Déjà particulièrement bourrin, très arcade et concentré sur tous les effets possibles et inimaginables affichables à l'écran, Full Auto réussit le pari de proposer une surenchère d'action dans ce deuxième volet, faisant quasiment passer son aîné pour un titre timide et dénué de rythme. Si cela paraissait impossible, les développeurs n'ont reculé devant rien pour parvenir à un tel résultat jusqu'à ce qu'on oublie par moments qu'il s'agit à la base d'un jeu de courses. La raison à cela ? Il y en a en réalité deux. La première vient du fait que les environnements sont encore plus destructibles, débouchant sur une interactivité avec les décors record puisque même les murs s'effritent et subissent les conséquences des courses-poursuites à coups de mitrailleuses et de bombes en tous genres. La seconde est la tolérance accordée aux écarts involontaires contre les décors solides, devenus moins pénalisants, de sorte à ce qu'une semi-remorque couchée en travers de la route ou un bâtiment entier en coin de rue n'arrête plus systématiquement la course du véhicule, malgré le contact.

Une jouabilité plus arcade qu'arcade donc, qui ne fait pas dans le détail. La conduite est en effet quasiment reléguée au second plan, le tout étant de connaître l'emplacement de chaque raccourci et d'éviter les rares constructions assez conséquentes pour mettre fin à notre progression, comme par exemple, des pylônes d'une station essence. On constate d'ailleurs une véritable rigidité de la direction et un nouveau système de freinage, bien plus brutal que dans Full Auto premier du nom, rendant le pilotage très sommaire et réellement accessible à n'importe quel type de joueur. La grande attraction de la série est toujours de proposer un panel d'armes destructrices qu'il est possible de répartir à l'avant et à l'arrière du véhicule afin de pouvoir protéger ses arrières tout en harcelant le bolide qui nous précède. Des armes qui chauffent (ensemble, pas séparément) selon une jauge située au milieu de l'écran et qui exigent régulièrement plusieurs secondes afin de retrouver leur usage. Un bon timing est donc nécessaire pour éviter de se retrouver désarmé au milieu d'un affrontement massif où les ennemis affluent de tous côtés. Parallèlement, le boost est une nouvelle fois au rendez-vous et s'avère parfois être plus efficace qu'une flopée de bombes pour se sortir d'une situation délicate.

S'il est un défaut qui saute aux yeux dès les premières minutes, c'est bien l'inégalité du niveau de difficulté des missions. Si certaines sont enfantines et véritablement inutiles, d'autres cumulent trop d'objectifs incompatibles pour qu'on parvienne à les réussir sans s'y reprendre une dizaine de fois. Un constat que l'on peut notamment faire dans le mode arène (à l'instar d'un Destruction Derby) où d'innombrables bugs de collision viennent pourrir la jouabilité. On constate fréquemment un illogisme flagrant au niveau de l'interaction avec les décors. Parfois, rien ne semble en mesure de nous arrêter alors qu'à certains moments, on se retrouve coincé dans un muret sans en connaître la raison, la voiture étant incapable de se dépêtrer elle-même, quelles que soient les manoeuvres tentées pour l'y aider. L'IA est malheureusement victime des mêmes syndromes. Si celle-ci fait preuve d'une rare crétinerie durant certaines phases de jeu, elle peut d'un coup décider de ne vous laisser aucune chance et de vous mitrailler fougueusement jusqu'à ce que vous succombiez à ses coups de boutoir. Le problème est que tout cela intervient dès les premières heures de jeu et que le plaisir s'en voit naturellement diminué. En espérant que la version européenne ne soit pas sujette aux mêmes incohérences de gameplay.