Discipline à part entière adulée au Pays de l'Oncle Sam, le Stock Car fait preuve d'un intérêt toujours un peu obscur sur le vieux continent auprès d'un public déjà mitraillé de jeux de courses en tout genre. Si Daytona USA a, en son temps, failli redorer le blason de cette compétition d'amateurs de tôle froissée, Stock Car Speedway est l'archétype du jeu développé avec un minimum de moyens et zéro ambition.
En voulant s'attaquer à une catégorie de jeu délaissée depuis fort longtemps sur PS2 comme sur à peu près tous les autres supports encore sur le marché, les développeurs de Ratbag se sont assurés d'avoir un atout de leur côté puisqu'ils profitent ainsi d'une absence flagrante de concurrence. Pas de concurrence, pas de point de référence, donc pas ou peu de comparaisons possibles, ce qui peut laisser planer un doute sur la réelle qualité du titre. Toutefois, lorsqu'un titre parvient à vous plonger dans un tel ennui et ne propose même pas de localisation française pour les quelques acheteurs à petits moyens (le titre est vendu 20€), il devient difficile de ne pas le considérer comme un exemple de ce qu'il ne faut pas faire pour attirer l'attention des aficionados de la discipline. Mou, incroyablement répétitif, techniquement pauvre et bourré de petites approximations au niveau du gameplay, il n'a pour lui que son "originalité", son mode deux joueurs en écran splitté et la compatibilité avec les volants Logitech GT 3 et Driving Force.
Stock Car Speedway vous propose un mode carrière où le but est de vous ennuyer à tourner en rond sur une douzaine d'anneaux en compagnie d'une IA débordante de prévisibilité au volant d'une voiture achetée pour quelques milliers de dollars. Un véhicule Street Stock déjà complètement délabré, ce qui ne vous donnera aucun regret au moment de frotter ses ailes à celles des concurrents et de profiter de bruitages inaudibles. C'est là que l'on retrouve l'acheminement classique d'une carrière de jeune pilote qui veut se faire un bon gros paquet d'argent de poche pour aller s'acheter des majorettes puisque les récompenses financières engrangées permettent à la fois de réparer les dommages subis par la carrosserie, d'investir dans de nouvelles pièces et même de s'offrir de nouveaux bolides. De quoi s'ouvrir les portes d'autres types de courses pour conduire des Dirt Midgets (buggys ayant un goût prononcé pour les tête-à-queue) ou des Late Model (véhicules aux carrosseries renforcées). Précisons également que des sponsors interviennent pour vous donner un coup de pouce, parfois même en dépit de performances médiocres.
Outre ce mode carrière lassant, aucun autre contenu du jeu ne vaut le détour plus de quelques minutes. Voilà qui nous amène donc douloureusement à parler du gameplay particulièrement limité de ce titre. Il consiste à braquer pour embrasser la trajectoire du virage puis à contre-braquer par petites doses afin d'éviter le tête-à-queue obstinément recherché par votre véhicule. Le tout en glissant à n'en plus finir, sans impression de vitesse aucune, sur des surfaces qui ne provoquent aucune réaction vraiment crédible sur le comportement de la voiture. Des essais aux sessions de courses en passant par les qualifications, rien à part un moteur matraqué par les chocs ne fera changer la façon de réagir votre véhicule. Un bilan bien noir très légèrement éclairci par un indicateur pratique de l'état de votre véhicule et une vue intérieure (sans mains sur le volant cependant) au rendez-vous. Pas de quoi justifier l'achat de ce titre, même à un tiers du prix de base d'un jeu PS2.
- Graphismes7/20
Si l'on peut aisément faire pire sur PS2, on peut aussi faire beaucoup mieux et varier les décors et les couleurs pour évacuer ce sentiment persistant de déjà-vu d'une course à l'autre. C'est donc principalement un souci de diversité qui condamne Stock Car Speedway. Ce qui ne veut pas dire qu'il demeure techniquement au niveau puisqu'il ressemble par moments davantage à un jeu d'il y a plusieurs années.
- Jouabilité5/20
Tout n'est pas à jeter mais il s'en est fallu de peu. Pas d'impression de vitesse, aucune subtilité digne de ce nom dans le gameplay, répétitivité des courses, IA bien timide... A moins d'être un fan invétéré des anneaux, difficile d'éprouver le moindre plaisir de conduite.
- Durée de vie6/20
Il faudra bien quelques heures pour voir le bout du mode carrière mais des heures qui paraîtront des journées entières tellement la progression est lente. La présence d'un mode deux joueurs pourra satisfaire les moins exigeants mais là encore, l'ennui prendra irrémédiablement le dessus.
- Bande son5/20
Bâclée, peu inspirée, monotone, sans âme. Mise à part l'annonce des positions par le speaker de l'anneau, R.A.S..
- Scénario/
Arcade à 80%, Stock Car Speedway n'a quasiment rien pour lui. Les moyens sont absents et cela se ressent dès les premiers instants. On ne le conseillera donc à personne, que vous soyez fan ou pas des courses de voitures américaines qui aiment à se rentrer joyeusement dedans.