Brothers In Arms ou comment prouver qu'on peut gagner une guerre avec une seule tactique militaire : la prise par le flanc. Comme l'avait annoncé Ubisoft, c'est toute une série qui a en fait été lancée et dont voici venir le second volet. Encore que le terme de "second" puisse sembler abusif tant on a le sentiment d'avoir affaire à une évolution 1.5 du jeu de Gearbox.
Qu'est-ce que Brothers In Arms : Earned In Blood ? Et bien tout sauf une suite, tout juste parlera-t-on de stand alone, pour ne pas dire de mission pack. Après un premier tour d'horizon du jeu, on aura guère trouvé que 2 nouveautés dans la galette. Pour le reste, on renoue avec le même gameplay mêlant mise en scène et tactique. Toujours dans le rôle du meneur d'escouade vous pouvez donc ordonner à vos hommes de lancer un tir de suppression sur une bande d'ennemis de façon à ce que votre groupe d'assaut puisse les contourner et les attaquer par le flanc. Je synthétise pour gagner du temps puisqu'au final, c'est la seule tactique qui s'applique dans le jeu. On espérait qu'avec cette suite la dimension tactique du jeu prenne vraiment son envol, mais à première vue, on souffrira toujours de cette même orientation mono maniaque vers la stratégie du flanc. Bon, soit. Rien de très neuf dans le bocage normand donc et on a rarement vu une suite ressembler autant au jeu auquel elle succède. L'IA n'a pas bougé, le moteur graphique non plus et le level design se contente d'offrir des niveaux un peu plus grands mais toujours aussi linéaires. Il faut savoir que lorsque le GI voit une clôture, il ne passe pas en dessous, pas plus qu'il ne la coupe, non il s'écrie "oh mon dieu une clôture !!! Nous sommes perdus !" et il fait un détour de 3 kilomètres parce qu'il a peur de choper le tétanos sur le barbelé du paysan aux mains sales. A l'heure actuelle, le seul petit bout de truc inédit que j'ai remarqué dans le solo de Earned In Blood est l'ajout d'un effet "souvenir". Un petit procédé narratif visant à vous plonger dans la peau du caporal que vous incarnez. Ainsi, en début ou en fin de niveau, l'image perdra ses couleurs, l'action ralentira et on pourra entendre la voix du personnage expliquer que "c'est ce jour-là que j'ai compris que la guerre ça pique les oreilles" ou "truc et machin sont morts dans l'heure qui a suivie ce briefing". Un petit artifice d'ambiance mais qui n'apporte rien au gameplay.
Mais alors où diable sont-elles les nouveautés ? Et bien dans le multijoueur qui se voit agrémenté d'un mode escarmouche jouable en solo ou en multi. Il s'agira de missions paramétrables avec des objectifs d'assaut ou d'attaque et dans lesquelles on pourra jouer aussi bien du côté US qu'Allemand. Et avec un doublage en langue teutonne s'il vous plaît. Et voilà bien tout ce qui peut vraiment mériter le qualificatif de "nouveau" ici. Une moisson bien peu encourageante et qui augure d'un hiver rude et rationné. Hem, vous seriez pas un peu pingre chez Ubi ces temps-ci ?