Dans le monde merveilleux d'Illusia, quatre jeunes héros vont avoir fort à faire avec une grande menace, apparue une fois déjà quelques années auparavant. Contenu par un couple de guerriers possédant l'Epée Mana ce danger n'avait pourtant pas cessé de vivre au creux de cet univers. C'est donc en ces temps de doute que vous allez devoir pénétrer dans les grottes et les donjons les plus sombres afin de trouver la cause de ce mal. Ainsi commence l'histoire de Children Of Mana.
Si le scénario reste très classique, ne se détachant pas des récits habituels de la saga, le fond du jeu change lui radicalement. Oubliez les fabuleux A-RPG épiques de la saga de vos souvenirs. Désormais celle-ci prend un autre tournant et entre dans les terres du Dungeon-RPG. Genre très particulier, le D-RPG vous oblige à parcourir de nombreux lieux remplis d'ennemis sans avoir la possibilité d'explorer le monde qui vous entoure. Un seul village reste en effet disponible durant tout le jeu, et vous serez forcé d'y revenir après chaque aventure. Un principe qui limite un peu le plaisir de jeu sur la longueur, tout du moins s'il est mal utilisé. Et malheureusement c'est un peu le cas pour Children Of Mana. Si le genre n'a rien à se reprocher en particulier, c'est surtout la construction du soft qui pose problème. Désespérément classique, le titre de Square-Enix ne cherche pas à attirer le joueur et ne propose aucune innovation pour garder l'attention. La preuve se découvre d'elle-même après deux heures de jeu. Vous débutez en fait par gravir un donjon sur plusieurs étages, variant selon vos choix. Une fois au sommet, soit vous combattez un boss si vous suivez le scénario, soit vous découvrez un objet défini si vous êtes en train de faire une mission. Dans les deux cas, vous reviendrez automatiquement après dans votre petit village, conservant les objets que vous avez gagnés. Puis vous recommencerez ainsi jusqu'à la fin de l'aventure, sans la plus petite trace de changement. Un principe assez lassant qui vous forcera à faire et refaire des "stages" pour monter de niveau et avoir la chance de ne pas trop souffrir lors de votre prochaine quête. Prendre de l'expérience n'est pas gênant dans un RPG classique, mais l'est bien plus dans un Dungeon-RPG. Tout simplement parce que l'on ne ressent aucune évasion, ni voyage. On se contente de se battre encore et encore dans la vingtaine d'environnements présents. Triste réalité.
Heureusement, le gameplay est là pour sauver ce bateau en perdition. Basé sur un système de collision très intéressant, il vous permet d'enchaîner les combos. Effectivement, si vous croisez un adversaire et que vous le propulsez contre un mur ou contre un autre ennemi, il rebondira durant un certain temps. Pendant cette période, il causera des dégâts à ses semblables ou en recevra s'il heurte un obstacle. A vous de jouer avec ce système intelligent pour multiplier vos victimes. Attention toutefois, car il peut vous arriver la même chose si c'est vous qui êtes la cible. Si, par contre, vous avez quelques problèmes pour résister à ces attaques, vous pouvez passer par le menu des gemmes. Ces pierres précieuses sont une sorte d'équivalent des matérias que vous pourrez placer sur une grille. Plus la gemme est importante et plus elle prend de place. Vous devrez alors choisir entre de nombreux petits pouvoirs ou peu de grosses capacités. De même, vous avez la possibilité de vous équiper de quatre armes différentes, allant de l'épée au marteau, en passant par le grappin et l'arc. Enfin, vous possédez aussi différentes magies en liaison avec l'élémentaire choisi. Mais avant de se lancer dans le combat, il vous faudra passer par les diverses maisons de votre village. Représentant chacune un type de service, elles vous permettront de partir sereinement démembrer du champignon géant. Vous pourrez vous y fournir en pièces d'armure et en armes variées, ou participer à des entraînements. Mais le plus intéressant reste le marchand de gemmes qui vous donnera l'occasion de fusionner ces cristaux pour en créer des inédits.
Pourtant toutes ces petites subtilités ne suffisent pas à faire de Children Of Mana l'héritier de ses grands frères. Si graphiquement le jeu se montre sublime et si ses qualités musicales sont évidentes, il dérange vraiment sur le fond. Répétitif, sans réel caractère et limitant le plaisir ludique, il se place pour l'instant globalement comme un titre de qualité, mais décevant dans ce qu'il véhicule. Bien entendu, conçu pour le multi, il saura sans doute convaincre par ce biais-là. Mais n'ayant pas eu la possibilité de m'y essayer, je ne saurais trop m'avancer. Reste que le challenge apparaît alléchant et que les combats contre des boss gigantesques à plusieurs doivent être épiques. Il est du coup dommage que le jeu soit touché par la maladie de Final Fantasy Crystal Chronicles, à savoir un gameplay intéressant mais de gros défauts de construction. Mais attendons des versions européennes pour découvrir si le multi changera la donne ou non. En tout cas, les Rabites ne nous disent pas merci.