La sortie du soft devance de quelques jours l'arrivée dans toutes les salles obscures hexagonales du film "Le Petit Monde De Charlotte", lui-même inspiré du roman éponyme de E.B.White. La petite cartouche GBA reprend donc logiquement la trame du film. Non sans rappeler Babe, le cochon devenu berger, Wilbur est le plus faible de sa portée et incapable de se nourrir seul. Mr Arable, son propriétaire, décide donc de s'en débarrasser, mais Fern, la fille de l'agriculteur s'interpose vaillamment et propose de s'en occuper. Profitant des bons soins de la jeune fille cochonophile, Wilbur s'épanouit, grandit et grossit pour devenir finalement un bon gros porc de compétition grassouillet et bien portant. L'animal méritant presque de porter le célèbre label rouge, il redevient bien vite intéressant pour Mr Arable qui se met à voir en lui des kilomètres de saucisses goûteuses, des côtes de porc fumantes, un jambon relevé et des pieds de cochon assaisonnés aux fines herbes. Wilbur n'apprécie pas d'être pris pour une truffe et heureusement pour lui, les animaux de la ferme aussi voient d'un mauvais oeil les projets de Mr Arable. Ils décident donc d'aider Wilbur à échapper à son funeste destin. Charlotte l'araignée s'implique plus que tout autre dans l'opération de sauvetage et aide la créature porcine à se dissimuler dans la ferme.

Nous voici donc avec entre les paluches un titre de plates-formes classique dans lequel Wilbur devra bondir de tout côté, échapper à un Mr Arable avide et dégoulinant de bave et combattre quelques animaux belliqueux. En fait, l'objectif principal pour le jambon en sursis est de collecter des lettres tissées par Charlotte et qui mises bout à bout formeront un message. Mais honnêtement, jouer un cochon ne va pas sans problèmes. Il faut faire avec son poids et ses petites pattes qui ne lui permettent pas de bondir bien haut malgré la possibilité d'effectuer un double-saut. Peut-être que comme les vrais porcs, Wilbur, de par sa morphologie, est incapable de regarder vers le ciel. Si notre ami rose n'en est que plus réaliste, toutes proportions gardées bien sûr, il n'empêche que le port du porc gêne dans les séquences de plates-formes. Il se retrouvera bien trop souvent à s'accrocher au bord d'une plate-forme et au fond, vous n'aurez pas beaucoup de contrôle sur ce mouvement tant il semble aléatoire. On a parfois l'impression de réaliser un saut parfait, pour finalement retrouver son petit cochon pendu au plafond, et inversement. Dans le même ordre d'idée, à moins d'un drame personnel vécu dans sa tendre enfance, un cochon possède quatre pattes, et du coup, il n'est pas toujours évident de voir si on s'approche trop près du bord d'un précipice.

On parviendra tout de même à s'habituer au maniement aléatoire du soft et à partir en quête des lettres de Charlotte et de quelques autres bonus, tels des oeufs d'araignée luminescents, des bébés oies perdus, et quelques bonus d'attaques déclenchables à la demande. Ces derniers verront Wilbur ruer comme un étalon ou bien se mettre à "chanter" pour faire fuir les rats ou pies qui lui barreront la route. On sera reconnaissant envers les développeurs qui n'ont pas jugé bon d'inclure un véritable cri de cochon dans le jeu, car il s'agit là d'un des cris les plus puissants et désagréables du monde animal. Au cours des missions, on devra parfois échapper à Mr Arable lors de petites séquences de courses amusantes et rythmées. Fern par contre, ne fait office que de point de sauvegarde et de régénération des points de vie.

Le Petit Monde De Charlotte est clairement destiné à un public enfantin et n'est par conséquent pas très difficile, et plutôt court malgré la présence de cinq mini-jeux à débloquer. Les petits pourront donc s'amuser aux autos tamponneuses ou bien lors d'une descente en parachute, ou encore à un petit casse-tête avec Templeton le rat, copain comme cochon avec Wilbur. Un personnage qu'on retrouvera d'ailleurs dans les derniers niveaux du soft et qu'il sera possible d'incarner. En bref, Le Petit Monde de Charlotte est une adaptation correcte des aventures de Wilbur au cinéma. Mais si le roman est resté extrêmement populaire dans les pays anglophones depuis une cinquantaine d'années, on ne pourra pas en dire autant de cette démonstration de pixels. Le soft ne fait pas honte à ses origines, mais il ne lui rend pas vraiment hommage non plus.