En cette période d'après fêtes de fin d'année, nombreux sont ceux qui ont aperçu récemment un bon vieux poulet, farci ou simplement cuit au four. Soit il était calme dans son statut de volaille cuite, ce qui est normal, soit il parlait de la crise pétrolière en fin de repas, ce qui l'est déjà moins. Outre le fait que l'alcool puisse être le responsable de ce comportement, qui pourrait croire qu'une vulgaire poule parvienne à montrer ne serait-ce qu'un signe d'intelligence ? Si vous pensez cela c'est que vous n'avez pas vu Chicken Little. Comme quoi, même les animaux les plus débiles ont au fond d'eux quelque chose qui fait mal. Notre petit héros ne le sait d'ailleurs que trop.

Assumant avec peine son statut de loser attitré, affublé des grosses lunettes visiblement de circonstance, Chicken Little (c'est son nom) poursuit son destin en étant également l'intello de service. Comme ce dernier sent bien qu'il a tout gagné, il décide de vivre de ses passions et s'enfonce de plus en plus dans des délires entre amis. Jusqu'au jour où il rencontre véritablement des êtres venus d'ailleurs. Bien entendu, le voici propulsé dans une aventure au-delà de ses espérances dans laquelle il va se dévoiler et devenir un héros. Une certitude qui permet de présenter le jeu tiré du film lui-même tiré des cerveaux en ébullition de chez Disney. Car dans cette expédition de pixels et de sprites vous allez être confronté à de multiples dangers, essayant plus ou moins brillamment de les dépasser, en accord avec la trame du long métrage, du moins ce qu'il en reste. En effet, pour les personnes qui ne l'ont pas vu, et n'en ont pas vraiment entendu parler, le déroulement du soft reste chaotique et sans aucun indice quant à l'enchaînement d'évènements incompréhensibles. Même les petits spectateurs avides de cette production Disney devront sans doute s'accrocher pour mettre de côté l'absence manifeste de liant à tout cet amas de bouts d'histoire rongés. Le jeu vidéo emporte l'esprit lorsqu'il possède une histoire forte ou un gameplay accrocheur. Quand ce dernier vient à manquer, il est plus que vital d'exposer une narration sans place laissée au hasard. Malheureusement, ce n'est pas le cas ici.
- Graphismes 12 /20
Relativement fin, Chicken Little arbore des environnements chamarrés et enfantins très agréables, soulignés par une animation de bonne tenue. Malgré tout, on peut regretter les environnements peu variés du soft et surtout la limite entre premier plan et arrière-plan qui est certaines fois problématique lorsque l'on doit chercher pendant de longues minutes un chemin à emprunter.
- Jouabilité 11 /20
Doté d'une maniabilité sans faille et de la présence salvatrice de trois manières de jouer, le titre de Buena Vista Games s'avère bien au-dessus des récentes adaptations vidéoludiques de longs métrages animés. Pourtant, on ne peut passer outre le fait que les phases avec Ace demeurent répétitives, et que le rythme de jeu frôle la paralysie. C'est peut-être le côté Derrick de Chicken Little via ses grosses lunettes.
- Durée de vie 10 /20
Se finissant en cinq heures tranquillement, Chicken Little propose tout de même des mini-jeux qui pourront sauver la mise aux aventuriers n'ayant plus rien à se mettre sous la dent. Pourtant, l'impossibilité de s'y adonner à plusieurs brise un peu ce qui aurait pu être un sérieux atout. Dommage.
- Bande son 7 /20
Ressemblant aux glorieuses bandes sonores ayant officié sur Nes, celle de Chicken Little s'avère particulièrement maussade et manque de pêche. On ne se sent pas vraiment pris dans une aventure enfantine chaleureuse. De plus, tournant rapidement en boucle, la musique énerve rapidement et pousse à couper tout bonnement le son.
- Scénario /
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S'il est certain que Chicken Little ne restera pas dans les annales de la GBA, il s'avère toutefois nettement supérieur aux classiques adaptations bâclées de films d'animation. Maniable, assez joli, offrant plusieurs personnages et quelques mini-jeux, il tente de résister à la terrible malédiction de la licence. Cependant à cause de son déroulement soporifique, de son manque d'idées et de ses carences en construction, le titre de Buena Vista se perd dans les strates tout juste supérieures de la portable de Nintendo. Le poulet, c'est meilleur avec des oignons.

