Plutôt que de présenter une vision ludique et un rien enfantine du prochain opus ciné des aventures du bon Docteur Jones, Lego Indiana Jones : La Trilogie Originale nous replongera comme son nom l'indique dans les péripéties de ses premiers exploits. D'emblée, le jeu offrira de refaire connaissance avec l'alter ego d'Harrison Ford en revivant la toute première scène où on l'a vu sur grand écran. On se retrouvera donc dans une forêt tropicale, à la recherche d'une idole vraisemblablement en or posée sur un piédestal au fin fond d'une grotte colonisée par des mygales. En cherchant à atteindre cette relique, on goûtera à la mécanique du jeu tenant à une alchimie constituée à 80% de résolution d'énigmes et à 20% de combat.

Les niveaux, très directifs, regorgeront de choses à faire et d'endroits à explorer. LEGO oblige, on pourra notamment prendre un malin plaisir à casser une grande partie des objets du décor qui auront le bon goût de se briser sous la forme des fameuses briques. Ainsi, comme on avait pu le voir dans les différents LEGO Star Wars, on libérera de petites pièces rondes dorées ou argentées qu'il faudra récupérer. Elles serviront à s'acheter des personnages ou des tenues différentes pour les héros parmi une galerie qui compte une soixantaine de variantes. Mais, comme il s'agira quand même d'une une aventure d'Indiana Jones, il faudra aussi déjouer des pièges mortels à haute teneur en flèches empoisonnées, bondir par dessus des précipices insondables, nager dans des eaux infestées de sauriens belliqueux ou encore mettre au jour des trésors qu'on croyait perdus à jamais.

Dans toutes ces activités, l'archéologue le plus charismatique de la création sera secondé à la fois par un personnage qui variera en fonction du niveau et, bien entendu, par son inséparable fouet. L'un comme l'autre s'avèreront essentiels pour pouvoir trouver les solutions de différentes énigmes et progresser. En ce qui concerne le compagnon, sachez que certains mécanismes ne pourront être déclenchés que sous l'action conjuguée des deux personnages. Ou encore que votre sbire portera sur lui l'outil susceptible d'arranger bien des situations, pour peu qu'on fasse preuve d'un rien d'imagination. Par exemple, une pelle peut servir à autre chose qu'à creuser et, à l'inverse, une clé anglaise est bien pratique pour taper sur quelques jivaros énervés mais on peut aussi l'utiliser pour démarrer un moteur récalcitrant. La coopération constituera donc un élément déterminant du jeu. Ceux qui se retrouveront seuls devant leur écran pourront passer d'un aventurier à l'autre d'une simple pression sur une touche mais, surtout, il sera possible pour un nouveau venu de diriger le deuxième personnage en branchant une manette à n'importe quel moment du jeu. Les capacités particulières propres à chacun des personnages déverrouillables contre quelques pièces glanées au cours de vos pérégrinations favoriseront la "rejouabilité" du titre. Il faut savoir que le décor de chaque niveau recèlera une dizaine de coffres aux trésors qu'il faudra découvrir pour terminer le jeu à 100%. Or, certains d'entre eux pourront être atteints uniquement grâce à des facultés spéciales de personnages donnés. Par exemple, si l'un de ces trésors se trouve derrière un goulot étroit, il faudra trouver quel héros serait susceptible de ramper dans le conduit ce qui n'est pas le cas de tous.

De son côté, le fouet jouera un rôle tenant à la fois du couteau suisse et de la baguette magique. Dans le plus pur style d'Indiana Jones, on pourra s'en servir pour affronter des ennemis ou comme une liane de substitution très utile pour passer des vides trop grands pour les franchir d'un simple saut. Mais cet objet, véritable symbole de son propriétaire, permettra également de tirer un levier inaccessible parce que posé derrière une haie de lances ou encore d'attraper une caisse de pièces détachées indispensable pour construire l'objet qui vous permettra d'avancer et qui se trouve hors d'atteinte. A nouveau, ce sont l'imagination et le sens de l'improvisation qui tireront le joueur d'affaire. Autre élément du jeu qu'hélas nous n'avons pas pu tester dans notre court premier contact avec ce LEGO Indiana Jones : la gestion des phobies. Par exemple, comme chacun le sait ou devrait le savoir, Indiana Jones a une peur bleue des serpents (tandis que son père est terrorisé par les rats). Les développeurs ont incorporé cette référence essentielle à l'univers créé par George Lucas, Philip Kaufman et Lawrence Kasdan en empêchant au héros qu'on dirige de pouvoir bouger au cas où il se trouve confronté à l'élément qui le terrifie. Dès lors, il faudra prendre en main son compagnon et trouver un moyen de se débarrasser de la menace ou de l'éviter.

Pour finir, sachez qu'à l'issue du prologue, LEGO Indiana Jones offrira immédiatement la possibilité de jouer avec l'un des trois films : Les Aventuriers de l'Arche Perdue, Le Temple Maudit ou La Dernière Croisade. Pour cela, il suffira de se rendre dans l'Université qui sera pour ce titre ce que la Cantina de Mos Esley était pour les LEGO Star Wars : une sorte de base autour de laquelle s'articule le reste du jeu et où on peut stocker ses trophées. On pourra donc varier les plaisirs et les contextes même s'il faudra bien entendu dans un premier temps accomplir les missions dans un ordre chronologique par rapport aux intrigues des différents films. Et nous ne saurions trop souligner la bonne humeur dans lequel baignera LEGO Indiana Jones : La Trilogie Originale. Pour preuve, le remake en séquence intermédiaire de la scène où Indy, après avoir récupéré l'idole et échappé de peu à la mort sous l'apparence d'une gigantesque boule de pierre, sort in extremis de la caverne où se trouvait la relique. Dans le jeu, l'archéologue français René Belloq l'attend toujours à la sortie pour, comme dans le film, lui reprendre sa découverte. Pas franchement disposé à s'exécuter Indiana Jones version LEGO tente alors de lui refiler tout un bric-à-brac d'objets divers avec, dans le lot, un machin effectivement doré et rond qui ressemble à s'y méprendre à l'idole. Mais, en fait, il s'agit de la tête de C3-PO. Les connaisseurs apprécieront, les autres aussi sans doute... Ce premier essai était bien trop court pour se forger un avis définitif. Il reste encore trop d'inconnues qui se résument en quelques questions : "Le jeu parvient-il à se renouveler ?" voire "Ne s'agirait-il pas d'une resucée de LEGO Star Wars où le chapeau et le fouet remplaceraient le sabre-laser et la Force ?" A peine oserons-nous parler de sentiment plutôt positif. Pour savoir si Indiana Jones a réussi son retour en jeu, il faudra attendre le test. Eh oui, nous aussi nous savons ménager le suspense...