité du contexte est bien vite occultée par ces désagréments, et ce ne sont pas les mini-jeux tactiles qui suffisent à nous donner la motivation pour aller jusqu'au bout.