Heavenly Sword est synonyme de volonté de Sony de réitérer le cas God Of War. De fait, être devant un beat'em all enchaînant les scènes de combat démentielles où la pose stylisée de l'action est au moins aussi importante que le résultat de cette dernière n'est pas une surprise en soi. Le petit plus est qu'ici le sieur Kratos est remplacé au pied levé par une belle amazone du nom d'Heavenly Sword. A la recherche de son père enlevé par une clique de bads guys issus de Conan le barbare et de Dune, la farouche guerrière ne trouvera le repos qu'une fois récupéré son papounet et occis tout ce qui se plaît à ricaner en se tenant les hanches. Certes, le scénario du titre ne semble pas être des plus poussés même si l'implication d'Andy Serkis (Les Seigneur des anneaux, King Kong, Le Prestige), qui a prêté son image pour un des personnages, dénote tout de même de la volonté des développeurs de proposer une mise en scène plus ou moins chiadée. A ce sujet, on signalera l'utilisation de split screens (remis au goût du jour par la série 24) lors des passages dialogués, ajoutant à la dimension cinématographique du jeu. Le résultat, s'il détonne parfois à cause de prestations légèrement surjouées ou d'un doublage français trop caricatural, a le mérite d'apporter une véritable identité à Heavenly Sword.

Le jeu, lui, reste déjà beaucoup plus classique dans sa progression qui s'étale sur six chapitres pour un total de 43 sections plus ou moins longues. Ainsi, s'il arrive qu'on puisse avancer sans se soucier des salves d'ennemis qui s'agglutinent autour de nous, il faudra dans une majeure partie des cas venir à bout de tous nos adversaires pour pouvoir continuer son pt'it bout de chemin. A ce sujet, autant dire tout de suite qu'il vaut mieux maîtriser à fond les différents combos qu'on a à notre disposition. Pour user de ces derniers, rien de plus simple. En fait, vous n'aurez qu'à mettre à profit le stick droit pour réaliser des esquives ou mitrailler les boutons de la manette en appuyant, ou non, sur les boutons L1 et R1 afin d'utiliser votre épée sous deux formes distinctes. La première, disposant d'une meilleure allonge mais moins puissante que la seconde, vous permet de faire danser vos deux lames au bout d'une chaîne afin de toucher un plus grand nombre de soldats. L'autre, revêtant l'apparence d'une sorte de cimeterre, est plus lente à manier mais en contrepartie, propulse les gougnafiers ayant eu l'outrecuidance de vous frôler dans les airs. Certes, ici aussi inutile de nier les liens de parenté entre Heavenly Sword et son modèle spirituel, God Of War. Mais la chose importante à savoir est que les ennemis ploieront plus rapidement sous vos coups si vous les achevez une fois qu'ils auront mordu la poussière. A ne surtout pas négliger si vous ne voulez pas subir des combats parfois un peu longuets.

Bien entendu, le coeur d'Heavenly Sword étant ses joutes martiales, on trouve également plusieurs subtilités pour dynamiser celles-ci. La première est synonyme de Finish moves pouvant être réalisés en pressant la touche Rond lorsque le bad-guy est groguis. S'ensuivra alors une séquence automatique durant laquelle vous effectuerez une prise stylée et meurtrière. Dans le même ordre d'idées, en pressant les touches L1 et triangle puis en secouant la manette, vous propulserez votre adversaire dans les airs pour pouvoir enchaîner une série de combos aériens. L'autre astuce pour apporter un brin de variété à l'ensemble vient tout simplement de la possibilité de jeter tout ce qui traîne (pot, table, corps, épée, victuailles). Enfin, vous aurez la possibilité d'user d'autres armes et pas des moindres puisqu'un bazooka sera même mis à votre disposition. On espère d'ailleurs que d'autres réjouissances de ce style seront au menu, le seul chapitre mis à notre disposition ne nous permettant pas de répondre à cette douloureuse question.

En dehors de ces affrontements, d'autres séquences, placées sous le signe de l'action contextuelle, tenteront d'injecter de la vie à une aventure qui n'en manque pas au demeurant. Pourtant, sur ce point, on restera un peu dubitatif sachant que plusieurs d'entre elles semblent mal réglées, le joueur devant a priori appuyer sur les touches avant qu'elles n'apparaissent à l'écran. Comment faire dans ce cas ? Eh bien, se louper pour voir la touche requise puis recommencer encore une fois. Un autre type de mini-jeu, assez mal amené car trop "gadget" par moments, consiste à lancer un disque puis à le contrôler grâce au Sixaxis afin de toucher un gong pour ouvrir des portes dans la plupart des cas. En somme, Heavenly Sword ne manque pas d'atouts, auxquels s'ajoutent des décors de toute beauté et une bande-son gracieuse. Néanmoins, le titre souffre en l'état d'une animation un peu hachée, de temps de chargements poussifs (lorsqu'on charge un chapitre) et d'une construction sans surprise renvoyant à celle de dizaines de beat'em all lambda. Toutefois, le plaisir de la découverte est bien là et les défauts évoqués plus haut ne devraient pas le brider plus que de raison.