L'héritage musical des années 80 pèse lourd dans à peu près tous les genres existants et ayant survécu à cette triste période. Voilà qu'aujourd'hui, Red Octane et Harmonix se mettent en tête de collecter quelques titres ayant inondé les ondes FM de l'époque, convaincus qu'en les collant dans Guitar Hero, ils pourront conjurer la malédiction. Ils n'ont réussi qu'à produire le premier faux pas de la série.
30 morceaux, pour 40 euros, on sent déjà dès le départ qu'il y a comme un os dans ce qui n'est rien d'autre qu'un pack de chansons pas toutes particulièrement bien choisies. Il faudra donc en premier lieu passer le choc du prix exorbitant de la galette avant de constater que non seulement le nombre de titres est réduit mais qu'en plus aucun changement n'a été apporté au jeu, ne serait-ce que dans son habillage, si ce n'est l'ajout de tenues très eighties aux musiciens. En résumé, on ne peut que se rabattre sur ce qui compte le plus dans un Guitar Hero, la tracklist. Or, là encore, problème.
Il n'y a pas eu que de mauvaises choses dans les années 80, mais on se demande bien pourquoi avoir choisi d'intégrer une telle quantité de morceaux si peu fédérateurs qui composent une playlist aux sonorités Hard FM peu mémorables et qui manque cruellement de véritables hits qu'on aurait follement envie de gratter. Les vedettes sont là, Asia, Scorpion, Poison, mais on trouvera à leurs côtés quelques illustres inconnus qui n'ont pas franchit les âges. Et il reste à dénicher des joueurs écoutant toujours du Asia, ça va être coton, mon camarade Logan à la rigueur... C'est donc encore un choc que de constater que la majorité des titres semble s'adresser à un public d'aficionados experts du hard de l'époque. Moi qui craignais de me prendre pour un guitariste de mariage égrenant du Scorpion et du Europe, au moins, j'ai évité ça.
Mais sans parler des inévitables problèmes de goûts de chacun, il n'en reste pas moins que la tracklist se montre variée en matière de styles et de rythme et que du pur point de vue technique, elle parviendra sur la fin à malaxer les doigts des amateurs de crampes. Néanmoins, malgré cette relative diversité, le simple fait de se focaliser sur une ère musicale qui avait pour doctrine de balancer les effets à fond, chorus, reverb, flanger et disto metal, engendre une certaine monotonie et au final, tous les morceaux semblent sonner de manière identique. Pourtant, on trouve quelques morceaux très fun, bien que la palme revienne probablement au dernier titre, Play With Me par Extreme. Seulement quelques opus amusants, sur une liste déjà maigrelette au départ, ça fait bien peu, trop peu, beaucoup trop peu.
- Graphismes13/20
En dehors d'une ou deux couleurs et de quelques nouvelles tenues, aucun changement à signaler. Rien, nada, nib, que pouic.
- Jouabilité15/20
Là encore, on ne change pas une équipe qui gagne. Le problème viendra du plaisir retiré qui va en grande partie dépendre de votre attachement à cette période musicale précise. A noter quelques aberrations, comme le fait de nous faire jouer les notes sur un delay (des échos donc), mouais.
- Durée de vie6/20
40 euros pour environ 3 heures de jeu, le temps approximatif qu'il faudra aux habitués pour terminer le titre en Moyen ou Difficile. Reste le multi qui n'a pas changé non plus.
- Bande son12/20
On ne jugera pas la bande-son sur une affaire de goûts, mais la force des anciens Guitar Hero tenait dans son éclectisme et sa capacité à regrouper des morceaux variés et fédérateurs. Fatalement, on se focalisant sur le hard FM des années 80, on perd grandement en intérêt et en diversité, la faute également à des sonorités trop semblable.
- Scénario/
On le répète, 40 euros pour 30 morceaux ce n'est clairement pas suffisant et ce tarif excessif est à lui seul un trait peu attractif de ce Guitar Hero Rocks The 80's. Mais si on ajoute que la bande-son peine à séduire avec des titres dont la plupart se sont perdus dans la mémoire des stations de radios, on en vient à se dire qu'il ne reste alors que le pur challenge technique qui pour sa part est au rendez-vous. C'est bien peu au regard de la diversité qu'offre jusque-là la série.