Condamnée à sillonner l'espace jusqu'à la fin des temps, Samus Aran prendra tout de même le temps de venir nous saluer le 26 octobre à l'occasion de la sortie du premier épisode de Metroid Prime sur Wii. La Ripley des temps modernes, reine des chasseurs de prime, a de nouveau des comptes à régler avec sa némésis Dark Samus, mais cette nouvelle aventure pourrait bien prendre une tournure inattendue.
Metroid Prime 3 : Corruption, c'est avant tout une histoire d'ambiance et d'atmosphère, le premier contact avec le titre provoquant une immersion totale dans cet univers de SF situé à mi-chemin entre un épisode de Stargate et le huis clos du film Alien le 8ème Passager. Là où ce troisième opus risque de dérouter les habitués de la série, c'est parce qu'il s'éloigne justement de cette idée d'isolement qui voulait que Samus se retrouve seule et livrée à elle-même durant la quasi totalité du jeu. Dans ce nouveau volet, la chasseuse de primes est amenée à consulter régulièrement les membres de la fédération galactique qui lui assignent ses objectifs, même si elle accomplit toujours ses missions en solo. Le fait qu'on ignore quasiment tout de ces personnages issus de races diverses contribue à renforcer l'impression de mystère et d'étrangeté qui englobe cet univers que l'on apprend à connaître un peu plus à chaque nouvel épisode de la série. Quant à la trame principale du jeu, elle nous donnera une nouvelle occasion d'affronter les figures emblématiques de Metroid Prime, parmi lesquelles on retrouvera évidemment Ridley, Dark Samus, les pirates de l'espace et les Metroids.
Démarrant de manière semblable aux précédents volets, l'aventure prend rapidement une tournure inattendue suite à un incident qui aura bien failli coûter la vie à notre héroïne. Samus se retrouve en effet infectée par la substance la plus mortelle de l'univers, le Phazon, qui s'est imprégné sur sa combinaison. Dès lors, la contamination du virus se propage en elle de manière totalement imprévisible, les effets secondaires du Phazon étant inconnus même des membres de la fédération. Ces effets, Samus les découvrira à ses dépens au fur et à mesure de l'avancée de son expédition. Le seul avantage de sa situation étant qu'elle peut maintenant entrer en contact avec le Phazon pour régénérer son état de santé. Bien qu'elle puisse également tirer parti du virus pour optimiser sa puissance de frappe, l'héroïne devra cependant utiliser ce pouvoir avec parcimonie puisque cette arme à double-tranchant lui coûtera une quantité non négligeable de vie à chaque fois qu'elle décidera de passer en Hypermode pour utiliser des tirs de phazon. Cet état surpuissant lui confère peut-être un statut d'invincibilité et la possibilité de lancer des tirs dévastateurs, mais l'effet est temporaire et peut surtout dégénérer à un point critique. En Hypermode, Samus prend ainsi le risque de se laisser dominer par le Phazon et d'y laisser la vie si elle ne parvient pas à échapper rapidement à cet état corrompu.
En passant sur Wii, Metroid Prime trouve l'occasion de parfaire sa jouabilité pour se rapprocher maintenant d'un vrai FPS. Des remaniements majeurs ont ainsi été opérés au niveau du gameplay, celui-ci ayant désormais toutes les chances de faire l'unanimité auprès des joueurs. Premier constat, les déplacements affectés au stick du Nunchuk autorisent à présent les pas latéraux pour straffer, ce qui suffit déjà à offrir une liberté de mouvement considérablement accrue. Autre modification intéressante, le fait de locker les ennemis pour les garder en ligne de mire ne suffit plus pour toucher ces derniers, le joueur devant en plus pointer la Wiimote avec précision pour ajuster ses tirs à l'endroit exact où il veut faire feu. Plus intuitives que jamais, les commandes n'exigent pas plus de quelques minutes pour se laisser dompter, ce qui permet ensuite de se concentrer sur les contrôles inédits de cet épisode. Je pense notamment au grappin, qui s'utilise en balançant le Nunchuk vers l'avant puis vers l'arrière pour se déployer comme un lasso afin de tirer vers soi des pans de murs ou tout autre obstacle du même genre. Cette fonction vous servira également à arracher les boucliers de certains ennemis ou encore à tordre le cou des petits volatiles insensibles à vos tirs. Avec la fonction rayon, le grappin sert également à se balancer sur des prises en hauteur, les niveaux étant toujours aussi riches et complexes pour ce qui est du level-design.
Le déroulement de l'aventure reste néanmoins fidèle à celui établi depuis le début de la série, avec la nécessité de revenir fouiller des environnements déjà connus pour découvrir de nouveaux passages accessibles une fois en possession d'une arme ou d'un équipement bien précis. La technique de la Morph Ball est toujours mise à contribution régulièrement et les scans devront devenir un automatisme si vous espérez obtenir un pourcentage suffisant pour découvrir la vraie fin du jeu. Pour la première fois, on pourra voir Samus pénétrer à bord de son vaisseau et on pourra même contrôler ses mains pour interagir directement avec le tableau de bord. D'une manière générale, les interactions avec les leviers ou les mécanismes vous demanderont de manipuler la Wiimote comme si vous tourniez une manivelle ou faisiez un mouvement de pompage, afin de simuler avec exactitude les gestes de l'héroïne. A noter que la vue normale et la vue en mode scan s'accompagnent maintenant d'un "command visor" qui permet de contrôler le vaisseau à distance. A certains endroits des niveaux, vous aurez en effet la possibilité de le faire venir au-dessus de l'endroit où vous vous trouvez pour balancer des missiles sur la surface du terrain, ce qui permet de se la jouer Predator en ne laissant aucune chance de survie aux créatures qui auraient eu la mauvaise idée de vous pousser à bout. Le vaisseau permettra aussi de voyager d'une planète à l'autre et de choisir directement son site d'atterrissage, ce qui vous épargnera quelques trajets un peu longs. On espère que cet aperçu de Metroid Prime 3 vous aura permis de mieux cerner les éléments inédits apportés par ce nouvel épisode qui s'annonce sans aucun doute comme le plus indispensable de tous.