Autant dire qu'il s'agit là d'une manière plutôt logique de mettre à contribution le stylet de la DS et même si la chose n'avait encore jamais été expérimentée de cette façon, on constate que le résultat fonctionne sans inconvénient. C'est vrai que les concepteurs se sont clairement arrangés pour limiter les possibilités de création de façon à s'assurer que le joueur ne risque pas d'empêcher le bon déroulement de la progression, mais le fait de pouvoir créer soi-même la plupart des objets du décor est déjà suffisamment intéressant et inhabituel.

L'histoire de Drawn To Life se déroule dans un univers fantaisiste peuplé de gentils personnages ressemblant un petit peu à des lapins, qui menaient une vie paisible à l'abri de tout danger. Mais voilà qu'un beau jour, l'un d'entre eux, voulant créer la vie sur le livre du monde, échoua dans sa tentative et engendra une armée d'ombres maléfiques qui plongèrent le village dans les ténèbres. Brisé par cet échec, il déchira les pages du livre et les jeta aux quatre vents pour les faire disparaître à jamais. Désemparés, les habitants se voyaient déjà condamnés sans aucun espoir de salut, jusqu'à ce qu'une jeune fille prie le Créateur d'envoyer un héros pour rétablir les choses. A la surprise générale, son souhait fut exaucé et l'envoyé du dieu se mit en quête des pages disséminées afin de faire revenir les astres et tous les villageois portés disparus. Dans Drawn To Life, vous incarnez le Créateur qui, par la force de son stylet, va contrôler chacun des mouvements du héros présenté sous la forme d'un pantin articulé. L'aventure alterne ainsi les scènes d'avancée du scénario au sein du village et l'exploration des niveaux de plate-forme où sont cachés les éléments que vous recherchez.

La première tâche consiste donc à personnaliser son héros via un éditeur de dessins très simple d'utilisation. Mais encore faut-il avoir la fibre artistique pour avoir envie de passer du temps à peaufiner sa création pixel par pixel, voilà pourquoi le jeu autorise aussi la sélection automatique par le biais de modèles prédéfinis qu'il faudra toutefois aller chercher dans les niveaux avant de pouvoir les utiliser. Vous pourrez également, si vous le souhaitez, échanger vos héros avec ceux d'un autre possesseur de Drawn To Life. Les profils proposés sont d'ailleurs assez surprenants, le character design n'étant pas vraiment le fort de ce titre qui rappelle surtout les vieux livres d'images pour enfants. Malgré tout, voir le personnage que l'on vient de dessiner prendre vie et s'animer dans des environnements où il s'intègre parfaitement avec le décor est plutôt amusant. Le pantin perd d'ailleurs progressivement les différentes parties qui le composent, notamment ses habits, à chaque fois qu'il se fait toucher par un ennemi, exactement comme Arthur dans la série des Ghosts'n Goblins. Pour autant, la difficulté des niveaux est beaucoup moins élevée que dans le titre de Capcom, elle est même exagérément faible et ne posera donc aucun problème aux plus jeunes.

Le joueur pourra donc non seulement créer trois héros différents entre lesquels il pourra alterner à loisir au cours de l'aventure, mais il aura aussi la possibilité à maintes reprises de dessiner des objets qui s'intégreront parmi les autres éléments du décor. Il pourra s'agir aussi bien de plates-formes mobiles que de tremplins ou même de moyens de locomotion. Et pouvoir interagir avec ces éléments nouvellement créés qui s'animent et s'intègrent sans problème dans les décors du jeu constitue sans doute l'aspect le plus original de Drawn To Life. Libre à vous de peaufiner leur design à l'extrême en utilisant tous les outils disponibles sur la palette de dessin, ou bien de les colorier un minimum dans le simple but de pouvoir vous en servir. Dans tous les cas, il est indispensable de les créer pour pouvoir progresser, tout en gardant à l'esprit que vous pourrez tout à fait les redessiner ultérieurement. Autre élément récurrent, la présence de boue noire à effacer à grands coups de stylet pour éviter le retour incessant des ennemis. Le reste se révèle beaucoup plus classique, les tableaux relevant de la plate-forme pure à base d'ennemis à éliminer en sautant dessus ou en tirant à distance à l'aide d'un lanceur de boules de neige. Le héros disposera régulièrement de nouvelles capacités d'action qui lui permettront d'aller chercher les nombreux bonus cachés dans les niveaux, mais on peut regretter que ces derniers soient aussi faciles à dénicher. En tout et pour tout, on dénombre une petite quinzaine de stages à terminer, ce qui limite la durée de vie du soft à quelques petites heures de jeu. Voilà pourquoi Drawn To Life n'est à conseiller qu'aux plus jeunes ou aux plus curieux d'entre vous, en gardant à l'esprit qu'il s'agit d'un titre innovant mais au contenu un peu trop léger pour mériter de figurer parmi les jeux les plus marquants de la console.