Le lignage de Pokémon Battle Revolution remonte à l'époque de la N64, avec l'une des branches annexes de la série de Nintendo, celle des Pokémon Stadium, qui nous offrait la possibilité inédite de voir ces créatures s'affronter pour la première fois dans un jeu en 3D. Sur GameCube, Pokémon Colosseum a essayé d'élaborer l'idée en complétant les combats en arènes par toute une dimension RPG, et c'est sans doute cette formule que les fans espéraient retrouver sur Wii.
On peut donc être assez surpris par le retour aux sources et surtout la simplicité qui singularisent Pokémon Battle Revolution. Ce nouvel opus, le tout premier à voir le jour sur Wii, ne s'embarrasse pas de toute la dimension aventure qui avait le mérite d'enrichir le gameplay et de rallonger la durée de vie de l'épisode GameCube. On peut donc voir dans ce choix un signe de régression, dans le sens où l'absence totale d'éléments de RPG ne fait que mettre en évidence les limitations du jeu en termes purement ludiques. Ne soyez donc pas surpris de ne trouver dans ce nouveau volet que des duels classiques, joliment mis en valeur, certes, mais dépourvus de toute forme d'audace et d'originalité.
Même en connaissance de cause, il est évident que la grande majorité des inconditionnels de la série répondront tout de même présents à l'appel de Pokémon Battle Revolution. Le soft reste, en effet, suffisamment divertissant pour répondre aux attentes des amateurs. On s'efforce donc de dissiper rapidement nos désillusions pour nous focaliser sur le jeu et son contenu. Dans la peau d'un dresseur ou d'une dresseuse Pokémon, le joueur pénètre au coeur de Pokétopia, un parc de loisirs composé de différents stades auxquels on accède en présentant des sortes de permis. Pour les obtenir, vous devez aller jusqu'au bout des tournois organisés dans chacune des arènes, et vous débrouiller pour vaincre le leader en finale. Notez que les règles peuvent cependant différer d'un stade à l'autre. Par exemple, les matches peuvent se dérouler sous forme de confrontations directes qui s'arrêtent uniquement lorsque l'un des deux opposants est vaincu, ou bien de manière classique en vous permettant de remplacer à tout moment le Pokémon actif par un autre présent dans votre groupe. Les batailles se déroulent aussi parfois en équipe, à deux contre deux, avec des monstres de niveaux 30 ou 50 par défaut. Ces quelques variantes suffisent à renouveler un peu l'expérience de jeu tout en atténuant la monotonie des parties, et la relative facilité des tournois permet d'enchaîner les matches assez rapidement.
Mais si le système de combat possède des qualités indéniables, il n'en reste pas moins très répétitif et n'apporte surtout aucune originalité à la série. Le meilleur moyen de ne pas se sentir bridé par le soft est donc de commencer par transférer ses Pokémon depuis les dernières versions DS, à savoir Perle ou Diamant, afin de constituer sa propre équipe de six monstres. C'est essentiel si vous ne voulez pas être obligé de vous contenter de choisir un groupe déjà formé, puisque contrairement à Pokémon Colosseum, on ne peut pas capturer de nouvelles créatures pour modifier régulièrement son équipe. Envisager d'acheter Pokémon Battle Revolution alors qu'on ne possède aucune des versions DS est donc une aberration, ou du moins le meilleur moyen de se dégoûter de la série. Au fur et à mesure des matches remportés, vous recevrez des coupons qui vous donneront le droit d'acheter de nouveaux items afin de personnaliser l'équipement de votre dresseur, mais aussi ses répliques et son apparence.
On ne peut pas présenter le jeu sans dire quelques mots sur les combats, même si ceux-ci n'apportent absolument rien de neuf à la série. Les duels se déroulent toujours au tour par tour, et lorsque c'est à vous de jouer vous pouvez soit choisir l'une des quatre attaques du Pokémon actif, soit changer de Pokémon (dans les arènes qui le permettent), soit décider d'abandonner. On ne peut donc pas utiliser d'items pour tenter de faire basculer le match, mais votre Pokémon peut décider lui-même d'y recourir s'il en a la possibilité. Pour le reste, il suffit d'appliquer la stratégie habituelle qui fait toujours autant preuve d'efficacité, en essayant de deviner quel type d'attaque il convient d'utiliser sur un adversaire de telle ou telle nature. L'avantage de Pokémon Battle Revolution par rapport à ses aînés réside évidemment dans sa réalisation avantageuse et sa mise en scène dynamique qui, prises ensemble, font leur petit effet.
Le mode solo se compose donc d'une succession de tournois à remporter en allant de stades en stades. Un concept qui avoue ses limites assez rapidement et qui finit inévitablement par lasser à un moment ou un autre. Heureusement, le soft nous laisse la possibilité d'organiser des matches contre plusieurs adversaires humains avec des Pokémon issus des versions DS (Perle ou Diamant), et chaque joueur contrôle alors le jeu depuis l'écran tactile de la portable. Les batailles en Wi-Fi sont également autorisées, et nul doute qu'il s'agit là du meilleur moyen d'obliger le titre à révéler tout son potentiel sur le long terme. On espère maintenant que le jeu sera prêt dans sa version française d'ici Noël.