Après avoir ressorti la plupart de ses titres cultes dans Capcom Classics Collection Remixed sur PSP, l'éditeur japonais a décidé que le légendaire Ghosts'n Goblins méritait mieux qu'un simple portage. C'est donc les yeux embués de larmes que nous découvrons le remake de ce soft inoubliable, dans une version enfin accessible au commun des mortels, en termes de difficulté.
Voilà maintenant plusieurs décennies que ce brave chevalier Arthur poursuit sa lutte contre Red Arrimer, le démoniaque héros qui jouait les vedettes dans les épisodes Démon's Crest et Gargoyle's Quest. Remarquez, parvenir à terminer n'importe lequel des épisodes de la saga était loin d'être une mince affaire, ce qui explique peut-être pourquoi le démon rouge continue de faire tourner en bourrique le vieil Arthur encore aujourd'hui. Ainsi, lorsque Capcom a annoncé le remake de Ghosts'n Goblins sur PSP, tous ceux qui avaient connu le titre dans sa version première ont commencé à avoir des sueurs froides en se souvenant de la difficulté cauchemardesque de cet opus. Conscient qu'un tel challenge risquait de dépiter la grande majorité des joueurs, Capcom s'est efforcé d'humaniser ce remake en y apportant un grand nombre de modifications.
Etant une refonte totale du jeu original, cet épisode n'a finalement plus grand-chose à voir avec son ancêtre, c'est pourquoi il serait assez bête de les comparer. Visuellement déjà, le soft s'avère splendide en tous points, bénéficiant d'une réalisation en 3D qui s'adapte parfaitement aux niveaux en scrolling horizontal. Les effets pleuvent dans tous les sens, et les décors impressionnent par leur niveau de détails et leur variété. La prise en main se révèle également correcte, malgré la rigidité de la croix de la PSP, et en dépit du fait qu'on ne puisse pas changer de direction au milieu d'un saut. On se souvient que c'était également la même chose sur les premiers Castlevania, et c'est d'ailleurs l'un des éléments qui rendent ces titres si délicats à jouer de nos jours.
Les nostalgiques de la saga retrouveront avec beaucoup de plaisir ces fameux parcours chronométrés qui surprennent par la présence de terrains dynamiques qui bougent et se soulèvent sans crier gare. Une idée géniale qui enrichit considérablement le jeu en matière de bonus cachés, puisqu'il faut généralement trouver à quel endroit poser le pied pour faire apparaître des plates-formes qui n'existaient pas l'instant d'avant. Déjà embarrassé par les nombreux pièges qui entravent sa progression, le joueur doit également endiguer l'arrivée continuelle de hordes d'ennemis, presque aussi nombreux que dans un shoot'em up ou dans un Gauntlet. Pour s'en sortir, Arthur dispose d'un arsenal assez vaste, allant du javelot aux fioles enflammées, en passant par la faux boomerang, le fouet et l'arbalète. Seul problème, vous ne pouvez conserver qu'une seule arme avec vous, ce qui vous oblige à déterminer celle qui s'avère la mieux adaptée au niveau en cours.
Voilà pour les bases, maintenant passons aux nouveautés. Puisqu'il était indispensable de conserver les mêmes parcours piégés et de ne pas réduire le nombre des adversaires, les développeurs ont trouvé une autre solution pour rendre le jeu plus abordable. Premier changement, on peut sauvegarder sa partie entre chaque niveau mais aussi revenir dans les stages déjà parcourus, les Continues étant toujours illimités. Second point, sans doute le plus important, la notion de durabilité des armes fait son apparition. A savoir que vous pouvez désormais vous faire toucher plusieurs fois avant qu'Arthur ne se retrouve en caleçon et ne risque la mort à tout moment. A chaque fois que vous récupérez une armure, elle ajoute un point supplémentaire de durabilité, vous donnant une chance de plus de survivre. A cela s'ajoute la présence de magies, utilisables avec le bouton Rond, qui vous permettent de bénéficier de certains effets (explosion, champ de force, temps arrêté, etc) à n'importe quel moment.
Ainsi donc, la difficulté légendaire et rebutante de Ghosts'n Goblins a été considérablement amoindrie pour s'adapter au public actuel, afin de permettre à tout le monde de le terminer avec un peu de persévérance. Ce qui n'empêchera pas les puristes de trouver un challenge à leur mesure grâce au mode Ultimate. En mode Novice, vous disposez de sept vies, et lorsque vous ressuscitez, vous revenez à l'endroit où vous êtes mort, revêtu d'une armure et muni d'une arme à la puissance maximale. En mode Standard, c'est à peu près la même chose, sauf que vous commencez la partie avec moins de vies. Tandis qu'en Ultimate, la mort vous oblige à recommencer au début du niveau, nu comme un ver, et sachant que la durabilité des armures n'est plus prise en compte. Dans ces conditions, on peut dire que le mode Ultimate est aussi infernal, si ce n'est plus, que le jeu original.
En plus de tout cela, ce remake fait intervenir un écran d'inventaire où vous pouvez sélectionner différents objets, armures, boucliers, magies, mais aussi des téléportations qui vous renvoient dans les niveaux précédents. Les secrets à découvrir sont vraiment nombreux, et le jeu n'épargne aucune touche d'humour, notamment via la présence de chaudrons qui vous transforment en sauterelle, en poulet, en squelette, ou même en paysanne géante ! Si les boss qui vous attendent en fin de parcours harassants sont généralement faibles, d'autres boss beaucoup plus impressionnants font la jonction entre les différents mondes, ce qui donne lieu à d'âpres combats. Pour résumer, ce Ghosts'n Goblins nouvelle génération se débarrasse sans problème de tout ce qui rendait son ancêtre peu abordable, mais sans aucunement le dénaturer. Nous ne sommes plus en face d'un jeu qu'il faut connaître par coeur pour avoir une chance de le terminer, et on prend du coup beaucoup plus de plaisir à y jouer. Attendu pour septembre dans notre pays, Ultimate Ghosts'n Goblins devrait donc logiquement figurer dans la ludothèque de tout possesseur de PSP, mais nous aurons l'occasion de vous en reparler d'ici-là.